SITE DE SAINT‑LAURENT‑DES‑EAUX Le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux, situé sur le territoire de la commune de Saint‑Laurent‑Nouan dans le Loir‑et‑Cher, en bord de Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement et d’autres en cours de démantèlement. La centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux comporte deux réacteurs B1 et B2 en fonctionnement, mis en service en 1980 et 1981, qui constituent l’INB 100. Le site comporte également deux anciens réacteurs nucléaires A1 et A2 de la filière UNGG en phase de démantèlement et les deux silos d’entreposage des chemises de graphite provenant de l’exploitation des réacteurs A1 et A2. Centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Réacteurs B1 et B2 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Saint Laurent-des-Eaux en matière de protection de l’envi‑ ronnement se distinguent favorablement par rapport à l’ap‑ préciation générale des performances portée sur les centrales nucléaires d’EDF, et que ses performances en matière de sûreté et de radioprotection rejoignent l’appréciation géné‑ rale sur ces thématiques. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les per‑ formances du site sur l’année 2022 se sont améliorées. Les évolutions du plan de management de la sûreté ont permis de retrouver un niveau de performance satisfaisant. L’inspection de revue réalisée par l’ASN en juin 2022 a confirmé cette amé‑ lioration. Ces éléments sont toutefois à mettre en parallèle avec la réalisation d’un seul arrêt pour rechargement du combus‑ tible (type arrêt pour simple rechargement) en 2022 contre deux habituellement. Des marges de progrès persistent dans la rigueur de pilotage (surveillance en salle de commande, sortie d’un domaine d’exploitation), la configuration des circuits et l’application des pratiques de fiabilisation. Ce redressement sera à confirmer en 2023 avec la réalisation de deux arrêts pour rechargement, dont la quatrième visite décennale du réacteur 2. En ce qui concerne la maintenance, la centrale de SaintLaurent-des-Eaux apparaît en amélioration en 2022 au regard de 2021 et à un niveau jugé assez satisfaisant. Peu d’événe‑ ments significatifs ont pour origine un défaut de maintenance. Là encore, ces éléments sont à mettre en parallèle de la réali‑ sation d’un seul arrêt pour rechargement en 2022. Il est à noter qu’un événement significatif a de nouveau été déclaré en 2022 à la suite d’erreurs lors d’opérations de contrôle des dispositifs anti-battement, qui permettent de limiter les déplacements du circuit primaire en cas de forte sollicitation, par exemple un séisme, ce qui montre que le sujet n’est toujours pas maîtrisé. De manière générale, la gestion de la radioprotection par la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux répond aux attentes de l’ASN. Les performances du site sont considérées stables par rapport à 2021. La mise en place du pôle de com‑ pétences en radioprotection en 2022 est apparue globalement satisfaisante. L’organisation du site pour répondre aux exigences réglemen‑ taires dans le domaine de l’environnement est jugée perfor‑ mante, notamment au vu des quantités d’effluents rejetées. L’utilisation des rétentions pour entreposer des équipements reste à surveiller et la maîtrise des fiches cadrant les conditions de rejet à consolider. Concernant l’inspection du travail, l’ASN a concentré son action sur le suivi des accidents et «presque accidents» au niveau de la région Centre-Val de Loire. Dans ce contexte, et en l’absence d’accident grave nécessitant des investigations particulières sur le site de Saint-Laurent-des-Eaux, seuls des sujets trans‑ verses ont fait l’objet de vérification (post Fukushima, pôle de compétence en radioprotection, inspection réactive). Comme en 2021, ces derniers contrôles ont été menés de manière conjointe entre l’inspection du travail et le contrôle de la sûreté. Pour 2023, et à la suite des actions menées en 2021 et 2022, la gestion du risque électrique restera une priorité pour l’inspection du travail de l’ASN. Réacteurs A1 et A2 en démantèlement L’ancienne centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux constitue une INB qui comprend deux réacteurs UNGG «intégrés», les réacteurs A1 et A2. Ces réacteurs de première génération, qui fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combus‑ tible, utilisaient le graphite comme modérateur et étaient refroidis au gaz. Leur mise à l’arrêt définitif a été prononcée respectivement en 1990 et 1992. Le démantèlement complet de l’installation a été autorisé par le décret du 18 mai 2010. À l’issue de l’analyse des rapports de conclusions du réexamen périodique portant sur l’ensemble des réacteurs UNGG, l’ASN a indiqué en décembre 2021 n’avoir pas d’objection à la pour‑ suite d’exploitation de l’INB 46 (réacteurs Saint-Laurent A1 et A2). Elle vérifiera, dans le cadre de l’instruction des nouveaux dossiers de démantèlement de ces réacteurs, qui ont été déposés par EDF fin 2022 pour exposer la nouvelle stratégie de démantèlement «en air», que les opérations de démantè‑ lement sont réalisées dans de bonnes conditions de sûreté et de radioprotection, et dans des délais maîtrisés. En 2022, EDF a poursuivi la réalisation des chantiers de déman‑ tèlement et notamment le chantier de démantèlement hors caisson (Saint-Laurent A2) et la décontamination de la piscine (Saint-Laurent A1). L’ASN considère que le niveau de sûreté des réacteurs de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A est satisfaisant. L’ASN a constaté, lors de ses inspections, une bonne tenue générale des locaux et des chantiers. De plus, l’organisation mise en place afin de respecter les engagements pris à la suite d’ins‑ pections et d’événements significatifs est satisfaisante. Il en est de même en ce qui concerne la surveillance des interve‑ nants extérieurs et la mise en place des pôles de compétence radioprotection. Même si le suivi en service des équipements sous pression est correctement réalisé, des améliorations sont attendues pour assurer notamment la bonne prise en compte des spécificités de certains équipements. 54 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • CENTRE-VAL DE LOIRE •
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=