Le 31 mars 2022 à 8h, à la suite de l’intrusion de plusieurs individus à la limite de la zone protégée renforcée (ZRP) de la centrale EDF de Flamanville dans la Manche (50), l’équipe d’astreinte s’est mobilisée au centre d’urgence de Montrouge pour vérifier l’absence de conséquences sur la sûreté des installations auprès de l’exploitant. Le 21 septembre 2022, l’ASN a été informée d’un départ de feu dans un local contenant de la matière radioactive de l’installation Framatome de Romans‑sur‑Isère dans la Drôme (26). L’ASN a activé son centre d’urgence afin de suivre l’évolution de la situation, les actions menées par l’exploitant et conseiller la préfète de la Drôme, directrice des opérations. Le centre d’urgence a pu être désactivé dans la soirée après vérification qu’aucun rejet radioactif n’avait eu lieu et qu’aucune matière radioactive n’avait finalement été impliquée dans l’incendie. Le 6 octobre 2022 à 9h21, la centrale EDF de Cattenom a déclenché son PUI après détection de la présence d’ammoniac dans un local du site. Dès lors, l’ASN a suivi l’évolution de la situation depuis le centre d’urgence. Après localisation de la fuite et arrêt de celle‑ci par les équipes du site, les équipes de l’ASN ont pu quitter le centre d’urgence en s’assurant au préalable qu’il n’y avait aucune conséquence de cet événement dans l’environnement. En outre, l’organisation de crise de l’ASN a été partiellement activée à plusieurs reprises en 2022. Le 6 février 2022 à 12h15 notamment, l’ASN a été informée d’un départ de feu dans un local hors zone nucléaire de la centrale EDF de Cruas-Meysse (07). L’équipe d’astreinte s’est mobilisée afin de suivre l’évolution de la situation et se préparer à activer le centre d’urgence si besoin. Le 23 novembre 2022 à 11h36, la centrale nucléaire de Gravelines (59) a déclenché son PUI pour un incendie hors zone contrôlée à la suite d’un dégagement de fumée constaté sur une pompe. Les échanges entre l’ASN et EDF ont amené à lever rapidement l’alerte, le dégagement de fumée ayant immédiatement cessé après l’arrêt de cette pompe. Le PUI a donc été levé à 12h30 avec l’accord de l’ASN. Lors des exercices ou en cas de crise réelle, l’ASN est appuyée par une équipe d’analystes au centre technique de crise de l’IRSN. Le système d’alerte de l’ASN permet la mobilisation de ses agents ainsi que des agents de l’IRSN. Ce système automatique envoie un signal d’alerte aux agents équipés d’un moyen de réception, dès son déclenchement à distance par l’exploitant de l’INB à l’origine de l’alerte. Il diffuse également l’alerte à des agents du SGDSN, de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), du Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, de Météo‑France et du Centre ministériel de veille opérationnelle et d’alerte (CMVOA) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Un numéro vert d’urgence radiologique permet également à l’ASN de recevoir les appels signalant des événements impliquant des sources de rayonnements ionisants utilisées hors des INB ou lors du transport de substances radioactives. Il est accessible 24 h/24, 7 j/7. Ce numéro est réservé aux sociétés titulaires d’une autorisation de détention de sources radioactives délivrée par l’ASN au titre du code de la santé publique et aux sociétés effectuant des transports de matières radioactives. En fonction de la gravité de l’événement, l’ASN peut activer son centre d’urgence à Montrouge en déclenchant le système d’alerte. Dans le cas contraire, seul l’échelon local de l’ASN (division concernée) intervient dans ses missions d’appui au préfet et de communication, en recourant au besoin à l’expertise des directions nationales. Afin de renforcer la gradation de la réponse et de l’organisation de l’ASN en cas de crise, pour des situations ne nécessitant pas le gréement du centre d’urgence, l’équipe d’astreinte apporte un appui pour soutenir la division territoriale concernée. Depuis 2018, un dispositif d’astreinte permet de renforcer la robustesse et la réactivité de mobilisation et d’intervention des agents de l’ASN. Le schéma 2 (voir page précédente) présente de façon synthétique le rôle de l’ASN en situation d’urgence radiologique. Ce schéma fonctionnel illustre l’importance du représentant de l’ASN auprès du préfet, qui relaie et présente les recommandations provenant du centre d’urgence de l’ASN. LE CENTRE D’URGENCE DE L’ASN : UN OUTIL INDISPENSABLE En 2022, cinq événements ont nécessité le gréement du centre d’urgence de l’ASN. Les 4 et 10 mars pour la gestion de l’attaque russe sur la centrale ukrainienne de Zaporijia et la perte totale des alimentations électriques du site de Tchernobyl, le 31 mars pour l’intrusion de militants Greenpeace sur le site EDF de Flamanville dans la Manche (50), le 21 septembre pour un départ de feu dans un local contenant de la matière radioactive de l’installation Framatome de Romans‑sur‑Isère dans la Drôme (26) et enfin, le 6 octobre après la détection de la présence d’ammoniac dans un local du site EDF de Cattenom en Moselle (57). Grâce aux équipements sécurisés et redondants de son centre d’urgence situé à Montrouge, les équipes de l’ASN ont pu suivre l’évolution des situations, en évaluer les éventuelles conséquences, rester en contact permanent avec les parties prenantes (IRSN, préfectures, exploitants, etc.). Afin de s’assurer de son opérationnalité 24 h/24, le centre d’urgence de l’ASN fait l’objet d’une attention particulière : essais périodiques, revue documentaire, prise en compte des enseignements de chaque crise. En 2022, une nouvelle main-courante est venue compléter l’arsenal des outils déjà opérationnels. 180 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 • 04 • Les situations d’urgence radiologique et post‑accidentelles 04
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