156 Entreposage des déchets tritiés sans exutoire de filière La solutionproposée repose sur un entreposage de décroissance dans des installations à construire à proximité des principaux sites de production (sites de Valduc, Marcoule et Cadarache) après un traitement et un conditionnement des déchets par les producteurs. Pour garantir un impact aussi faible que raisonnablement possible des installations d’entreposage sur l’environnement, compte tenu des caractéristiques du tritium et de sa mobilité, les déchets les plus dégazants devront être soit détritiés, soit conditionnés dans des conteneurs étanches aux gaz. Le rejet résiduel inéluctable, envisagé pour l’ensemble des installations d’entreposage, représentera une faible fraction des rejets tritiés en France (quelques centaines de TBq/an soit moins de 1 g/an) et son impact sur l’environnement et sur l’homme se situera autour de un microsievert par an, à comparer à la limite réglementaire pour le public, qui est de un millisievert par an. Le principe d’entreposer les déchets au plus près des principaux lieux de productionou de traitement a été retenu. Il permet de limiter le transport de grandes quantités de déchets, évitant ainsi des rotations entre un lieu de production et un lieu d’entreposage. Quant aux déchets solides issus du nucléaire diffus ou des activités civiles du CEA, produits en faible quantité, ils seront regroupés transitoirement sur le site de Valduc ; en effet, les volumes et les inventaires radiologiques mis en oeuvre restent faibles et n’augmentent pas significativement l’impact environnemental du site. Une durée d’entreposage d’une cinquantaine d’annéessera nécessaire pour chacun des colis. Cette durée permet d’attendre l’ouverture de futurs centres de stockages de l’ANDRA qui prendront en compte, dans leur dimensionnement, les caractéristiques des déchets tritiés en sortie d’entreposage. En outre, pour la conception des colis, des solutions techniques industrielles éprouvées existent pour des durées équivalentes et sont connues des autorités de sûreté. Enfin, cette durée permet de diminuer l’inventaire en tritium contenu dans les déchets d’un facteur 16 environ du fait de la décroissance radioactive naturelle. Quant aux installations elles-mêmes, leur durée de vie pourra être supérieure à 50 ans en fonction de leur acceptabilité réglementaire. Pour proposer des solutions adaptées à tous les types de déchets inventoriés, ces déchetsont étédistribués en six catégories. Ceux qui contiennent exclusivement du tritium, se répartissent en déchets très faiblement actifs, déchets peu dégazants et dégazants. Les déchets tritiés mixtes, c’est-à-dire associés à d’autres radioéléments, comprennent les déchets uraniés tritiés, les déchets irradiants à vie courte et ceux à vie longue. Compte tenu de cette diversité, une conception modulaire des installations est nécessaire pour s’ajuster aux risques inhérents à chacune de ces catégories. En ce qui concerne le conditionnement des déchets, leur conception s’appuie sur la connaissance des colis existants, afin de garantir leur durabilité sur une cinquantaine d’années. S’agissant des entrepôts, le niveau de dégazage du tritium est un critère dimensionnant vis-à-vis de la protection des travailleurs et du public. Elle implique des ventilations adaptées au risque, qui vont de la ventilationnaturelle passive à la ventilation forcée filtrée. Pour les déchets irradiants tritiés, la conception des installations est principalement dictée par le risque d’exposition externe des travailleurs et du public. Le tableau 2 résume, pour chaque catégorie de déchets, les grandes caractéristiques des différents modules, dont les coûts présentés sont au stade de l’esquisse. Cet ensemblede solutionspermettra auxproducteursde construire, au plus près du lieu de production, les installations en type et en nombre dont ils ont besoin, avant stockage définitif. Type de déchet tritié Type d’entrepôt Volume déchet par module Nb de modules Coût d’un module Echéancier Tritiés de très faible activité Bâtiment en bardage simple non dimensionné au séisme, ventilation naturelle, ICPE 1300 m3 3 1,6 M€ 2012 : 1erule pour besoin Valduc 2025 : 2ème module pour besoin ITER 2040 : 3ème module pour besoin Valduc Tritiés purs peu dégazants Bâtiment en bardage simple non dimensionné au séisme, ventilation naturelle, INB 3000 m3 3 3,7 M€ 2013 à 2050 : 3 modules pour besoin Valduc Tritiés purs dégazants Bâtiment en bardage simple, dimensionné au séisme, ventilation forcée, INB 1400 m3 2 4 M€ 2025 : 1 module pour besoin Valduc 2050 : 1 module pour besoin Iter Uraniés tritiés Bâtiment dimensionné au séisme, ventilation forcée filtrée, INB 200 m3 1 2 M€ 2015 : 1 module pour besoin Valduc Irradiants vie courte en colis bétonnés Bâtiment béton fermé confinant, dimensionné au séisme, ventilation forcée, INB 6000 m3 3 16 M€ 2015 : 1 module pour besoin Marcoule 2048 : 2 modules pour besoin ITER Irradiants vie longue Bâtiment avec alvéoles cylindriques parasismiques enterrées, confinement statique ventilation nucléaire, INB 900 m3 3 35 M€ 2050 : 3 modules pour besoin ITER Tableau 1 : Inventaire des déchets à prendre en compte Producteurs Etat des stocks Production cumulée prévisionnelle jusqu’à 2060 Volume (m3) Inventaire (TBq) Volume (m3) Inventaire (TBq) CEA applications militaires 3500 4200 12 000 1000 CEA applications civiles 30 2 276 20 Nucléaire Diffus 50 220 120 20 ITER 0 0 17 000 33 000 Tableau 2 : Caractéristiques des modules par catégorie de déchets
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