30 Sources de production et gestion du tritium produit par les installations nucléaires Les figures ci-dessus montrent que l’usine de La Hague est le principal contributeur en matière de rejets de tritium par voie liquide dans le milieu marin (environ 80 % du rejet total sur les dix dernières années), ceci pouvant notamment être expliqué par les difficultés de démarrage de l’usine THORP (5650 t ont été traitées sur la période 1994-2005 pour une capacité de traitement nominale de 850 t Ui .an-1). Les évolutions des rejets de tritium suivent en première approximation celle des quantités de combustibles traités et plus exactement celle de l’énergie équivalente produite (pour les usines de La Hague, les taux de combustion ont augmenté en moyenne de 30 000 à 43 000 MWj.t Ui -1 et les temps de refroidissement ont diminué en moyenne de 9 à 7 ans sur la période 1994-2007). Toutefois, il faut constater que les rejets moyens de tritium dans les effluents liquides pour la période 2001-2007 (de l’ordre de 12 000 TBq.an-1) sont légèrement supérieurs à ceux de la période 1994-2000 (de l’ordre de 10 000 TBq.an-1) alors que le tonnage traité a diminué significativement entre ces deux périodes (de 1 500 à 1 100 t Ui .an-1 environ). Ce constat est à associer à l’augmentation des taux de combustion des combustibles traités et à celle concomitante de la fraction de tritium restant occluse dans l’oxyde combustible et par conséquent rejetée en intégralité avec les effluents liquides (fraction pouvant atteindre plus de 80 % des quantités théoriques calculées, l’évolution de l’activité massique du tritium en fonction du taux de combustion n’étant par ailleurs pas linéaire). Les rejets de tritium gazeux de l’usine THORP de Sellafield sur la période 1997-2006 (de l’ordre de 240 TBq.an-1 en moyenne) sont environ trois fois supérieurs à ceux des usines de La Hague sur la même période (de l’ordre de 70 TBq.an-1), alors que les quantités de combustibles traitées sont nettement inférieures (de l’ordre de 5 600 tonnes à comparer à 11 000 tonnes environ, les combustibles traités sur les deux sites ayant des caractéristiques comparables). L’exploitant du site de Sellafield a, depuis quelques années, mis en œuvre de nouvelles dispositions pour limiter ces rejets et orienter davantage le tritium vers les effluents liquides. Pour ce qui concerne le site de La Hague, les valeurs actuelles de rejets liquides et gazeux restent assez éloignées des limites réglementaires fixées par l’arrêté d’autorisation de prélèvements d’eau et de rejets du 8 janvier 2007, respectivement égales à 18 500 et 150 TBq.an-1 (de l’ordre de 70 et 50 % de ces limites). Il faut toutefois souligner que la limite de rejet de tritium par voie liquide pourrait être atteinte en cas d’augmentation des quantités de combustibles traitées dans les usines UP3 et UP2-800 (tonnage maximal autorisé de 1 700 t.an-1), compte tenu également de l’évolution attendue des caractéristiques de ces combustibles (augmentation des taux de combustion et diminution des temps de refroidissement notamment) et de l’incertitude associée à l’évolution de ces rejets dans le temps (fractiondu tritiumrestant dans le combustible). Il en est de même pour un certain de nombre de radionucléides présents dans les effluents rejetés (106Ru…). L’évolution des rejets annuels de tritium par voies liquide et gazeuse, pour l’ensemble des réacteurs nucléaires et des principales usines de traitement de combustibles usés dans le monde durant la période 19702007, est reportée sur le graphe ci-après, les bilans de ces rejets étant également comparés à la production annuelle de tritium naturel. Les rejets liquides des réacteurs et des usines de traitement ont augmenté durant cette période d’environ deux ordres de grandeur alors que le niveau des rejets gazeux des usines est resté sensiblement constant. Depuis 1995, date à partir de laquelle les nouvelles usines UP3 et UP2-800 de La Hague ont pratiquement atteint leur capacité de traitement nominale, les rejets liquides totaux des usines de traitement dépassent ceux des réacteurs nucléaires. En 2007, ces rejets sont du même ordre de Comparaison des rejets annuels en tritium de l’industrie nucléaire civile et de la production annuelle de tritium naturel (données UNSCEAR) Traitements annuel combustibles oxydes UP2 UP3 Situation au 1er janvier 2007
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