Concernant la protection de l’environnement, l’ASN constate une amélioration de l’organisation et une bonne maîtrise des activités par les personnels chargés de la gestion des déchets nucléaires. L’ASN restera cependant attentive au maintien des efforts visant à résorber le passif de déchets historiques entre‑ posés sur le site, à la poursuite du plan d’action visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre utilisé pour l’isolation élec‑ trique (SF6), ainsi qu’à la maîtrise opérationnelle des conditions et de la surveillance des rejets dans l’environnement. En matière d’inspection du travail, l’ASN considère que l’ex‑ ploitant doit mettre en œuvre des améliorations en ce qui concerne la vérif ication des installations électriques et la sécurisation de certains espaces vis‑à‑vis du risque de chute de hauteur. Centrale nucléaire de Paluel La centrale nucléaire de Paluel, exploitée par EDF dans le département de la Seine‑Maritime, sur le territoire de la commune de Paluel, à 30 km au sud‑ouest de Dieppe, est constituée de quatre REP d’une puissance de 1 300MWe chacun, mis en service entre 1984 et 1986. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 constituent respectivement les INB 103, 104, 114 et 115. La centrale nucléaire dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire et de protection de l’environnement du site de Paluel rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. L’ASN considère que les perfor‑ mances en matière de radioprotection se distinguent favora‑ blement par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Début 2021, les deux derniers groupes électrogènes d’ultime secours ont été mis en service pour les réacteurs 1 et 2 de la centrale, dans le respect de la décision n° 2020-DC-0692 de l’ASN du 28 juillet 2020. Sur le plan de l’exploitation et la conduite des réacteurs, l’ASN considère que la connaissance et la maîtrise des règles géné‑ rales d’exploitation, lors des phases de redémarrage, doivent être améliorées. À ce titre, l’ASN sera particulièrement vigilante quant à la profondeur des analyses réalisées lorsque des ano‑ malies sont rencontrées sur des matériels importants pour la sûreté. Par ailleurs, différents événements significatifs en lien avec des défauts de consignation de matériel doivent interro‑ ger l’exploitant sur la rigueur de ses pratiques. L’ASN constate toutefois une baisse notable des événements significatifs pour la sûreté relatifs au pilotage des réacteurs. L’incendie du trans‑ formateur principal du réacteur 1 a également montré une bonne réactivité des équipes d’exploitation en cas de situa‑ tion incidentelle, malgré des insuffisances dans la gestion des eaux d’extinction. Sur le plan de la maintenance, l’ASN considère que les per‑ formances du site restent en retrait en 2021. Lors des arrêts pour maintenance, plusieurs inspections ont notamment mis en exergue des écarts sur des fixations et des montages de matériels, qui avaient pourtant été jugés conformes par l’ex‑ ploitant. Par ailleurs, l’analyse de plusieurs événements signifi‑ catifs relatifs à la sûreté, dont l’un a conduit à une fuite primaire collectée, a mis en évidence un manque de préparation et une insuff isance dans les analyses des risques des activités. Des améliorations sont donc attendues, d’une part, sur une préparation plus rigoureuse des interventions ; d’autre part, sur la bonne appropriation des activités par les intervenants LE PARC D’INSTALLATIONS ET D’ACTIVITÉS À CONTRÔLER COMPORTE : ཛྷ des installations nucléaires de base : • les centrales nucléaires, exploitées par EDF, de Flamanville (2 réacteurs de 1 300MWe), Paluel (4 réacteurs de 1 300MWe) et Penly (2 réacteurs de 1 300MWe), • le chantier de construction du réacteur EPR Flamanville 3, • l’établissement de retraitement de combustibles nucléaires usés d’Orano de La Hague, • le centre de stockage de la Manche de l’Andra (CSM), • le grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 8 services de radiothérapie externe (27 appareils), • 1 service de protonthérapie, • 3 services de curiethérapie, • 12 services de médecine nucléaire, • 50 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 70 scanners, • environ 2 100 appareils de radiologie médicale et dentaire ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine vétérinaire, industriel et de la recherche : • environ 450 établissements industriels et de recherche, dont 20 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • 5 accélérateurs de particules, dont 1 cyclotron, • 21 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région, • 5 entreprises utilisant des gammadensimètres, • environ 260 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic, 1 centre de recherche équine et 1 centre hospitalier équin ; ཛྷ des activités liées au transport de substances radioactives ; ཛྷ des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 9 sièges de laboratoires pour les mesures de la radioactivité de l’environnement, • 1 organisme pour le contrôle de la radioprotection. p. 206 p. 236 p. 266 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 73 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION NORMANDIE
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