1.1 Amont du «cycle du combustible» En amont de la fabrication de combustibles pour les réacteurs, le minerai d’uranium doit subir un certain nombre de transformations chimiques, de la préparation du yellow cake jusqu’à la conversion en UF6, forme sous laquelle il est enrichi. Ces opérations se déroulent principalement sur les sites Orano de Malvési, dans l’Aude, et du Tricastin dans la Drôme et le Vaucluse (également connu sous le nom de site de Pierrelatte). Orano exploite sur le site du Tricastin : ∙ l’installation TU5 (INB 155) de conversion de nitrate d’uranyle UO2(NO3)2, issu du retraitement de combustibles usés à La Hague, en sesquioxyde d’uranium (U3O8) ; ∙ l’usine W (ICPE dans le périmètre de l’INB 155) de conversion d’UF6 appauvri en U3O8 ; ∙ l’installation ex‑Comurhex (INB 105) de conversion de tétrafluorure d’uranium (UF4) en UF6 qui contient l’usine Philippe Coste ; ∙ l’installation d’enrichissement de l’UF6 par ultracentrifugation Georges Besse II (INB 168) ; ∙ le laboratoire d’analyse Atlas (INB 176) ; ∙ des parcs d’entreposage d’uranium et de thorium sous diverses formes (INB 93, 178 et 179) ; ∙ l’installation IARU (INB 138) qui assure la gestion de déchets du site du Tricastin, ainsi que la maintenance et le démantèlement d’équipements nucléaires (ex-Socatri) ; ∙ une installation nucléaire de base secrète (INBS), qui regroupe notamment des parcs d’entreposage de substances radioactives, pour la quasi‑totalité à usage civil. L’installation TU5 et l’usine W d’Orano – INB 155 L’INB 155, dénommée TU5, peut mettre en œuvre jusqu’à 2000 tonnes d’uranium par an, ce qui permet de traiter la totalité du nitrate d’uranyle (UO2(NO3)2) issu de l’usine Orano de La Hague pour le convertir en U3O8 (composé solide stable permettant de garantir des conditions d’entreposage de l’uranium plus sûres que sous forme liquide ou gazeuse). Une fois converti, l’uranium de retraitement est entreposé sur le site du Tricastin. Les usines de conversion de l’uranium d’Orano – INB 105 L’INB 105, qui transformait notamment le nitrate d’uranyle de retraitement en UF4 ou en U3O8, est en démantèlement (voir chapitre 13). L’usine Philippe Coste est incluse dans son périmètre et est dédiée à la fluoration de l’UF4 en UF6 pour permettre son enrichissement ultérieur dans l’usine Georges Besse II (GB II). Elle a une capacité de production de l’ordre de 14 000 tonnes d’UF6 à partir de l’UF4 provenant de l’établissement Orano de Malvési. Elle relève du statut des ICPE soumises à autorisation avec servitude (installations dites « Seveso ») et est contrôlée par l’ASN sous ce régime. L’usine d’enrichissement par ultracentrifugation Georges Besse II – INB 168 L’INB 168, dénommée Georges Besse II (GB II), dont la création a été autorisée en 2007, est une usine d’enrichissement de l’uranium par ultracentrifugation gazeuse. Ce procédé consiste à injecter de l’UF6 dans un cylindre en rotation à très grande vitesse. Sous l’effet de la force centrifuge, les molécules les plus lourdes (contenant l’uranium-238) sont séparées des plus légères (contenant l’uranium-235). En associant plusieurs centrifugeuses, qui constituent une cascade, il est possible de disposer d’un flux d’uranium enrichi en isotope-235 fissile et d’un flux appauvri. GB II est composée de deux unités d’enrichissement (unité Sud et unité Nord) et d’un atelier support, REC II. L’enrichissement d’uranium issu du retraitement, qui serait soumis à autorisation préalable de l’ASN, n’est pas mis en œuvre actuellement dans cette usine. Uranium enrichi MOX usés 110 t Plutonium Uranium de retraitement Fabrication du combustible Enrichissement 1re conversion 2e conversion Entreposage Entreposage MOX usés Extraction du minerai Entreposage dans l’attente de stockage définitif Fabrication MOX Produits de fission Déchets technologiques Uranium appauvri Réacteur nucléaire Flux exprimés en tonnes/an 7 500 t 940 t 10 t 1 000 t 120 t 1 000 t 120 t 1 000 t 8 500 t Les tonnages représentés sur le schéma correspondent à un fonctionnement « nominal », qui n'a pas été observé ces dernières années. SCHÉMA DU «CYCLE DU COMBUSTIBLE» 322 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 11 – LES INSTALLATIONS DU « CYCLE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE »
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