Rapport de l'ASN 2021

d’un réacteur électronucléaire. Cinq ans après la remise du rapport de réexamen, l’exploitant remet également un rapport intermédiaire sur l’état des équipements, au vu duquel l’ASN complète éventuellement ses prescriptions. 2.9.3 Les réexamens périodiques en cours des centrales nucléaires Les réacteurs de 900MWe Le troisième réexamen périodique En juillet 2009, l’ASN a pris position sur les aspects génériques de la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900MWe au‑delà de leur troisième réexamen périodique. L’ASN n’a pas identifié d’élément générique remettant en cause la capacité d’EDF à maîtriser la sûreté des réacteurs de 900MWe jusqu’au prochain réexamen périodique. Elle considère que le nouveau référentiel de sûreté présenté dans le rapport de sûreté générique des réacteurs de 900MWe et les modifications de l’installation envisagées par EDF sont de nature à maintenir et à améliorer le niveau de sûreté global de ses réacteurs électronucléaires. EDF a achevé en 2021 les troisièmes visites décennales et a remis les rapports de conclusion de réexamen de l’ensemble de ses réacteurs de 900 MWe. Le quatrième réexamen périodique (voir «Faits marquants » en introduction de ce rapport) Un réexamen aux enjeux importants Les 32 réacteurs de 900 MWe d’EDF en fonctionnement ont été mis en service entre 1978 et 1987. Les premiers d’entre eux ont atteint l’échéance de leur quatrième réexamen périodique. Ce quatrième réexamen périodique présente des enjeux particuliers : ∙ certains matériels atteignent la durée de vie prise en compte pour leur conception. Les études portant sur la conformité des installations et la maîtrise du vieillissement des matériels doivent donc être réexaminées en prenant en compte les mécanismes de dégradation réellement constatés et les stratégies de maintenance et de remplacement mises en œuvre par EDF ; ∙ la réévaluation de la sûreté de ces réacteurs et les améliorations qui en découlent doivent être réalisées au regard des objectifs de sûreté des réacteurs de nouvelle génération, comme l’EPR, dont la conception répond à des exigences de sûreté significativement renforcées. Les modifications associées à ce réexamen périodique intégreront celles liées au déploiement du «noyau dur » (voir encadré en page suivante). Position de l’ASN sur la phase générique du réexamen EDF a proposé en 2013 à l’ASN des objectifs pour ce réexamen périodique, c’est‑à‑dire le niveau de sûreté à atteindre pour poursuivre le fonctionnement des réacteurs. Après instruction, avec l’appui de l’IRSN, des objectifs proposés par EDF et consultation de ses GPE, l’ASN a pris position sur ces objectifs et a formulé des demandes complémentaires en avril 2016. EDF a complété son programme de travail et présenté en 2018 à l’ASN les mesures qu’elle envisage pour répondre à ces demandes. L’ASN a finalisé en 2020, avec l’appui de l’IRSN, l’instruction des études génériques liées à ce réexamen. Elle a pris position, au début de l’année 2021, sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs. Le déploiement du réexamen périodique sur les sites EDF a réalisé la première des quatrièmes visites décennales en 2019 (réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin). Fin 2021, EDF a réalisé ou engagé sept de ces visites décennales. Ces visites constituent une étape majeure des quatrièmes réexamens périodiques. Pendant ces arrêts, EDF réalise les contrôles attendus et déploie la majeure partie des améliorations de sûreté associées au réexamen. L’association du public à chaque étape Pour ce réexamen, l’ASN a associé le public dès 2016 pour l’élaboration de sa position sur les objectifs proposés par EDF. Cette démarche s’est poursuivie en 2018, sous l’égide du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), sous la forme d’une concertation sur les dispositions prévues par EDF pour répondre à ces objectifs. L’ASN a consulté également le public fin 2020 sur son projet de décision prescrivant les conditions de la poursuite de fonctionnement de ces réacteurs. Conformément à la loi, une enquête publique sera ensuite effectuée, réacteur par réacteur, après la remise du rapport de conclusion du réexamen de chacun d’eux. Ainsi, l’ASN prendra position sur la poursuite de fonctionnement du réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin après la réalisation en 2022 de cette enquête publique. LE VIEILLISSEMENT DES ÉQUIPEMENTS DES CENTRALES NUCLÉAIRES Comme dans toute installation industrielle, les équipements des centrales nucléaires sont sujets au vieillissement. Ce vieillissement résulte de phénomènes physiques (corrosion des métaux, durcissement des polymères, durcissement de certains aciers sous l’effet de l’irradiation ou de la température, gonflement de certains bétons, etc.) qui peuvent dégrader leurs caractéristiques en fonction de leur âge ou de leurs conditions d’exploitation. Ces dégradations obligent l’exploitant à réparer ou remplacer des matériels ou à limiter la durée de vie des équipements irremplaçables, tels que la cuve (voir point 2.2.3). Le processus de maîtrise du vieillissement mis en place par EDF s’appuie sur trois axes principaux : l’anticipation des effets du vieillissement dès la conception, la surveillance de l’état réel de l’installation et la réparation ou le remplacement des matériels dégradés par les effets du vieillissement. En particulier, les équipements importants pour la sûreté font l’objet, avant d’être installés, d’un processus de qualification visant à s’assurer de leur capacité à remplir leurs fonctions dans les conditions correspondant aux situations dans lesquelles ils seront nécessaires, en particulier les situations d’accident. La maîtrise du vieillissement des matériels, ainsi que celle du risque d’obsolescence – qui désigne les difficultés liées au maintien dans le temps de l’approvisionnement en pièces de rechange – sont essentielles au maintien d’un niveau de sûreté satisfaisant. Elles contribuent également au maintien dans le temps de la conformité des réacteurs. Dans le cadre de la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au‑delà de leur quatrième réexamen périodique, la maîtrise du vieillissement a fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’ASN. Les dispositions mises en œuvre ou prévues par EDF pour assurer la maîtrise du vieillissement et de l’obsolescence sont satisfaisantes. Toutefois, l’ASN a demandé que, sans retarder leur démantèlement, l’arrêt définitif des réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim soit mis à profit pour vérifier l’absence de phénomènes de dégradation ou de vieillissement non prévus, en particulier sur des parties difficilement accessibles. 312 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

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