Rapport de l'ASN 2023

CAEN SABLÉ-SUR-SARTHE POUZAUGES DAGNEUX MARSEILLE GENÈVE GRENOBLE MARCOULE CADARACHE Réacteurs de recherche en construction Cadarache : ITER, RJH Laboratoires et installations industrielles diverses Cadarache : LECA/STAR, Lefca Saclay : LECI, UPRA Marcoule : Atalante Accélérateurs de particules Caen : Ganil Genève : CERN Entreposage de matières Cadarache : Magenta SACLAY Installations industrielles d’ionisation Dagneux, Pouzauges, Sablé-sur-Sarthe: Ionisos Marseille : Gammaster Marcoule : Gammatec Saclay : Poséidon Réacteurs de recherche Cadarache : Cabri Grenoble : RHF Les installations de recherche en France Les réacteurs d’irradiation Les réacteurs d’irradiation sont de type piscine. Ils permettent d’étudier les phénomènes physiques liés à l’irradiation de matériaux et de combustibles ainsi que leurs comportements. Les flux neutroniques obtenus par ces installations étant plus puissants que ceux présents dans un réacteur électronucléaire de type réacteur à eau sous pression (REP), les expériences permettent de réaliser des études de vieillissement de matériaux et composants soumis à un flux important de neutrons. Après irradiation, les échantillons font l’objet d’examens destructifs, notamment dans des laboratoires de recherche, afin de caractériser les effets de l’irradiation. Ils constituent donc un outil important pour la qualification des matériaux soumis à un flux neutronique. En outre, ces réacteurs de recherche sont des sources de production significatives de certains radionucléides à usage médical. La puissance de ces réacteurs varie de quelques dizaines à une centaine de mégawatts thermiques. Ces réacteurs fonctionnent par cycle d’environ 20 à 30 jours. En France, depuis 2015 et l’arrêt définitif du réacteur Osiris (INB 40) sur le site du CEA à Saclay, il n’existait plus de réacteur d’irradiation technologique en fonctionnement. Le réacteur Jules Horowitz (RJH – INB 172), destiné à remplacer Osiris, est en cours de construction à Cadarache. La mise en service de l’installation, jalonnée dans le temps, est en cours d’instruction par l’ASN. Le 19 juillet 2023, le Conseil de politique nucléaire a en outre acté la poursuite des investissements de l’État et de la filière pour finaliser la construction du RJH, afin que la France dispose de cette nouvelle installation opérationnelle à l’horizon 2032-2034. Ce réacteur permettra à la fois d’appuyer la recherche sur la prolongation de la durée de vie du parc existant, sur les EPR 2, mais aussi pour les petits réacteurs modulaires (PRM ou Small Modular Reactors – SMR). Les réacteurs à fusion Contrairement aux réacteurs de recherche décrits précédemment, qui mettent en œuvre des réactions de fission nucléaire, certaines installations de recherche visent à produire des réactions de fusion nucléaire. En France, l’installation ITER (INB 174) est un projet international de réacteur à fusion en cours de construction à Cadarache. L’objectif visé par ITER est la démonstration scientifique et technique de la maîtrise de la fusion nucléaire par confinement magnétique d’un plasma deutérium‑tritium, lors d’expériences de longue durée avec une puissance significative (500 mégawatts – MW, pendant 400 secondes). Parmi les principaux enjeux de maîtrise des risques et inconvénients de ce type d’installation, on peut citer la maîtrise du confinement des matières radioactives (du tritium en particulier) et les risques d’exposition aux rayonnements ionisants du fait d’une forte activation des matériaux sous flux neutronique intense. En 2023, des travaux ont été engagés par Iter Organization pour redéfinir le programme expérimental de l’installation et développer un « nouveau scénario de référence ». L’ASN souligne une amélioration de la transparence des échanges sur les enjeux de sûreté associés. Les points d’arrêt associés au projet, et notamment celui relatif à l’assemblage du tokamak, seront redéfinis dans le cadre de l’instruction associée à ce nouveau programme expérimental. 1.2 LES LABORATOIRES ET INSTALLATIONS INDUSTRIELLES DIVERSES 1.2.1 Les laboratoires Les laboratoires menant des activités de recherche et de développement pour la filière nucléaire contribuent à l’approfondissement des connaissances pour la production électronucléaire, la fabrication et le retraitement du combustible, ou encore la gestion des déchets. Ils peuvent aussi produire des radionucléides à usage médical. Principes et enjeux de sûreté Les principaux enjeux inhérents à ces installations sont la protection des personnes contre les rayonnements ionisants, la prévention de la dispersion de substances radioactives, la maîtrise des risques d’incendie et celle de la réaction en chaîne (criticité). Les principes de conception de ces laboratoires sont similaires. Des zones dédiées, dénommées «cellules blindées», permettent la manipulation de substances radioactives et la réalisation d’expérimentations, à l’aide de moyens de manutention adaptés. Ces cellules blindées sont dimensionnées avec des épaisseurs de murs et de vitres importantes, afin de protéger les opérateurs contre les rayonnements ionisants. Elles permettent également le confinement des matières radioactives, grâce à un système de ventilation et de filtres spécifiques. Le risque de criticité est maîtrisé au travers de Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 345 • 13 • Les installations nucléaires de recherche et industrielles diverses 13 05 15 08 11 04 14 06 07 AN 03 10 02 09 12 01

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