Les cahiers de l’ASN #02 - Conditions pour la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900MWe d’EDF
EDF a réévalué la sévérité des agressions à considérer, compte tenu de l’évolution des connaissances, et a justifié que, en cas de survenue d’une agression, le réacteur peut être arrêté puis maintenu durablement dans un état sûr. Pour les agressions d’origine climatique, EDF a mis en place un dispositif de veille afin de collecter des données sur les canicules et la hausse des niveaux marins et de réévaluer la sévérité des agressions correspondantes. Ce réexamen périodique est l’occasion de déployer le «noyau dur » des dispositions de sûreté prescrites par l’ASN en 2012 à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Ces dispositions permettront Quelles sont les dispositions prévues par EDF ? de faire face à certaines agressions (séisme, inondation, etc.) d’intensité extrême, allant au-delà des niveaux retenus jusqu’alors. La plupart des études relatives aux agressions dépendent des sites et seront achevées lors de la phase de réexamen spécifique de chaque réacteur. C’est, par exemple, le cas des études de réévaluation de la tenue au séisme des installations. Les études déjà réalisées ont permis d’identifier certaines modifications nécessaires , comme la suppression de certaines voies d’entrée d’eau en cas de pluie de forte intensité, l’installation de grilles contre les projectiles engendrés par des vents violents, la mise en place de dispositions permettant de fiabiliser, en cas d’incendie, le basculement entre les sources électriques externes et l’ajout, dans les locaux de charge des batteries, de dispositifs de détection de fuite de dihydrogène, susceptible de générer une explosion, et de sa neutralisation. EDF a par ailleurs vérifié que les conditions d’ambiance particulières susceptibles d’être générées en situation d’agression sont acceptables dans les locaux dans lesquels des actions doivent être réalisées. Elle s’est engagée à compléter sa démonstration concernant la capacité à cheminer jusqu’à ces locaux et à réaliser, dans les délais, les actions requises pour l’ensemble des accidents, y compris ceux conduisant à la fusion du cœur. LA DÉCISION DE L’ASN L’ASN souligne l’important travail réalisé par EDF pour mettre à jour l’ensemble des études sur les agressions, qu’elles soient d’origine interne ou externe à l’installation. Les méthodes retenues par EDF pour définir les niveaux d’aléas sont acceptables. L’ensemble des modifications issues de ces études constitue une amélioration notable de la maîtrise des risques liés aux agressions, et permettra d’atteindre les objectifs du réexamen. Toutefois, à l’issue de son instruction, l’ASN considère qu’EDF doit, en complément des dispositions initialement prévues, intégrer notamment au 4 e réexamen périodique des réacteurs de 900MWe : • l’étude de la capacité des installations à faire face à des niveaux de température encore plus élevés ; • l’identification des équipements les plus sensibles dont la tenue en cas d’incendie ou d’explosion est essentielle pour la sûreté du réacteur et la définition de dispositions pour réduire leur risque de défaillance. Ces différents points font l’objet de prescriptions dans la décision n° 2021-DC-0706 de l’ASN du 23 février 2021. Conditions pour la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900MWe d’EDF • 13
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