À la suite de la mise à jour de la décision encadrant les limites de rejets de l’installation en juillet 2022, une nouvelle chaîne de surveillance des rejets a été mise en service et des opérations de démantèlement ont commencé qui comprennent des découpes d’équipement et des interventions dans plusieurs ateliers. Les déchets magnésiens historiques, provenant des exper‑ tises réalisées sur certaines pièces, nécessitent des opéra‑ tions d’inertage(2) pour répondre aux critères de stockage de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Les résultats de la caractérisation étant différents de ce qui était envisagé, la dérogation nécessaire a été obte‑ nue fin 2022 auprès de l’Andra, permettant ainsi leur prise en charge. Un chantier école a été réalisé au début de l’an‑ née 2023. L’inertage et l’évacuation des déchets magnésiens devraient reprendre en 2024. Par ailleurs, l’ASN a accordé en août 2023 une autorisation de démantèlement des circuits d’effluents liquides hautement actifs. EDF ayant fait part de difficultés techniques et contractuelles à partir d’avril 2022, ces opérations initialement prévues à partir de 2023 ont été 2. L’inertage est ici un procédé permettant de confiner l’activité radiologique des déchets magnésiens dans une enceinte de matériaux spécifiques pour les transporter et les entreposer sans risques. replanifiées en 2024. Les opérations de traitement des pro‑ duits chimiques historiques présents en zone contrôlée se sont poursuivies et l’évacuation de ces déchets nucléaires vers des installations pouvant les recevoir a débuté. Enfin, l’année2023 a marqué la reprise du suivi de la pollution «Thermip» (pollu‑ tion non radiologique aux hydrocarbures et au naphtalène), dont le plan de gestion doit être complété par des éléments techniques attendus en 2024. Au travers des contrôles réalisés lors de ses inspections, l’ASN estime que le management de la sûreté appliqué à l’AMI est satisfaisant. Les chantiers examinés sont bien tenus et font l’objet d’une surveillance adaptée. La surveillance des rejets et de l’environnement est maîtrisée, ainsi que la qualification des matériels, examinés par sondage. Les suivis des indicateurs du risque de contamination par des émetteurs alpha sont correctement réalisés. Une vigilance particulière doit toutefois être portée sur le suivi des bâtiments et des infiltrations d’eau au niveau du sous‑sol servant de rétention. Une amélioration est également attendue sur le niveau d’approfondissement de l’analyse des événements importants pour la radioprotection. Site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux, situé sur le territoire de la commune de Saint‑Laurent‑Nouan dans le Loir‑et‑Cher, en bord de Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement et d’autres en cours de démantèlement. La centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux comporte deux réacteurs B1 et B2 en fonctionnement d’une puissance de 900 MWe, mis en service en 1980 et 1981, qui constituent l’INB 100. Le site comporte également deux anciens réacteurs nucléaires A1 et A2 de la filière UNGG en phase de démantèlement et les deux silos d’entreposage des chemises de graphite provenant de l’exploitation des réacteurs A1 et A2. CENTRALE NUCLÉAIRE DE SAINT‑LAURENT‑DES‑EAUX Réacteurs B1 et B2 en fonctionnement L’ASN considère que les performances en matière de sûreté rejoignent l’appréciation générale portée sur EDF, avec des progrès constatés sur le plan de la sûreté par rapport à 2022. Dans le domaine de la radioprotection, les performances sont en retrait par rapport à la moyenne nationale. Les per‑ formances dans le domaine de l’environnement sont satis‑ faisantes et se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale portée sur EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les per‑ formances du site sur l’année 2023 se sont améliorées. Des marges de progrès demeurent cependant dans le domaine de la conduite, notamment pour la surveillance en salle de commande. Enfin, l’ASN considère que la gestion du risque incendie est en nette régression sur le site, avec de nom‑ breuses lacunes relevées lors des contrôles effectués en 2023, particulièrement sur la gestion des charges calorifiques, la sectorisation incendie et la gestion des permis de feu. Cette thématique fera l’objet d’un suivi particulier de l’ASN en 2024, afin notamment de vérifier l’avancement du plan d’action mis en place par le site. En ce qui concerne la maintenance, les performances de la centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux se maintiennent à un niveau jugé assez satisfaisant. L’année 2023 a été marquée par une augmentation sensible des activités de maintenance, avec notamment la quatrième visite décennale du réacteur 2. Peu d’événements significatifs ont pour origine un défaut de maintenance, même si l’ASN attend des progrès dans le domaine de la préparation et de la surveillance des activités. Dans le domaine de la radioprotection, les performances de la centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux se sont dégra‑ dées en 2023. La préparation des chantiers et le suivi de la propreté radiologique des locaux doivent être améliorés. L’organisation du site pour répondre aux exigences réglemen‑ taires dans le domaine de la protection de l’environnement est jugée satisfaisante. L’ASN souligne favorablement l’enga‑ gement du site dans la réalisation et l’analyse de mises en situation sur le thème de la protection de l’environnement, qu’elles soient organisées en interne ou réalisées de manière inopinée sur demande de l’ASN. La gestion de l’entreposage des substances dangereuses non radiologiques reste cepen‑ dant à améliorer et fera l’objet d’une attention particulière de l’ASN en 2024. 52 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • CENTRE-VAL DE LOIRE •
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