Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 26 La protection de la population est structurée, dans une approche graduée, par la mise en place du zonage post-accidentel à la fin de la période de transition. Ce zonage, composé d’une zone d’éloignement, d’une zone d’interdiction de consommation des denrées fraîches locales (éventuellement complétée d’une zone de recommandations alimentaires) et d’une zone enveloppe de contrôle des productions agricoles avant commercialisation, est évolutif dans le temps, en fonction de la décroissance radioactive, du devenir de la radioactivité dans l’environnement et des actions de réduction de la contamination, et selon les résultats du suivi de la situation radiologique. Une partie de la population a potentiellement été éloignée (voir D.3) et peut éventuellement revenir, en fonction des résultats de la cartographie radiologique. Une autre partie de la population, dans les zones d’interdiction de consommation et de contrôle avant commercialisation des denrées alimentaires, est soumise aux restrictions de consommation sur les denrées fraîches produites localement, ainsi que sur les produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Des restrictions d’accès ont pu être mises en place sur des lieux spécifiques et la mise sur le marché des produits nonalimentaires a été examinée au cas par cas. Les activités économiques essentielles ou indispensables ont été maintenues provisoirement. 5.2. Un projet de territoire à construire avec l’implication des différentes parties prenantes La période post-accidentelle dite de « long terme » s’accompagne d’une prise en charge de l’avenir du territoire par l’ensemble des acteurs concernés (élus, acteurs économiques, population) aux côtés des pouvoirs publics. Une telle prise en charge suppose : des pouvoirs publics organisés dans une configuration adaptée (même si celle-ci reste susceptible d’évoluer en fonction des circonstances) ; des parties prenantes engagées dans les décisions et les actions de réhabilitation des conditions de vie, et d’autant plus efficaces qu’elles y ont été préparées ; des conditions réunies pour le redéploiement d’activités sociales et économiques et l’élaboration d’un projet commun au sein du territoire. Afin d’engager une réflexion sur le devenir des territoires avec les parties prenantes, un programme de gestion post-accidentelle est mis en œuvre dans les premiers mois suivant l’accident. Les préoccupations d’ordre social, sanitaire, culturel et économique, portées par les responsables publics, les acteurs économiques et la société civile, sont prises en compte lors de l’élaboration de la gestion post-accidentelle de long terme. Par ailleurs, des contrôles radiologiques permettent de lever progressivement les dispositions prises par précaution vis-à-vis de certaines activités économiques, en particulier celles concernant la mise sur le marché des denrées alimentaires ou autres biens de consommation. Les pouvoirs publics s’assureront du maintien ou de la réorganisation des services publics locaux (écoles, collèges, lycées, hôpitaux, poste, pôle emploi, services à la personne, transports publics, etc.), mais également du maintien des entreprises indispensables à la vie quotidienne (commerces de détail, banques, assurances, centres médicaux et paramédicaux, etc.) et le maintien des réseaux de distribution d’eau et d’énergie et des réseaux de communication téléphonique et Internet. Le maintien d’une activité économique pourvoyeuse d’emplois est un facteur important pour le maintien ou le retour de la population sur le territoire. Il est également nécessaire d’organiser un accompagnement des territoires
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