L'ASN considère que le réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin est apte à être exploité pour une durée de dix années supplémentaires après 30 ans de fonctionnement
Communiqué de presse
Le 4 novembre 2010, l’ASN a approuvé la poursuite d’exploitation du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin pour une durée de dix années supplémentaires après 30 ans de fonctionnement.
L'ASN imposera à cette occasion à EDF des prescriptions techniques fixant de nouvelles conditions d'exploitation du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin pour en faire progresser le niveau de sûreté.
En outre, en application de ses missions permanentes, l'ASN continuera d'exercer un contrôle continu de l'exploitation du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin.
Poursuite d’exploitation du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin
En France, l'autorisation d’exploiter un réacteur nucléaire ne précise pas de limite dans le temps. En contrepartie, l’article 29 de la loi « Transparence et sécurité en matière nucléaire » du 13 juin 2006 (loi TSN) impose que l’exploitant d’un réacteur nucléaire réalise tous les dix ans un réexamen de la sûreté de son installation.
Le réexamen de sûreté est l’occasion d’une part d’examiner en profondeur la situation de l’installation afin de vérifier qu’elle respecte bien l’ensemble des règles qui lui sont applicables et d’autre part d’améliorer son niveau de sûreté en comparant notamment les exigences applicables à celles en vigueur pour des installations présentant des objectifs et des pratiques de sûreté plus récents et en prenant en compte l’évolution des connaissances ainsi que le retour d’expérience national et international.
Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin constitue le premier réacteur du parc nucléaire français à faire l’objet d’un réexamen de sûreté trente ans après sa première divergence, dont le rapport a été communiqué par EDF le 19 février 2010. Il avait auparavant fait l’objet d’une troisième visite décennale du 2 mai au 30 août 2009 au cours de laquelle l’ASN a notamment réalisé cinq inspections et supervisé l’épreuve hydraulique de requalification du circuit primaire.
Le réexamen de sûreté du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin a comporté deux phases, l’examen de conformité et la réévaluation de sûreté, ainsi que des examens particuliers portant sur la maîtrise du vieillissement et le renouvellement des compétences.
Examen de conformité
Dans le cadre du réexamen de sûreté du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin, EDF a tout d’abord procédé à un examen de conformité destiné à examiner en profondeur l’état de l’installation afin de vérifier que l’ensemble des règles qui lui sont applicables, comprenant notamment le décret d’autorisation de création, l’ensemble des prescriptions de l’ASN ainsi que le référentiel de sûreté en vigueur, sont respectées.
L’ASN considère comme satisfaisantes les dispositions prises par EDF à la suite de l’examen de conformité. Si la centrale nucléaire du Tricastin est actuellement protégée contre une crue correspondant au débit de dimensionnement de l’aménagement hydraulique de Donzère – Mondragon, l’ASN note toutefois que des travaux doivent être engagés afin d’assurer une protection adaptée contre le risque d’inondation en cas de crue milléniale majorée.
Réévaluation de sûreté
Dans le cadre du réexamen de sûreté du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin, EDF a également procédé à une réévaluation de sûreté visant à apprécier la sûreté de l’installation et à l’améliorer au regard des exigences pour des installations présentant des objectifs et des pratiques de sûreté plus récents, de l’évolution des connaissances ainsi que du retour d’expérience national et international.
Après examen des études réalisées par EDF et des modifications engagées dans le cadre de la réévaluation de sûreté du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin, l’ASN considère que le nouveau référentiel de sûreté applicable à ce réacteur à l’issue de sa troisième visite décennale est satisfaisant au regard des objectifs qu’elle avait initialement fixés pour le réexamen de sûreté.
Maîtrise du vieillissement et renouvellement des compétences
Lors du réexamen de sûreté du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin, EDF a également dû démontrer que le réacteur pourrait être exploité dans des conditions de sûreté satisfaisantes pendant une période minimale de dix années après sa troisième visite décennale. Le 20 septembre 2010, l’ASN a considéré qu’EDF a apporté des éléments justifiant l’aptitude au service des cuves des réacteurs de 900 MWe jusqu’à quarante ans.
Enfin, l’ASN a également rappelé à EDF que certains phénomènes sont susceptibles de remettre en cause au fil du temps sa capacité à maintenir ses installations conformes aux exigences de sûreté réévaluées, en insistant notamment sur le renouvellement des compétences. L’ASN considère que, sur ce point, les réponses apportées par EDF sont globalement satisfaisantes.
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Date de la dernière mise à jour : 23/03/2023