Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 47 le code de la santé publique (ou de la valeur repère visant à protéger la thyroïde) répond aux attentes de la population d’avoir une démarche précautionneuse, étendue par rapport à une approche strictement réglementaire. Elle présente initialement, une cohérence avec les actions prises pour la commercialisation (« je ne mange pas mes denrées là où le professionnel doit les contrôler avant de les vendre »). Toutefois, elle peut concerner une emprise territoriale étendue (de l’ordre de quelques départements sur la base de certains cas étudiés) qui peut entraîner des contraintes économiques et pénaliser des territoires étendus pour des enjeux sanitaires limités. La cohérence avec l’évolution des zones de contrôles avant commercialisation exprimées par filière est un élément important pour la confiance de la population. Pour que la population puisse s’approprier cette stratégie, un certain nombre de prérequis semblent indispensables : une disponibilité suffisante de résultats de mesure et l’accès progressif à des moyens de mesure privés pour la population. Le résultat de ces mesures doit être rendu accessible au moyen d’outils dédiés (site Internet, application mobile, etc.) ; la mise à disposition d’éléments de langage préparés en amont pour permettre une appropriation rapide par la population des concepts de radioprotection et des enjeux liés à l’alimentation (voir annexe 1, B.3). Stratégie 2 : cette stratégie vise à définir deux zones de protection (hors éventuelle zone d’éloignement). L’interdiction de consommation est initialement imposée à l’intérieur de la zone où des enjeux incontournables de radioprotection (20 mSv/an toutes voies confondues ou 50 mSv/an à la thyroïde) existent. Cette première zone est complétée par une zone de recommandations alimentaires qui s’étend jusqu’à la zone enveloppe de contrôles avant commercialisation des denrées agricoles (hors lait ou denrées particulièrement sensibles à la contamination qui font l’objet d’un traitement différencié). Cette stratégie permet de répondre aux contraintes réglementaires notamment du code de la santé publique et assure une proportionnalité des actions de protection aux enjeux de radioprotection. La définition d’une zone de recommandations alimentaires au-delà de la zone d’interdiction permet d’introduire dès le début une notion de proportionnalité de l’exposition du public aux enjeux sanitaires qui est au cœur de l’évolution de la stratégie de protection. Cette graduation dans la protection du public permet également d’éviter ou de limiter un effet frontière. Néanmoins, le concept de recommandation alimentaire doit faire l’objet d’un accompagnement auprès de la population pour éviter des incompréhensions. Lors d’un panel, ce concept a été reformulé de la façon suivante : « on peut manger si on a des résultats de mesure avant ». Cette réflexion illustre la nécessité d’accompagner ce concept de recommandation alimentaire par des informations sur l’effet potentiel de la consommation de denrées fraîches locales ainsi que l’intérêt des résultats de mesure de proximité pour rassurer sur la possibilité de consommer ces denrées. Les principes de cette stratégie fondés sur l’utilisation de critères de dose intégrés sur un an permettent de lisser l’évolution temporelle de la protection de la population. Si les deux stratégies permettent de protéger la population, le choix entre l’une ou l’autre dépend de l’ampleur des conséquences de l’accident et de différents critères comme la densité des mesures disponibles dans l’environnement, la disponibilité de moyens de mesure, d’outils d’accompagnement, etc. En effet, la nature de l’accident et l’ampleur des conséquences environnementales peut être un critère majeur de choix entre les deux stratégies proposées. Si l’accident conduit à une zone de contrôle avant commercialisation de taille réduite (quelques communes ou quelques
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