Voir glossaire pages 33 à 36 Rejets de plutonium dans la Loire D’après le président de la commission de surveillance de la centrale : « Quand tout a été refroidi, quelques kilos d’uranium avaient fondu et ils s’étaient déposés au fond du caisson. Ces matériaux étaient chargés en produits de fission, et en plutonium. Lors du nettoyage, il y a eu une opération de rinçage et des rejets liquides sont partis dans la Loire ». La centrale indique « avoir respecté les limites réglementaires d’autorisation de rejet de l’époque, fixées par l’arrêté ministériel de juin 1979 ». Le 4 mai 2015, le documentaire Nucléaire, la politique du mensonge ?, diffusé par Canal+ avance qu’EDF, à la suite de cet accident, a procédé à des rejets de plutonium dans la Loire pendant au moins cinq ans, en toute illégalité. Une campagne de prélèvements de sédiments dans la Loire, conduite par un laboratoire universitaire, a établi la présence de traces de plutonium depuis Saint-Laurentdes-Eaux jusqu’à l’estuaire, dont l’origine serait à imputer soit à l’accident de 1980, soit à celui de 1969 (voir ci-dessus). Pour l’IRSN, la majeure partie de ces traces ne sont pas liées à l’accident du 13 mars 1980, mais au traitement des eaux de la piscine du réacteur A2, contaminées lors de l’éclatement d’un conteneur renfermant un élément combustible non étanche, survenu le 21 avril 1980. Sur la base des évaluations dosimétriques réalisées à partir de l’estimation de l’activité rejetée à l’époque, l’IRSN considère que les rejets en plutonium dans la Loire sont restés suffisamment faibles pour que les risques sanitaires et environnementaux en aval du site puissent être considérés comme négligeables. Saint-Laurent-des-Eaux, deux accidents français Technique de carottage pour le prélèvement et l’analyse des sédiments sur les berges. Étapes pour analyser un sédiment sur les berges de la Loire 1. Identification du meilleur site de carottage, défini par une équipe pluridisciplinaire (géochimistes, hydrologues, etc.). 2. Prélèvement des sédiments, tous les mètres, à deux profondeurs différentes. 3. Analyse des échantillons au laboratoire par spectrométrie gamma. Les tubes sont découpés dans le sens longitudinal, puis ouverts. Le césium-137 et le plomb-210 en excès sont mesurés dans chaque tranche, pour établir une datation. 4. Analyse des radionucléides dans un laboratoire de l’IRSN. Un expert recherche le plutonium, le carbone-14 et le tritium organiquement lié. L’analyse a montré des pics de plutonium pour les années 1969 et 1980, qui correspondent aux deux accidents survenus dans la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. « Il ne faut pas laisser perdre la mémoire de ceux qui ont fondé l’autorité de sûreté et les divers organismes qui l’ont précédée. La marche vers toujours plus d’indépendance et toujours plus de transparence se poursuit encore aujourd’hui. » Philippe Saint Raymond Directeur adjoint de la sûreté des installations nucléaires (1993 – 2002), puis Directeur général adjoint de la sûreté nucléaire et de la radioprotection (début 2002 à février 2004) 10 • Les cahiers Histoire de l’ASN • Novembre 2023
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