Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 81 évaluations dosimétriques sont également poursuivies pour s’assurer que les dispositions prises pour la protection de la population sont efficaces. Les études épidémiologiques sont poursuivies, permettant ainsi d’avoir un état des lieux de la situation initiale et une éventuelle quantification des effets sanitaires à moyen et long terme. Ces démarches s’inscrivent dans une perspective de long terme. C.1. Consolider et exploiter les résultats de la surveillance épidémiologique C.1.1. Poursuivre le recensement de la population La période de long terme permet de poursuivre, dans la durée et avec un souci d’exhaustivité, le recensement engagé durant la période de transition. De nouveaux acteurs tels que les professionnels de santé libéraux sont à mobiliser pour le recensement, notamment dans les centres d’accueil et d’information. C.1.2. Analyser et restituer les résultats de la surveillance sanitaire Durant la période de transition, différents réseaux de surveillance ont été activés : la surveillance des effets secondaires liés à la prise de comprimés d’iode stable (si elle a été décidée en phase d’urgence), la surveillance d’indicateurs, à partir de dispositifs existants de surveillance ou de recueil d’information à caractère sanitaire. la surveillance adaptée aux dispositifs spécifiques de prise en charge médicale et le soutien psychologique éventuellement mis en place (CUMP, etc.). Cette surveillance est poursuivie durant la période de long terme et est étendue à l’ensemble des territoires inclus dans les zones de protection. Les résultats de cette surveillance font l’objet d’une analyse régulière permettant de répondre aux objectifs de suivi de la santé de la population. À cet effet, des bilans sont dressés à intervalles réguliers par les autorités sanitaires, et sont mis à disposition de la population. Une communication claire, complète et objective des résultats de cette surveillance sanitaire, y compris de ses incertitudes, est essentielle pour permettre aux personnes de faire un choix de vie objectivé. C.2. Maintenir un système de suivi de la contamination interne des personnes À plus long terme, l’objectif des mesures de contamination interne change. En effet, en complément des mesures de proximité des produits alimentaires réalisées dans le cadre du suivi du zonage post-accidentel, les pouvoirs publics maintiennent un système de mesures de la contamination interne pour le suivi des personnes habitant dans les territoires contaminés. Un tel système est un moyen efficace pour, d’une part, identifier les personnes les plus contaminées du fait de l’ingestion de produits alimentaires contaminés produits localement, d’autre part, vérifier l’efficacité des actions de protection engagées par les autorités et par les familles pour réduire la contamination interne. L’expérience biélorusse a montré que le suivi régulier et à long terme du niveau de contamination interne des personnes au moyen d’appareils d’anthroporadiométrie fixes et mobiles (pour accéder à la population la plus isolée), couplé à un accès aisé à la mesure des produits alimentaires susceptibles d’être contaminés significativement, est un dispositif performant pour deux choses : d’une part détecter les personnes ayant des comportements à risques et d’autre part faciliter le développement d’une culture pratique de radioprotection au sein de la population et favoriser ainsi le maintien d’une exposition à des niveaux aussi bas que raisonnablement possible
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