Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 45 Compte tenu du risque de dépassement des NMA dans la zone de contrôle avant commercialisation et sachant qu’elle est définie sur la base d’évaluations prédictives faites par modélisation, dans l’attente de la mise en place des moyens de contrôle de la contamination des produits agricoles, il est préconisé : dans un premier temps, d’interdire systématiquement toute forme de mise sur le marché des différentes productions agricoles et denrées alimentaires non protégées pendant le passage des rejets contaminés, ou produits issus de la chasse de la pêche et de la cueillette, dans le périmètre enveloppe de risque de dépassement des NMA pour le produit le plus pénalisant et le radionucléide le plus contraignant ; dans un deuxième temps, dès la mise en place des dispositifs de contrôle radiologique adaptés à chaque filière de production agricole, d’autoriser la mise sur le marché des produits qui respectent les NMA. Le préfet prononce donc des interdictions de mise sur le marché, à titre conservatoire dès la fin de la phase d’urgence. Ces actions sont accompagnées d’une communication adaptée et leurs conséquences en matière d’indemnisation systématiquement envisagées. Une délimitation par filière facilitera la communication des décisions aux producteurs concernés et aux organismes des filières agricoles, ainsi qu’à la population, avec le concours des mairies. À la fin de la phase d’urgence, la mise en œuvre des contrôles libératoires est engagée dès que possible. D’une part, les laboratoires compétents sont mobilisés et s’organisent en conséquence (gestion d’un flux important d’échantillons, mesures à réaliser en dehors du cadre habituel). D’autre part, un plan de mesures est élaboré en collaboration avec les professionnels des filières agro-alimentaires concernées. Ces contrôles sont poursuivis et renforcés au fil du temps. B.1.3. Interdire ou limiter la consommation des denrées alimentaires fraîches locales Au-delà de la zone d’éloignement, une source potentielle de contamination de la population est l’ingestion de denrées contaminées d’origine locale. Pour protéger la population de ce risque il peut être nécessaire d’interdire ou de limiter la consommation des denrées fraîches produites localement, y compris celles de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Par ailleurs, un zonage de contrôle avant commercialisation des denrées agricoles est mis en place pour garantir le respect des NMA (voir B.1.2). La stratégie de protection de la population face au risque d’ingestion doit rester flexible en fonction des circonstances et proportionnée aux enjeux sanitaires et de territoire. Il est proposé une stratégie globale de protection graduée fondée sur un zonage incluant trois actions : l’éloignement (voir B.1.1) ; l’interdiction de consommation : les denrées fraîches produites au sein de cette zone ou issues de la pêche, de la chasse et de la cueillette sont interdites de consommation, sur une période potentiellement durable, et sont donc considérées comme des déchets radioactifs tout au long du maintien de la zone ; la recommandation alimentaire : l’exposition aux rayonnements ionisants de la population ne conduit pas à dépasser les valeurs-guide et ne nécessite donc ni l’éloignement de la population ni l’interdiction de consommation des denrées produites localement. Toutefois, dans un objectif de précaution et d’optimisation, de bonnes pratiques alimentaires, reposant sur une alimentation diversifiée incluant de façon occasionnelle des denrées produites localement, peuvent être recommandées. La mesure des niveaux de radioactivité avant consommation peut également être utile.
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