Dossier de mise en service ICEDA
BUGEY DOSSIER DE DEMANDE D'AUTORISATION DE MISE EN SERVICE D'ICEDA ICEDA 4 CONCLUSION GENERALE Dans la continuité des études antérieures a la mise en service du CNPE du Bugey, menées de 1974 a1977, qui considéraient les domaines hydrobiologiques, le site fait l’objet d’un programme de surveillance, depuis juillet 1978. Celui-ci se concentre sur les variables jugées representatives de la sensibilité du milieu, afin d’estimer la nature des perturbations éventuelles subies par les différents compartiments de l’écosysteme aquatique en rapport avec le fonctionnement du CNPE. Pour la plupart des variables d’étude, les evolutions observées des parametres physico-chimiques de 1978 a 2009 s’inscrivent dans l’intervalle de fluctuations de celles étudiées entre 1974 et juin 1978. La determination de la qualité chimique de l’eau via le SEQ-Eau pour la fonction << potentialités biologiques >> ne différencie pas les stations rejet et aval des stations amont pour la plupart des parametres. L’ensemble des variables confere au milieu une bonne a tres bonne aptitude a la biologie, excepté pour les nitrites, situés en classe de qualité passable au niveau de toutes les stations. L’élévation de la conductivité observée par rapport a l’état de référence, et corrélée a l’augmentation des concentrations en chlorures, est liée a l’utilisation de produits chlorés pour l’entretien des réseaux routiers du haut Rhéne en période hivernale. Celle-ci n’est observée qu’en amont du CNPE, les produits étant dilués rapidement dans le Rhéne grace au debit élevé du fleuve. Une diminution de la concentration en elements nutritifs (ammonium, nitrites, phosphates) est constatée sur l’ensemble de la chronique d’étude, signe de l’amélioration des pratiques agricoles, industrielles et domestiques sur les trente dernieres années. Seuls les nitrates présentent une légere hausse, liée possiblement a la regulation des debits du Rhéne par les ouvrages, et aux faibles concentrations planctoniques qui, depuis 1990, se maintiennent a un niveau stable et bas depuis le développement invasif de la corbicule. Le fonctionnement du CNPE n’a donc pas d’influence significative sur la qualité physico-chimique de l’écosysteme aquatique du Rhone en aval du site. La macrofaune benthique présente une richesse taxonomique moyenne avec une distribution caractérisée par une diversité plus faible au rejet, et une composition différente de celle des autres stations. L’évolution de la composition faunistique sur l’ensemble du secteur, et sur les trente années de suivi, tend vers une substitution progressive des taxons d’eau froide au profit de taxons plus thermophiles, eurythermes ou ubiquistes. Ce phénoméne, de méme que l’apparition de taxons exogenes invasifs, résultent de la création d’aménagements effectués sur le haut Rhone jusqu’en 1986 (retenues et ouvrages hydroélectriques amont modifiant les conditions d’habitat), ainsi que du réchauffement global des eaux. La station située au rejet sur la Rive Droite et soumise a l’échauffement du CNPE, présente un effectif réduit voire nul de trichopteres, éphéméropteres ou plécopteres qui sont observes aux autres stations, au profit de gammares, de dipteres et d’oligochetes. La part des effets dus a l’échauffement par le rejet thermique du ON PE du Bugey sur l’écosysteme aquatique est limitée par rapport a l’évolution sur le long terme des populations due au réchauffement climatique global (KHALANSKI et al, 2008). Le suivi de la faune piscicole de 1979 a 2009 montre que quelques especes dominent le peuplement, en termes d’abondance et de biomasse (spirlin, chevaine, barbeau, vandoise). Ces mémes observations étaient faites antérieurement a 1979. La richesse spécifique du secteur est cependant élevée. La composition faunistique est variable selon les stations: les stations échauffées profitent a de nouvelles especes récemment installées sur le secteur, comme la breme ou le silure. Les stations non échauffées (en particulier la station n° 8 en aval de la confluence avec I’Ain), et les stations amont comportent davantage de vandoises, chevaines, spirlins ainsi que quelques poissons sténothermes d’eau froide (truite fario, vairon). Certaines especes piscicoles sélectives pour la temperature (sténothermes), se maintiennent donc dans le peuplement, grace notamment aux zones refuge et aux zones non échauffées en rive opposée aux rejets des CNPE sur le Rhéne (KHALANSKI et al, 2008). Les fortes reductions de debit resultant de la gestion hydraulique de la chaine d'aménagements du Rhéne ont un impact direct sur les composantes biologiques (OLIVIER et CARREL, 2006). Elles augmentent également transitoirement l'échauffement créé par les CNPE, et diminuent le volume des zones refuge pour la faune. MARS 2016 Piece 6 : Mise a jour de l'étude d'impact Page 56/73 Annexe A3 : Synthése de la surveillance hydroécologique du Site du Bugey Indice A de 1974 a 2009
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=