Rapport de l'ASN 2023

Pour faire face à cette charge de travail, l’ASN a obtenu l’autorisation d’augmenter ses effectifs de 12 personnes pour 2024, et compte également sur les redéploie‑ ments internes qui seront rendus possibles par la fin de la construction de l’EPR de Flamanville. Pour autant, de nouvelles augmentations d’effectifs et de budget seront encore nécessaires dans les années à venir. Dans le nucléaire médical, la persistance de la sur‑ venue d’événements, avec sept événements classés au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO en 2023, souligne un niveau d’enjeux qui reste élevé et justifie le main‑ tien du niveau de contrôle exercé par l’ASN. Le déve‑ loppement de techniques médicales innovantes à forts enjeux, pour la médecine nucléaire ou encore la thérapie flash, mobilise fortement les équipes de l’ASN au contact des services porteurs de projets. PROMOUVOIR ET DÉVELOPPER LA CULTURE DE SÛRETÉ DE L’ASN La compétence des personnels de l’ASN, ainsi que la rigueur et le caractère collectif de son processus de prise de décision, sont des facteurs essentiels au bon exercice par l’ASN de ses missions, et font l’objet d’une attention permanente. Mais la pertinence du contrôle repose aussi beaucoup sur la « culture de sûreté ». L’ASN a lancé en 2023 une mission visant à identifier quelles pratiques, quelles modalités de travail et d’or‑ ganisation, quelles attitudes, permettent à l’ASN de contrôler efficacement la sûreté nucléaire et la radio‑ protection, pour ensuite les valoriser et les dévelop‑ per. Cette mission, confiée à un chercheur, consiste à prendre connaissance des cadres formels encadrant les actions de contrôle et des discours managériaux orientant ces actions puis d’observer les pratiques réellement mises en œuvre, afin d’identifier les prin‑ cipes fondamentaux qui favorisent ou freinent le bon exercice du contrôle au bénéfice de la protection des personnes et de l’environnement. Les résultats intermédiaires mettent en avant plusieurs éléments forts de la culture interne de l’ASN, qui favo‑ risent la juste priorisation et le traitement approprié des sujets à plus forts enjeux de sûreté nucléaire et de radioprotection : l’importance du collectif, l’intérêt de la confrontation d’avis argumentés, le respect des responsabilités et du périmètre des missions de cha‑ cun, la curiosité intellectuelle, l’écoute des différents points de vue, le sens du service public et la rigueur. Ce sont ces pratiques et attitudes, plus encore que les modalités d’organisation, qui favorisent la robustesse des instructions et la pertinence du contrôle et des décisions. Cette culture constitue donc un fondement solide pour relever les défis actuels, et elle doit être promue et développée. SE PRÉPARER À L’HYPOTHÈSE D’UNE GRANDE AUTORITÉ Le Gouvernement a souhaité faire évoluer l’organisa‑ tion de la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, en regroupant l’ASN et la majeure par‑ tie de l’IRSN dans une nouvelle autorité qui disposerait alors de ses propres compétences en expertise, ainsi que des missions de recherche qui la nourrissent. Les deux choix d’organisation, avec appui technique inté‑ gré ou non, sont possibles et ont fait leurs preuves ; il appartient au Parlement de se prononcer sur le projet de loi correspondant. La responsabilité des équipes de l’ASN et de l’IRSN est d’assurer leurs missions dans le cadre qui aura été déterminé, tant avant qu’après la date de constitution du nouvel ensemble s’il est décidé de le créer. Elles ont, à cet effet, engagé un travail conjoint de définition du fonctionnement et de l’organisation de ce que pourrait être la future autorité, auquel le personnel est associé au fur et à mesure que des cadrages généraux sont définis. Ces travaux se déroulent dans l’objectif par‑ tagé que le nouvel ensemble fonctionne, que les per‑ sonnels y trouvent leur place, et que la future autorité tire le plus possible parti des possibilités qu’ouvre le rapprochement, avec une organisation plus efficiente et plus attractive qui préserve les valeurs d’excellence et de transparence des deux entités actuelles. En outre, une instance spécifique de dialogue social, rassem‑ blant les directions et les organisations syndicales de l’ASN et de l’IRSN, se réunit mensuellement. Pour dégager du temps pour la préparation, puis la mise en œuvre de la réforme de l’organisation du contrôle si celle-ci est votée, tout en préservant les res‑ sources affectées aux missions opérationnelles, l’ASN a différé les actions qui peuvent l’être et qui ne portent pas sur le cœur de ses missions. Quelle que soit l’organisation du contrôle qui sera fina‑ lement retenue, les personnels en fonction à l’ASN et à l’IRSN continueront de travailler ensemble, en pour‑ suivant le même objectif de protection des personnes et de l’environnement. Je sais pouvoir compter sur leur engagement pour poursuivre la mission que nos concitoyens attendent d’eux. n * 10 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 Éditorial du directeur général

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