Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 19 le résultat des mesures, participera au suivi sanitaire de la population concernée. L’accident de Fukushima, survenu en mars 2011, montre que la question de la reprise de certaines activités sociales et économiques (par exemple, la réouverture des écoles) peut se poser rapidement, concomitamment à la mise en œuvre d’actions de protection spécifiques (par exemple, la réduction de la contamination dans les lieux de vie) et à la mise à disposition d’informations adaptées aux personnes concernées. Les conditions et moyens de cette reprise d’activités sont définis et leur mise en œuvre apporte suffisamment de garanties en matière de radioprotection, alors même que l’état de l’installation peut encore nécessiter une forte mobilisation. La pertinence et l’efficacité des actions de protection s’appuient sur une bonne caractérisation de la situation radiologique. Cela permet de distinguer les endroits effectivement contaminés et ceux qui le sont moins et de permettre ainsi à tous les acteurs de savoir où, quand et comment ils sont susceptibles d’être exposés à la radioactivité dispersée dans l’environnement. Cette caractérisation porte en priorité sur les lieux où la population passe du temps (lieux de vie, écoles, lieux de travail, etc.). La caractérisation porte également sur les productions agricoles destinées à être récoltées et commercialisées à court terme et sur les denrées (issues de l’agriculture, du jardinage ou d’origine naturelle) les plus sensibles aux retombées radioactives. Cette caractérisation permettra d’ajuster les zones de mise en œuvre des actions de protection de la population. Au cours de la période de transition de la phase post-accidentelle, la gestion évolue nécessairement vers un mode de plus en plus participatif, avec notamment une implication plus forte des échelons locaux et des parties prenantes dans les processus de prise de décision. La période de transition post-accidentelle permet de préparer la gestion à long terme des territoires contaminés selon les axes présentés ci-après. 4.3.1. Réduire les expositions de la population à la radioactivité déposée Une des principales voies d’exposition de la population en phase post-accidentelle est l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. La principale action de protection contre ce risque est donc de limiter ou d’éviter l’ingestion de produits alimentaires contaminés, qu’ils soient issus des potagers et des vergers privés, de la chasse, de la pêche et de la cueillette ou des productions agricoles (y compris les aliments destinés aux animaux). La consommation d'eau potable issue du réseau d'adduction public, qui fait l’objet de contrôles, est maintenue, sauf pour des cas particuliers où des restrictions spécifiques peuvent être envisagées, en particulier pour les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes enceintes. L’autre voie d’exposition de la population en phase post-accidentelle est l’irradiation externe due aux dépôts radioactifs dans l’environnement. Pour s’en protéger, certaines zones peuvent être restreintes d’accès. La stratégie de protection de la population contre les risques d’exposition interne et externe repose sur la définition de zones de protection, établies sur la base des mesures faites sur le terrain et des modélisations qui y sont associées. Dans ces zones, une approche graduée est retenue afin de tenir compte de la diminution des risques pour la population au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’installation accidentée. Le zonage postaccidentel est constitué des zones suivantes : une zone d’éloignement dont l’accès est interdit à la population pour une durée pouvant aller de quelques mois à plusieurs décennies selon la situation. Elle est établie sur la base d’un niveau de référence de 20 millisieverts (mSv) en dose efficace prévisionnelle au cours de la première année
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