Les-cahiers-de-l-ASN-n-6-Les-dechets-radioactifs

* Voir glossaire page 34 Un nouveau projet permettra de gérer des déchets qui n’avaient jusqu’alors pas de solution de stockage*. De plus, grâce aux progrès techniques, les déchets radioactifs pourraient être rendus moins dangereux ou moins nombreux. Panorama des pistes à explorer pour l’avenir. DES PISTES pour l’avenir LE PROJET D’INSTALLATION DE STOCKAGE DES DÉCHETS FA-VL Depuis 2008, un projet d’installation de stockage pour les déchets FA-VL est à l’étude par l’Andra. Le projet prévoit un stockage des déchets dans une couche d’argile à une trentaine de mètres de profondeur à Vendeuvre-Soulaines, dans l’Aube. Il permettrait d’isoler les déchets des activités humaines et de l’érosion, de limiter la circulation de l’eau dans le stockage et de retarder le transfert des radionucléides* vers la biosphère. L’Andra établira, début 2024, un dossier présentant les options techniques et de sûreté retenues pour cette installation. LA FUSION NUCLÉAIRE Dans le processus de fission, on casse des atomes lourds en plusieurs morceaux en les bombardant de neutrons. Dans le processus de fusion, c’est l’inverse : on comprime la matière avec une telle force que deux atomes légers s’assemblent en un seul atome plus lourd. Un réacteur à fusion ne produirait donc pas les mêmes déchets radioactifs que les centrales actuelles (produits de fission*, actinides*, etc.) mais des déchets tritiés de plus faible activité et de moins longue durée de vie. Mais la production d’électricité avec la fusion nucléaire présente encore des obstacles technologiques importants. LES RÉACTEURS À NEUTRONS RAPIDES (RNR) Ce type de réacteurs permet de produire des réactions de fission à partir de combustibles très divers, en particulier des combustibles usés*. Par exemple, ils peuvent utiliser le plutonium produit par le parc actuel des réacteurs à eau pressurisée (REP). Ils sont aussi capables de fonctionner à l’uranium naturel, avec des rendements énergétiques supérieurs au parc actuel, et ainsi d’utiliser la totalité de l’uranium naturel. Enfin, certains RNR permettent, dans certaines conditions, de transformer les actinides mineurs (l’américium, le neptunium et le curium) contenus dans les déchets radioactifs de haute activité, en éléments à vie plus courte. Cette transformation, appelée « transmutation* », permettrait de réduire l’émission de chaleur et la radiotoxicité intrinsèque des déchets ultimes. LA SÉPARATION/TRANSMUTATION Les opérations de séparation/transmutation visent à isoler, puis à transformer les radionucléides à vie longue présents dans les déchets radioactifs en radionucléides à vie plus courte, voire en éléments stables. Cela aurait un effet sur le dimensionnement du stockage, en diminuant à la fois la puissance thermique, la nocivité des déchets stockés et le volume du stockage. L’ASN estime que, si des études sur la transmutation devaient être poursuivies, il conviendrait qu’elles portent sur les substances radioactives actuellement qualifiées de matières ou les déchets produits par un futur parc de réacteurs. LA VALORISATION DES DÉCHETS DE TRÈS FAIBLE ACTIVITÉ (TFA) La valorisation d’une partie des matériaux métalliques TFA constituerait une manière d’optimiser les capacités de stockage de ces déchets en réduisant les quantités de déchets à stocker et l’artificialisation des sols associée. Elle permettrait également d’économiser les matières premières auxquelles les déchets se substitueraient. Concrètement, il s’agit de fondre ces déchets, d’éliminer la fraction contaminée et de les utiliser pour fabriquer des objets ou des ouvrages. 24 • Les cahiers de l’ASN • Mai 2024

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