Les réacteurs de 1 300MWe Le troisième réexamen périodique L’ASN a pris position début 2015 sur les aspects génériques de la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 1300MWe au‑delà de 30 années de fonctionnement. À cette occasion, l’ASN a souligné l’importance des modifications apportées par EDF à l’issue de leur troisième réexamen périodique. EDF déploie notamment dans le cadre de ce réexamen des modifications matérielles et de conduite en vue de limiter les conséquences des accidents de rupture d’un tube de GV, de prévenir l’occurrence des accidents graves avec perte précoce du confinement, et de réduire le risque de dénoyage des assemblages de combustible présents dans la piscine d’entreposage. Concernant les agressions, EDF modifie ses installations afin de garantir le fonctionnement des équipements nécessaires à la sûreté de ses réacteurs en cas de canicule, de protéger les matériels importants pour la sûreté à l’encontre des projectiles induits par des vents violents et de prévenir les risques d’explosion induits en cas de séisme. Dans le cadre de la conclusion de la phase générique de ce réexamen, l’ASN a formulé en 2021 des demandes complémentaires applicables à tous les réacteurs de 1300 MWe, visant à renforcer leur sûreté. En 2021, le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Belleville-surLoire ainsi que le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Cattenom ont réalisé leur troisième visite décennale. Les troisièmes visites décennales des autres réacteurs de 1 300 MWe se dérouleront jusqu’en 2024. Le quatrième réexamen périodique En juillet 2017, EDF a présenté un dossier présentant les orientations envisagées pour la phase générique du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe. En 2019, l’ASN a pris position sur ces orientations, après avoir associé le public et consulté le GPR le 22 mai 2019. L’ASN considère que les objectifs généraux retenus par EDF pour ce réexamen sont acceptables dans leur principe. Ils visent notamment l’absence de mise en œuvre de mesure de protection de la population pour les accidents de dimensionnement, et pour les accidents graves à tendre vers des mesures de protection des populations limitées dans l’espace et dans le temps. Concernant la sûreté de la piscine d’entreposage du combustible, l’ASN a demandé à EDF de retenir comme objectif l’absence de découvrement des assemblages, et de ramener à terme et de maintenir durablement l’installation dans un état correspondant à une absence d’ébullition de l’eau de la piscine. En 2021, l’ASN a poursuivi les expertises réalisées dans le cadre de la phase générique de ce réexamen périodique. Elles ont notamment porté sur les méthodes qui seront employées lors de ce réexamen pour les études de certains accidents et l’évaluation de la robustesse des installations aux agressions. EDF a par ailleurs débuté les études nécessaires à la mise à jour des dossiers de référence réglementaires du CPP et des CSP ; cette mise à jour revêt un caractère particulier dans la mesure où les hypothèses de conception étaient établies initialement pour un fonctionnement de 40 ans. EDF engagera la première visite décennale associée à ce réexamen fin 2025. Les réacteurs de 1 450MWe Le deuxième réexamen périodique EDF a transmis en 2011 les orientations envisagées pour le programme générique d’études du deuxième réexamen périodique des réacteurs de 1450MWe, qui portent notamment sur la prévention de la fusion du cœur et la limitation des conséquences des accidents graves. L’ASN a pris position en février 2015 sur les orientations de ce deuxième réexamen périodique. Elle a notamment demandé à EDF de rechercher des dispositions visant à limiter les conséquences radiologiques des accidents de dimensionnement et des dispositions à fort impact en termes de prévention et de limitation des conséquences des accidents gaves. L’instruction de la phase générique de ce réexamen périodique s’est terminée en 2021 et l’ASN prévoit de prendre position sur cette phase générique en 2022. Les réacteurs B1 et B2 de la centrale nucléaire de Chooz ont réalisé leur deuxième visite décennale en 2019 et 2020. La visite décennale du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux a été engagée en 2021. Celle du réacteur 2 est programmée en 2022. MISE EN PLACE D’UN «NOYAU DUR» DE DISPOSITIONS MATÉRIELLES ET ORGANISATIONNELLES POUR LA GESTION DES SITUATIONS EXTRÊMES Les dispositions déployées dans le cadre du REX de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, en particulier les DUS et les sources d’eau ultimes, sont complétées lors des réexamens périodiques par la mise en œuvre d’un «noyau dur » de dispositions matérielles et organisationnelles. Ce «noyau dur » vise, en cas de situation extrême, à : ཛྷ prévenir un accident avec fusion du combustible ou en limiter la progression ; ཛྷ limiter les rejets radioactifs massifs ; ཛྷ permettre à l’exploitant d’assurer les missions qui lui incombent dans la gestion d’une situation d’urgence. Les mesures les plus importantes sont : ཛྷ l’ajout d’une nouvelle pompe d’appoint au circuit primaire ; ཛྷ l’ajout d’un nouveau moyen d’injecter de l’eau borée dans le circuit primaire lorsque ce dernier est à haute pression ; ཛྷ l’achèvement des raccordements par des circuits fixes de l’alimentation ultime en eau des GV et de l’appoint ultime en eau à la piscine d’entreposage du combustible ; ཛྷ l’ajout d’un système de refroidissement complémentaire de la piscine d’entreposage du combustible, qui s’appuie en partie sur des moyens mobiles ; ཛྷ la mise en place d’une disposition ultime de refroidissement de l’enceinte de confinement, qui s’appuie en partie sur des moyens mobiles, afin d’éviter l’ouverture de l’évent filtré de cette enceinte en cas d’accident grave ; ཛྷ la mise en place d’une disposition visant à stabiliser le corium sur le radier, en cas d’accident avec fusion du cœur et percée de la cuve ; ཛྷ la mise en place d’un système de contrôle‑commande ultime et de l’instrumentation nécessaire. Depuis 2019, ces dispositions sont en cours de déploiement dans le cadre des quatrièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe. En particulier, la disposition ultime de refroidissement de l’enceinte de confinement, la disposition visant à stabiliser le corium sur le radier, en cas d’accident avec fusion du cœur, et le système de refroidissement complémentaire de la piscine d’entreposage du combustible sont installés dès les quatrièmes visites décennales. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 313 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 08 07 13 04 10 06 12 14 03 09 05 11 02 AN 01
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