Rapport de l'ASN 2022

nucléaires du Bugey, Cruas-Meysse, Golfech et Gravelines ont été en retrait par rapport aux autres centrales exploitées par EDF. Les réacteurs des centrales nucléaires de Chooz et de Civaux n’ayant pas fonctionné en 2022 en raison des opérations de réparation des tuyauteries présentant des fissures de corrosion sous contrainte, l’ASN n’est pas en mesure de comparer leurs performances en matière de sûreté avec celles des autres centrales nucléaires. Concernant la radioprotection, les centrales nucléaires de Civaux et Paluel se distinguent de manière positive. En revanche, l’ASN considère que les centrales nucléaires de Dampierre-en-Burly et Gravelines ont été en retrait. Sur le plan de la protection de l’environnement, la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux s’est distinguée de manière positive. A contrario, les centrales nucléaires de Cattenom et Golfech ont été en retrait. Le réacteur EPR de Flamanville en cours de construction En 2022, EDF a poursuivi les travaux d’achèvement de l’installation, l’intégration de modifications sur certains équipements et l’élaboration des différents documents nécessaires au futur fonctionnement du réacteur. EDF a également poursuivi l’analyse et le traitement des écarts, notamment ceux affectant les soudures des circuits secondaires principaux, ainsi que trois piquages du circuit primaire principal. La stratégie de conservation des équipements mise en œuvre par EDF est satisfaisante, sous réserve qu’EDF mette en place un programme de contrôle des équipements à la fin de la phase de conservation. EDF a également poursuivi la réalisation du programme d’essais de démarrage du réacteur et a engagé la préparation de la phase de requalification d’ensemble des équipements prévue en 2023 en vue de la mise en service. Le traitement de certains sujets techniques importants doit encore être achevé avant la mise en service du réacteur. C’est en particulier le cas de la conception des soupapes de sécurité du circuit primaire, des évolutions du contrôle‑ commande, des performances du système de filtration du réser‑ voir d’eau interne à l’enceinte de confinement, des règles géné‑ rales d’exploitation qui seront applicables à partir de la mise en service et de la prise en compte des enseignements de la mise en service des premiers réacteurs EPR à l’étranger, notamment sur la base des différentes anomalies constatées sur les cœurs des réacteurs EPR de Taishan (Chine), dont les percements de gaines de combustible observés en 2021. Les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets LES INSTALLATIONS À L’ARRÊT DÉFINITIF Les réacteurs à l’arrêt définitif exploités par EDF (Brennilis, Chooz A, Fessenheim, Superphénix, uranium naturelgraphite-gaz – UNGG) n’abritent plus de combustible usé. Les principaux enjeux de sûreté concernent donc le confinement des substances radioactives et la radioprotection. Certaines installations présentent également un risque supplémentaire lié à la présence d’amiante, parfois combiné à la présence de contaminations radiologiques, rendant les conditions d’intervention plus complexes. De manière générale, l’ASN considère que les installations d’EDF en démantèlement ou en phase de préparation au démantèlement sont bien tenues, et que l’exploitant fait preuve d’un bon suivi de ses engagements. Concernant la radioprotection, l’organisation mise en place par EDF dans le cadre des pôles de compétence en radioprotection est satisfaisante. Dans le cadre de ces projets, EDF fait de la réduction des risques dans ses installations une priorité. L’ASN estime, en outre, que les opérations de démantèlement ou préparatoires au démantèlement des installations hors réacteurs UNGG progressent à un rythme satisfaisant. Des jalons significatifs ont été atteints en 2022 pour ces installations, en particulier dans la préparation au démantèlement de Fessenheim. S’agissant des réacteurs UNGG, EDF a poursuivi en 2022 les travaux de démantèlement « hors caisson » sur les réacteurs de Saint-Laurent A, Bugey 1 et Chinon A3 dans des conditions de sûreté satisfaisantes. Toutefois, le rythme d’avancement de ces projets est significativement plus lent, et les échéances d’achèvement des opérations de démantèlement envisagées par EDF restent un sujet de préoccupation pour l’ASN. Enfin, les conclusions rendues cette année sur le réexamen de Chooz montrent les mêmes faiblesses méthodologiques que les réexamens précédents conduits sur les installations en démantèlement. L’ASN sera vigilante à la prise en compte, par EDF, de ces conclusions pour la réalisation de ses futurs réexamens, notamment pour ce qui a trait à l’état des sols ou à l’examen de conformité. LES INSTALLATIONS DE GESTION DES COMBUSTIBLES USÉS ET DES DÉCHETS RADIOACTIFS Concernant ses installations en fonctionnement, EDF procède à de nombreux chantiers de remise à niveau d’équipements de l’atelier pour l’entreposage du combustible (Apec) de Superphénix, ce qui est satisfaisant. Des améliorations sont en revanche attendues dans la gestion des déchets de l’installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda). Enfin, concernant la piscine d’entreposage centralisé qu’EDF projette de construire à La Hague, l’ASN estime qu’EDF doit mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour déposer au plus tard fin 2023 le dossier de demande d’autorisation de création (DAC) de cette nouvelle installation en vue d’une mise en service en 2034. L’ASN rappelle l’importance de disposer de nouvelles capacités d’entreposage de combustibles usés répondant aux standards de sûreté les plus récents afin de répondre à la problématique de saturation des capacités actuelles. 20 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 Les appréciations de l’ASN

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