Or, cette formation est essentielle pour appréhender les enjeux de radioprotection et identifier les situations à risque, afin d’être en capacité de mettre en œuvre les mesures de prévention pour assurer la sécurité des personnels telles que, par exemple, un positionnement de l’équipement limitant les niveaux d’exposition, la mise en place ou le port des équipements respectivement collectifs et individuels, le port de la dosimétrie, etc. Enfin, la coordination des mesures de prévention avec les entreprises extérieures intervenant dans les services d’imagerie interventionnelle et dans les blocs opératoires est meilleure en 2021, avec 31% des établissements qui ont formalisé ces mesures de coordination dans un plan de prévention avec tous les prestataires, comparativement à 20% en 2020 pour les établissements qui avaient été inspectés. Cette coordination est particulièrement insuffisante s’agissant de l’intervention de praticiens libéraux au sein d’établissements dans lesquels ils exercent. Focus sur les blocs opératoires Les professionnels des blocs opératoires ont à leur disposition, dans 71% des services inspectés, des dispositifs de suivi dosimétrique en nombre suffisant et adaptés aux expositions des professionnels, situation moins satisfaisante que celle de 2020 (76% des sites inspectés). L’absence de suivi dosimétrique adapté pour certains actes radioguidés, notamment au niveau des extrémités, ainsi que l’absence de suivi médical des praticiens, rendent difficile l’évaluation de la radioprotection pour les professionnels des blocs opératoires. Des difficultés d’ordre organisationnel persistent pour les PCR, lesquelles ne disposent pas toujours des moyens suffisants leur permettant de remplir pleinement leurs missions. Par ailleurs, le temps alloué à leur mission n’est pas toujours adapté, d’autant plus que certains établissements font également reposer la radioprotection des patients sur la PCR. L’ASN constate que les PCR analysent les résultats dosimétriques afin de détecter des mauvaises pratiques et d’y remédier. Dans les blocs opératoires du secteur libéral, le suivi dosimétrique, le suivi médical et, le cas échéant, celui des employés constituent une difficulté récurrente. Les vérifications techniques de radioprotection Les vérifications techniques de radioprotection externes n’ont été réalisées à la fréquence requise que dans 40% des services d’imagerie interventionnelle et 40% des blocs opératoires, constat en très net recul par rapport à l’année 2020, avec respectivement 79% et 69% des vérifications techniques de radioprotection réalisées. Lorsque des non‑conformités ont été identifiées, elles ont été levées ou sont en cours de régularisation, à la date de l’inspection, dans 53 % des cas. Du fait de la pandémie, de nombreux services n’ont pas été en mesure de réaliser les contrôles règlementaires en 2020 et accusent donc un retard expliquant le non‑respect de la fréquence des vérifications en 2021. 2.4.3.2 La radioprotection des patients Les constats établis à l’issue des inspections de 2021 mettent en évidence une meilleure prise en compte de la radioprotection des patients (voir graphique 11). Ainsi, l’ASN constate que 73% des services pratiquant des actes interventionnels radioguidés, contre environ 60 % en 2020, recourent à un physicien médical et ont un POPM décrivant l’organisation mise en place pour l’intervention d’un physicien médical ; ses missions et son temps de présence sur site sont définis en fonction des activités de l’établissement. En effet, une collaboration étroite entre opérateurs et physicien médical, ainsi qu’une présence régulière de ce dernier sur le terrain permettent une meilleure utilisation des équipements avec la mise en place de protocoles adaptés aux actes réalisés, le recueil des doses délivrées et l’évaluation au regard des niveaux de référence dosimétriques à définir localement. Lorsqu’il est fait appel à des sociétés proposant des prestations externes en physique médicale, une moindre appropriation de la démarche d’optimisation par l’établissement est constatée. Ces constats ont été notamment observés dans les blocs opératoires, où cette démarche d’optimisation est rarement mise en place et doit nettement progresser. GRAPHIQUE Pourcentage de conformité des installations de PIR inspectées sur le thème de la radioprotection des professionnels en 2021 10 0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % PCR avec attestation valide Dosimètres en nombre suffisant et adapté Résultats dosimétriques analysés et hétérogénéités éventuelles expliquées Coordination des mesures de prévention établies avec toutes les entreprises extérieures 100% des travailleurs médicaux formés à la radioprotection depuis moins de 3 ans 100% des travailleurs paramédicaux formés à la radioprotection depuis moins de 3 ans Délimitation des zones réglementées cohérente au regard de la dosimétrie ambiante PIR bloc opératoire PIR imagerie interventionnelle 228 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS
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