Le plutonium issu du traitement des combustibles d’oxyde d’uranium est utilisé dans l’usine Melox exploitée par Orano à Marcoule, pour fabriquer du combustible MOX qui est utilisé dans des réacteurs électronucléaires de 900 mégawatts électriques (MWe) en France. Les combustibles nucléaires MOX ne sont actuellement pas retraités après avoir été utilisés dans les réacteurs. Dans l’attente de leur retraitement ou de leur stockage, les combustibles MOX irradiés sont entreposés dans les piscines du site de La Hague. Les principaux flux liés au « cycle du combustible » sont présentés dans le tableau 1 (voir page précédente). D’autres installations sont nécessaires au fonctionnement des installations nucléaires de base (INB) citées ci-après, notamment l’installation IARU (ex-Socatri) qui assure la maintenance et le démantèlement d’équipements nucléaires, ainsi que le traitement des effluents nucléaires et industriels de la plateforme Orano du Tricastin. 1.1 AMONT DU « CYCLE DU COMBUSTIBLE » En amont de la fabrication de combustibles pour les réacteurs, le minerai d’uranium doit subir un certain nombre de transformations chimiques, de la préparation du Yellow Cake jusqu’à la conversion en UF6, forme sous laquelle il est enrichi. Ces opérations se déroulent principalement sur les sites Orano de Malvési, dans l’Aude, et du Tricastin dans la Drôme et le Vaucluse (également connu sous le nom de site de Pierrelatte). Orano exploite sur le site du Tricastin : ∙ l’installation TU5 (INB 155) de conversion de nitrate d’uranyle UO2(NO3)2, issu du retraitement de combustibles usés à La Hague, en sesquioxyde d’uranium (U3O8) ; ∙ l’usine W (ICPE dans le périmètre de l’INB 155) de conversion d’UF6 appauvri en U3O8 ; ∙ l’installation ex‑Comurhex (INB 105) de conversion de tétrafluorure d’uranium (UF4) en UF6 qui comprend l’usine Philippe Coste ; ∙ l’installation d’enrichissement de l’UF6 par ultracentrifugation GB II (INB 168) ; ∙ le laboratoire d’analyse Atlas (INB 176) ; ∙ des parcs d’entreposage d’uranium et de thorium sous diverses formes (INB 93, 178, 179 et 180) ; ∙ l’installation IARU (INB 138) qui assure la gestion de déchets du site du Tricastin, ainsi que la maintenance et le démantèlement d’équipements nucléaires (ex-Socatri) ; ∙ une installation nucléaire de base secrète (INBS), qui regroupe notamment des parcs d’entreposage de substances radioactives, pour la quasi‑totalité à usage civil. L’installation TU5 et l’usine W d’Orano – INB 155 L’INB 155, dénommée TU5, peut mettre en œuvre jusqu’à 2 000 tonnes (t) d’uranium par an, ce qui permet de traiter la totalité de l’UO2(NO3)2 issu de l’usine Orano de La Hague pour le convertir en U3O8 (composé solide stable permettant de garantir des conditions d’entreposage de l’uranium plus sûres que sous forme liquide ou gazeuse). Une fois converti, l’uranium de retraitement est entreposé sur le site du Tricastin. Les usines de conversion de l’uranium d’Orano – INB 105 L’INB 105, qui transformait notamment le nitrate d’uranyle de retraitement en UF4 ou en U3O8, est en démantèlement (voir chapitre 14). L’usine Philippe Coste est incluse dans son périmètre et est dédiée à la fluoration de l’UF4 en UF6 pour permettre son enrichissement ultérieur dans l’usine GB II. Uranium enrichi MOX usés 110 t Plutonium Uranium de retraitement Fabrication du combustible Enrichissement 1re conversion 2e conversion Entreposage Entreposage MOX usés Extraction du minerai Entreposage dans l’attente de stockage définitif Fabrication MOX Produits de fission Déchets technologiques Uranium appauvri Réacteur nucléaire Flux exprimés en tonnes/an 7 500 t 940 t 10 t 1 000 t 120 t 1 000 t 120 t 1 000 t 8 500 t Les tonnages représentés sur le schéma correspondent à un fonctionnement « nominal », qui n'a pas été observé ces dernières années. Schéma du « cycle du combustible » 336 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 • 12 • Les installations du «cycle du combustible nucléaire»
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=