Le radon, gaz radioactif naturel, est un enjeu de santé publique : l’ASN publie le plan national d’action 2020-2024 pour la gestion de ce risque
Note d'information
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publie le plan national d’action 2020-2024 pour la gestion du risque lié au radon (PAR 4). Adossée au plan national santé-environnement 4 (PNSE), « Mon environnement, ma santé » (2020-2024), cette quatrième édition est le fruit d’une collaboration entre l’ASN, les ministères chargés de la santé, de l’écologie, de la construction et du travail, les experts nationaux [1], les acteurs régionaux [2], les professionnels de la mesure du radon et les associations intervenant sur ce sujet.
Le radon, gaz radioactif naturel reconnu comme cancérigène, est présent partout à la surface de la terre. En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon (environ 3000 morts par an), derrière le tabagisme. L'exposition à la fois au radon et au tabac augmente de façon majeure le risque de développer un cancer du poumon.
Dans l’air extérieur, le radon se dilue rapidement et sa concentration moyenne reste généralement très faible. Dans les espaces clos, il peut s’accumuler pour atteindre des concentrations parfois très élevées et représenter alors un risque sanitaire.
Les sols granitiques libèrent plus de radon que les terrains sédimentaires en raison des plus grandes concentrations d’uranium qu’ils contiennent naturellement. Les communes du territoire français sont réparties en 3 types de zones à potentiel radon sur la base de critères géologiques.
Informer et prévenir est donc essentiel pour maîtriser ce risque, afin de réduire ou de maintenir l’exposition au niveau le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre, compte tenu de l’état actuel des connaissances techniques et des facteurs économiques et sociétaux. C’est dans ce but qu’est établi le PAR 4, en prenant en compte tous les lieux d’exposition (habitat, lieux de travail et établissements recevant du public) et tous les publics (population et travailleurs).
Depuis 2005, les plans d’action successifs ont contribué à améliorer la connaissance du radon et la prévention sur le territoire français, tout en accompagnant les évolutions réglementaires sur ce sujet. La concentration en radon dans les bâtiments peut être mesurée aisément à l’aide d’un détecteur à poser pendant deux mois dans les lieux de vie, d’accueil ou de travail. Si la concentration est modérée, des actions simples (aération, colmatage) sont suffisantes pour réduire l’exposition. Dans les cas où la concentration est plus élevée, un professionnel du bâtiment doit intervenir. Dans tous les cas, l’aération des locaux au moins 10 minutes par jour, hiver comme été, constitue une bonne pratique.
Ce plan poursuit la dynamique développée dans le cadre du PAR 3, dont l’ASN publie également le bilan. Ce bilan est marqué par des évolutions réglementaires significatives. Ainsi, le radon est, depuis 2016, considéré comme un polluant de l’air intérieur et la gestion de ce risque s’intègre dans une politique plus large d’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Par ailleurs, une obligation d’information des acquéreurs et locataires sur le risque lié au radon a été introduite en 2018 dans des communes à potentiel radon significatif.
Si la quasi-totalité des actions du PAR 3 ont été menées à bien, les efforts mis en œuvre doivent être poursuivis :
- les acteurs relevant des nouvelles dispositions réglementaires doivent être informés et accompagnés dans leur mise en œuvre
- la sensibilisation du public au risque radon doit être améliorée
- une meilleure connaissance des expositions de la population doit être recherchée
- l’efficacité des actions préventives dans les constructions neuves et des actions correctives dans les constructions existantes doit continuer d’être évaluée.
Un système d’indicateurs spécifiques permettra d’évaluer l’efficacité de la stratégie nationale mise en œuvre dans le cadre du plan national d’action à partir de 2021.
[1] Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et Centre scientifique et technique du bâtiment.
[2] Agences régionales de santé – ARS ; Centres d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement – Cerema ; Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi - DIRECCTE.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021