Après instruction, avec l’appui de l’IRSN, des objectifs proposés par EDF et consultation de ses GPE, l’ASN a pris position sur ces objectifs et a formulé des demandes complémentaires en avril 2016. EDF a complété son programme de travail et présenté en 2018 à l’ASN les mesures qu’elle envisage pour répondre à ces demandes. L’ASN a finalisé en 2020, avec l’appui de l’IRSN, l’instruction des études génériques liées à ce réexamen. Elle a pris position, au début de l’année 2021, sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs. L’ASN a considéré que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle a prescrites ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique. Le déploiement du réexamen périodique sur les sites EDF a réalisé la première des quatrièmes visites décennales en 2019 (réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin). Fin 2022, EDF a réalisé ou engagé onze de ces visites décennales. Ces visites constituent une étape majeure des quatrièmes réexamens périodiques. Pendant ces arrêts, EDF réalise les contrôles attendus et déploie la majeure partie des améliorations de sûreté associées au réexamen. L’association du public à chaque étape Pour ce réexamen, l’ASN a associé le public dès 2016 pour l’élaboration de sa position sur les objectifs proposés par EDF. Cette démarche s’est poursuivie en 2018, sous l’égide du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), sous la forme d’une concertation sur les dispositions prévues par EDF pour répondre à ces objectifs. L’ASN a consulté également le public fin 2020 sur son projet de décision prescrivant les conditions de la poursuite de fonctionnement de ces réacteurs. Conformément à la loi, une enquête publique est ensuite effectuée, réacteur par réacteur, après la remise du rapport de conclusion du réexamen de chacun d’eux. L’enquête publique portant sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin s’est déroulée en début d’année 2022. Les conclusions de cette enquête ont été prises en compte par l’ASN, qui a demandé à EDF d’améliorer la présentation de son dossier pour les enquêtes publiques des prochains réacteurs. Les réacteurs de 1300MWe Le troisième réexamen périodique L’ASN a pris position début 2015 sur les aspects génériques de la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 1300MWe au‑delà de 30 années de fonctionnement. À cette occasion, l’ASN a souligné l’importance des modifications apportées par EDF à l’issue de leur troisième réexamen périodique. EDF déploie notamment dans le cadre de ce réexamen des modifications matérielles et de conduite en vue de limiter les conséquences des accidents de rupture d’un tube de GV, de prévenir l’occurrence des accidents graves avec perte précoce du confinement, et de réduire le risque de dénoyage des assemblages de combustible présents dans la piscine d’entreposage. Concernant les agressions, EDF modifie ses installations afin de garantir le fonctionnement des équipements nécessaires à la sûreté de ses réacteurs en cas de canicule, de protéger les matériels importants pour la sûreté à l’encontre des projectiles induits par des vents violents et de prévenir les risques d’explosion induits en cas de séisme. Dans le cadre de la conclusion de la phase générique de ce réexamen, l’ASN a formulé en 2021 des demandes complémentaires applicables à tous les réacteurs de 1 300 MWe, visant à renforcer leur sûreté. Les troisièmes visites décennales des réacteurs de 1 300 MWe se dérouleront jusqu’en 2024. Le quatrième réexamen périodique En juillet 2017, EDF a présenté un dossier présentant les orientations envisagées pour la phase générique du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe. En 2019, l’ASN a pris position sur ces orientations, après avoir associé le public et consulté le GPR le 22 mai 2019. L’ASN considère que les objectifs généraux retenus par EDF pour ce réexamen sont acceptables dans leur principe. Ils visent notamment l’absence de mise en œuvre de mesure de protection de la population pour les accidents de dimensionnement, et pour les accidents graves à tendre vers des mesures de protection des populations limitées dans l’espace et dans le temps. Concernant la sûreté de la piscine d’entreposage du combustible, l’ASN a demandé à EDF de retenir comme objectif l’absence de découvrement des assemblages, et de ramener à terme et de maintenir durablement l’installation dans un état correspondant à une absence d’ébullition de l’eau de la piscine. En 2022, l’ASN a poursuivi les instructions réalisées dans le cadre de la phase générique de ce réexamen périodique. Elles ont notamment porté sur les méthodes qui seront employées lors de ce réexamen pour les études de certains accidents et l’évaluation de la robustesse des installations aux agressions. EDF a par ailleurs poursuivi les études nécessaires à la mise à jour des dossiers de référence réglementaires du CPP et des CSP; cette mise à jour revêt un caractère particulier dans la mesure où les hypothèses de conception étaient établies initialement pour un fonctionnement de 40 ans. LE VIEILLISSEMENT DES ÉQUIPEMENTS DES CENTRALES NUCLÉAIRES Comme dans toute installation industrielle, les équipements des centrales nucléaires sont sujets au vieillissement. Ce vieillissement résulte de phénomènes physiques (corrosion des métaux, durcissement des polymères, durcissement de certains aciers sous l’effet de l’irradiation ou de la température, gonflement de certains bétons, etc.) qui peuvent dégrader leurs caractéristiques en fonction de leur âge ou de leurs conditions d’exploitation. Ces dégradations obligent l’exploitant à réparer ou remplacer des matériels ou à limiter la durée de vie des équipements irremplaçables, tels que la cuve (voir point 2.2.4). Le processus de maîtrise du vieillissement mis en place par EDF s’appuie sur trois axes principaux : l’anticipation des effets du vieillissement dès la conception, la surveillance de l’état réel de l’installation et la réparation ou le remplacement des matériels dégradés par les effets du vieillissement. En particulier, les équipements importants pour la sûreté font l’objet, avant d’être installés, d’un processus de qualification visant à s’assurer de leur capacité à remplir leurs fonctions dans les conditions correspondant aux situations dans lesquels ils seront nécessaires, en particulier les situations d’accident. La maîtrise du vieillissement des matériels, ainsi que celle du risque d’obsolescence – qui désigne les difficultés liées au maintien dans le temps de l’approvisionnement en pièces de rechange – sont essentielles au maintien d’un niveau de sûreté satisfaisant. Elles contribuent également au maintien dans le temps de la conformité des réacteurs. La maîtrise du vieillissement fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’ASN dans le cadre des quatrièmes réexamens périodiques. Les dispositions mises en œuvre ou prévues par EDF font l’objet d’instructions et d’inspections, afin de s’assurer que les risques associés au vieillissement et à l’obsolescence sont maîtrisés de façon satisfaisante. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 319 • 10 • Les centrales nucléaires d’EDF 10 05 01 07 08 13 AN 04 06 12 14 03 09 11 02
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