L’ASN considère que l’état de la digue du canal de Donzère-Mondragon, après les investigations et les réparations menées par EDF, permet le redémarrage des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin.
Note d'information
L’ASN a examiné, avec l’appui de l’IRSN, les éléments transmis par EDF pour justifier la résistance au séisme de la digue du canal de Donzère-Mondragon qui protège la centrale nucléaire du Tricastin. L’ASN considère que l’état de la digue, après les investigations et les réparations menées par EDF, permet le redémarrage des réacteurs d’EDF et a donné son accord pour le redémarrage des réacteurs 2, 3 et 4[1].
Le 27 septembre 2017, l’ASN avait imposé la mise à l’arrêt provisoire de la centrale nucléaire du Tricastin du fait d’un risque de rupture d’une portion de 400 mètres de la digue de Donzère-Mondragon en cas de séisme. Les évaluations montraient que l’inondation qui résulterait d’une rupture de la digue aurait conduit à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin et rendrait particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes.
EDF a réalisé des renforcements de la portion de la digue concernée, après avoir effectué des reconnaissances géotechniques permettant d’en caractériser plus finement la constitution. L’expertise menée par l’IRSN à la demande de l’ASN sur la digue ainsi renforcée confirme l’absence de brèche en cas de séisme majoré de sécurité (SMS), c’est-à-dire le plus important séisme étudié dans la démonstration de sûreté nucléaire. Elle met toutefois en évidence, dans certaines conditions, des risques de glissements locaux qui, sans remettre en cause la stabilité de la digue, rendraient nécessaire la réalisation de travaux après la survenue d’un séisme. EDF a de ce fait pré-positionné des moyens matériels à proximité de la digue afin d’être en mesure de réaliser les travaux nécessaires au traitement des glissements qui seraient éventuellement constatés après un séisme.
EDF s’est engagée à mettre en place une surveillance renforcée de la digue et a défini les mesures associées. Enfin, EDF prévoit de procéder à un nouveau renforcement de la digue afin qu’elle résiste au séisme extrême défini dans le cadre des évaluations complémentaires de sûreté menées après l’accident de Fukushima.
L’ASN a engagé un processus d’édiction de prescriptions, qui feront l’objet d’une consultation du public, afin d’encadrer les actions à mener par EDF, en particulier la surveillance renforcée de la digue, le maintien sur place des moyens matériels pré-positionnés et le renforcement définitif de la digue dans les meilleurs délais afin qu’elle résiste au séisme extrême.
Par ailleurs, concernant l’usine Comurhex 1 de conversion d’uranium, l’ASN a autorisé le 23 octobre 2017 le redémarrage de l’installation de conversion compte tenu des mesures de renforcement des moyens de maîtrise des rejets chimiques en cas de rupture de la digue après un séisme qui ont été réalisées. Ce redémarrage permet d’évacuer du site les substances dangereuses en vue de la mise à l’arrêt définitive de l’installation, prévue fin décembre 2017.
En savoir plus :
Consulter la note d’information publiée par l’ASN le 28 septembre 2017, et la décision de l’ASN du 27 septembre 2017 de mise à l’arrêt provisoire des 4 réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin
Consulter les décisions du 4 décembre 2017 de redémarrage des réacteurs 2, 3 et 4 de la centrale nucléaire du Tricastin
[Mise à jour du 8 janvier 2018]
Consulter la décision du 23 octobre 2017 de redémarrage de l'installation Comurhex
Lire la note d'information de l'IRSN du 5 décembre 2017 :
[1] Le réacteur 1 reste à l’arrêt, EDF devant réaliser par ailleurs des actions de maintenance.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021