Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 83 D.1. Poursuivre et renforcer les programmes de mesures de la contamination de l’environnement Les mesures d’expertise et de contrôle engagées à la sortie de la phase d’urgence, sont poursuivies et complétées en fonction de l’évolution de la connaissance de la situation radiologique. Les mesures d’expertise permettent d’améliorer les évaluations prédictives des conséquences dosimétriques effectuées durant la période de transition et d’affiner le zonage post-accidentel. Elles permettent également d’améliorer a posteriori la connaissance des conséquences dosimétriques au cours de la période de rejet et de disposer d’une connaissance précise du spectre des radionucléides en différents lieux et de son évolution dans le temps. Les programmes de mesures d’expertise sont constitués : de campagnes d’investigation destinées à quantifier les paramètres radiologiques de l’accident et à cartographier la contamination des territoires ; du suivi de stations fixes d’observation permettant d’apprécier les effets des actions de réduction de la contamination et de la décroissance radiologique. Les mesures de contrôle permettent aux autorités et aux gestionnaires d’ajuster les actions de protection déjà engagées et de décider, le moment venu, de leur levée après avoir vérifié la conformité d’une situation (ou d’un produit) à des critères prédéfinis. Les programmes de mesures de contrôle sont adaptés aux priorités retenues par les pouvoirs publics qui ne sont pas les mêmes en fonction des zones post-accidentelles mises en place. Enfin, des mesures d’auto-surveillance (contrôles de radioactivité demandés par les acteurs économiques présents sur les territoires affectés ou dans leur périphérie, soit au sein de leur outil de production, soit sur des matières premières utilisées, soit sur des produits qu’ils mettent sur le marché) sont probablement réalisées notamment par les industriels. Le statut de ces mesures, en particulier quant à la délivrance de certificats, est anticipé, dans un contexte de forte mobilisation des laboratoires compétents par les pouvoirs publics. D.2. Mettre en place une organisation spécifique en prenant en compte la pluralité des acteurs D.2.1. Compléter et développer la stratégie de mesures en mobilisant l’ensemble des acteurs La mise en œuvre des programmes de mesures de la radioactivité de l’environnement et des personnes nécessite de mobiliser des moyens pour les prélèvements éventuels d’échantillons et leur gestion jusqu’à l’analyse et la diffusion des résultats. Le recours accru à toutes ces capacités de mesure pouvant conduire à des conflits de priorité et à des pertes de temps, il est donc recommandé que soit défini à l’avance le cadre d’organisation et de pilotage des capacités (fixes ou mobiles) de mesure de la radioactivité. Outre les mesures de contrôle, d’expertise et d’auto-surveillance, réalisées par des acteurs bien identifiés (exploitants, IRSN, laboratoires agréés), d’autres acteurs de la mesure sont susceptibles d’intervenir comme les CLI, les associations, les collectivités territoriales, les agences de l’eau, etc. Dans un contexte post-accidentel où l’accès aux moyens de mesure est une question sensible, ces mesures pluralistes sont encouragées et, si possible, coordonnées avec l’action des pouvoirs publics, dans un souci d’efficacité. La publication des mesures réalisées par les citoyens peut également être encouragée, par exemple au travers de dispositifs associatifs
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