Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 50 La conduite à tenir tient compte, au cas par cas, de la vulnérabilité de la ressource exploitée et du réseau de production et de distribution. Exploitation des ressources en eaux souterraines Les ressources en eaux souterraines étant dans un premier temps protégées des rejets directs, la contamination des eaux prélevées n’est susceptible d’y apparaître qu’après un délai correspondant au temps de transfert des radionucléides les plus mobiles vers la nappe captée, dépassant largement la durée de la mise à l’abri. Par conséquent, pour ce type de ressources exploitées, la consommation d’eau du réseau public peut être maintenue a priori au début de la phase post-accidentelle, sans restriction ni disposition particulière. Cependant, comme pour les autres ressources en eau potable, une surveillance des eaux souterraines est à mettre en place. Exploitation des eaux superficielles circulantes Les ressources en eau superficielles ou assimilées (prises d’eau de surface, prises d’eau en nappe alluviale) situées au sein de la zone d’interdiction de consommation peuvent être affectées pendant plusieurs jours (temps nécessaire à la dispersion de la radioactivité) par les dépôts directs de radionucléides consécutifs aux rejets atmosphériques. Cette contamination va migrer dès le début des dépôts dans le sens d’écoulement des eaux, du cours d’eau notamment (cas des eaux de surface) et affecter, après dilution, des prises d’eau situées en dehors de cette zone. Il est à noter que, pour ce type de ressource, des estimations prédictives du niveau d’exposition de la population dû à l’ingestion d’eau faiblement contaminée, pour des scénarios d’ampleur modérée avec des rejets de courte durée, conduisent à des niveaux de dose efficace par ingestion de quelques microsievert (µSv) pour le premier mois suivant l’accident, sans tenir compte de l’efficacité des traitements de potabilisation et en dehors de toute action sur les captages. Dans ces conditions et dans l’attente des premiers résultats de mesure, la conduite à tenir au début de la phase post-accidentelle est donc de maintenir a priori l’utilisation de l’eau du robinet issue de ressources en eaux superficielles circulantes pour la boisson et la préparation des aliments. Exploitation des eaux superficielles non circulantes Pour une ressource en eau superficielle non circulante, de type barrage ou retenue, il n’existe pas à l’heure actuelle d’étude spécifique sur les niveaux de contamination de l’eau en situation accidentelle. Des études au cas par cas sont donc réalisées au stade de la préparation pour évaluer les risques de contamination et les conditions de dilution de la contamination déposée en surface au moment d’un rejet atmosphérique. Si nécessaire, les modalités d’action ou de substitution de la ressource (interconnexion) sont identifiées. En fonction du niveau de risque, ces actions peuvent être rapidement mises en œuvre pour maintenir la distribution de l’eau. Dans l’attente des résultats de mesure et en l’absence d’études préalables sur la vulnérabilité de ces ressources et de la possibilité d’actions pour réduire la contamination, des restrictions temporaires de consommation de l’eau peuvent être décidées au
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