Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 37 A.1. La levée de la mise à l’abri et de l’évacuation Il est généralement admis que la durée de la mise à l’abri doit être limitée, compte tenu notamment : de la diffusion progressive de la contamination de l’air à l’intérieur des bâtiments ; du contexte forcément anxiogène dans lequel se déroulent la mise à l’abri puis le séjour à l’abri ; de l’aspiration légitime des familles au regroupement de leurs membres qui se trouvent en des lieux différents ; du besoin éventuel de se procurer des denrées alimentaires ou de recourir à des soins médicaux ; du caractère non-interruptible de certaines activités (élevage, etc.). La levée de la mise à l’abri est donc décidée dans un délai aussi court que possible. Dans l’attente du zonage post-accidentel, et devant les incertitudes sur la situation radiologique, la mise à l’abri peut évoluer vers une évacuation ou un maintien sur place. Dans ce dernier cas, cette action est accompagnée de recommandations fortes sur le comportement à adopter, comme par exemple : limiter le temps passé à l’extérieur, nettoyer son logement, ne pas consommer les produits frais locaux, éviter la fréquentation de lieux potentiellement fortement contaminés comme les forêts et les espaces verts, etc. Dans l’éventualité où une évacuation a été décidée en phase d’urgence, deux situations peuvent être rencontrées : si les lieux d’habitation des personnes concernées se situent en dehors de la zone d’éloignement, il est nécessaire d’organiser au plus tôt une information et de faciliter leur retour à leur domicile ; si les lieux d’habitation des personnes concernées sont dans une zone où un éloignement de de longue durée est envisagé, il peut être organisé un bref retour de ces personnes à leur domicile afin qu’elles puissent se préparer et s’organiser en vue d’un éloignement potentiellement durable. Un délai de quelques jours peut être envisageable pour faciliter l’organisation de ces brefs retours dans des conditions sûres. A.2. La poursuite des activités non interruptibles Outre les interventions sur l’installation accidentée et celles nécessaires pour assurer, le cas échéant, la prise en charge médicale des personnes accidentées, d’autres actions sont réalisées en particulier à la fin de la phase d’urgence. Il s’agit, par exemple : des actions nécessaires, notamment au plan de la sûreté, pour la poursuite de l’exploitation des autres installations du site où s’est produit l’accident, ou des actions indispensables à l’exploitation de processus stratégiques (installations industrielles majeures, autres INB, installations de production d’eau potable, stations d’épuration) ou non interruptibles (élevages, usines à feu continu, barrages, etc.) à proximité des installations ; de l’exercice des actions de police, de surveillance, de mesure ou de prélèvement dans la zone d’éloignement ainsi que du transport de personnes et de la poursuite des activités pour le maintien des cheptels sur place dans cette zone ; des mesures d’expertise et de contrôle de la contamination ; des premières actions de nettoyage.
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