En matière de sécurité des travailleurs, l’ASN note que les résultats de la centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux se sont dégradés en 2023, notamment sur l’accidentologie des pres‑ tataires. Des progrès ont été constatés sur la prévention du risque électrique. Toutefois, le site doit encore progresser sur la gestion du risque d’ATEX. Réacteurs A1 et A2 en démantèlement L’ancienne centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux constitue une INB qui comprend deux réacteurs UNGG «intégrés», les réacteurs A1 et A2. Ces réacteurs de première génération, qui fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combus‑ tible, utilisaient le graphite comme modérateur et étaient refroidis au gaz. Leur mise à l’arrêt définitif a été prononcée respectivement en 1990 et 1992. Le démantèlement complet de l’installation a été autorisé par le décret du 18 mai 2010. À l’issue de l’analyse des rapports de conclusions du réexamen périodique portant sur l’ensemble des réacteurs UNGG, l’ASN a indiqué en décembre 2021 n’avoir pas d’objection à la pour‑ suite d’exploitation de l’INB 46 (réacteurs Saint‑Laurent A1 et A2). Elle vérifiera, dans le cadre de l’instruction des nouveaux dossiers de démantèlement de ces réacteurs, qui ont été déposés par EDF fin 2022 pour exposer la nouvelle stratégie de démantèlement «en air», que les opérations de démantè‑ lement seront réalisées dans de bonnes conditions de sûreté et de radioprotection, et dans des délais maîtrisés. L’ASN a finalisé l’instruction du plan de gestion des sols pollués aux hydrocarbures de la zone des anciens transformateurs du réacteur de Saint‑Laurent A2 et a autorisé EDF à procé‑ der aux opérations d’assainissement des sols par décision du 10 février 2023. En 2023, EDF a poursuivi la réalisation des chantiers de déman‑ tèlement et notamment le chantier de démantèlement hors caisson (Saint‑Laurent A2). L’ASN considère que le niveau de sûreté des réacteurs de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A est satisfai‑ sant. L’ASN a constaté, lors de ses inspections, une bonne tenue générale des locaux et des chantiers. De plus, l’organisation mise en place afin de respecter les engagements pris à la suite d’inspections et d’événements significatifs est satisfaisante. Cependant, la gestion des déchets, même si elle ne met pas en évidence d’écart significatif, doit être plus rigoureuse. Concernant les travaux de démantèlement, ceux‑ci ont connu un arrêt en juillet 2023 à la suite de la découverte de plomb dans les poussières sur les chantiers concernés. Ce sujet a fait l’objet d’actions spécifiques de l’ASN dans la cadre de sa mission d’inspection du travail. Néanmoins, même si les replis de chantiers ont été réalisés dans des conditions correctes, l’ASN considère que la surveillance des prestataires doit être améliorée et que la traçabilité des décisions concernant cer‑ taines modifications dans l’ordonnancement des opérations de démantèlement et l’étude des impacts associés doivent être revues. SILOS DE SAINT‑LAURENT‑DES‑EAUX L’installation, autorisée par le décret du 14 juin 1971, est constituée de deux silos dont la fonction est l’entreposage de chemises de graphite irradiées issues de l’exploitation des réacteurs UNGG de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A. Le confinement statique de ces déchets est assuré par les structures des case‑ mates en béton des silos, dont l’étanchéité est assurée par un cuvelage en acier. Par ailleurs, EDF a mis en place en 2010 une enceinte géotechnique autour des silos, permettant de ren‑ forcer la maîtrise du risque de dissémination de substances radioactives, qui constitue l’enjeu principal de l’installation. L’exploitation de cette installation se limite à des mesures de surveillance et d’entretien: contrôles et mesures de surveil‑ lance radiologique des silos, contrôle de l’absence d’entrée d’eau, de l’hygrométrie, des débits de dose au voisinage des silos, de l’activité de la nappe, du suivi de l’état du génie civil. Dans le cadre du changement de stratégie de démantèle‑ ment des réacteurs UNGG, EDF a annoncé en 2016 sa décision d’engager les opérations de sortie des chemises de graphite sans attendre la disponibilité d’un stockage définitif pour les déchets de graphite. Dans ce but, EDF envisage la création d’une nouvelle installation d’entreposage des chemises de graphite sur le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux. La déclaration d’arrêt définitif de l’installation a été transmise par EDF en mars 2022. EDF a déposé, fin 2022, le dossier de démantèlement des silos, intégrant les opérations de désilage pour la reprise et le reconditionnement des déchets de gra‑ phite et la création de la future installation d’entreposage des colis de déchets de graphite. Selon les hypothèses actuelles, le désilage devrait débuter au début des années 2030. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 53 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • CENTRE-VAL DE LOIRE •
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