Rapport de l'ASN 2020

n’exploite pas un seul accélérateur de particules pour étudier la structure de la matière, mais toute une chaîne de dispositifs (appelés parfois injecteurs). Cette chaîne comprend actuellement plusieurs accélérateurs linéaires et circulaires. Du fait de sa nature extraterritoriale, le CERN fait l’objet de modalités de vérifications particulières de la part des autorités de sûreté française et suisse. 1.2.3 Les installations industrielles d’ionisation Les installations industrielles d’ionisation, dénommées irradiateurs, utilisent les rayons gamma émis par des sources scellées de cobalt‑60 afin d’irradier des cibles dans des cellules d’irradiation. Ces cellules d’irradiation sont dimensionnées avec des épaisseurs de murs et de vitres importantes, afin de protéger les opérateurs contre les rayonnements ionisants. Les sources scellées sont soit en position basse, entreposées en piscine sous une épaisseur d’eau qui garantit la protection des travailleurs, soit en position haute pour irradier le matériel cible. L’exposition du personnel aux rayonnements ionisants constitue le risque principal dans ces installations. Les principales applications des irradiateurs sont la stérilisation de dispositifs médicaux, de produits agroalimentaires et de matières premières pharmaceutiques. Les irradiateurs peuvent aussi permettre l’étude de comportement des matériaux sous rayonnements ionisants, notamment pour qualifier des matériaux pour l’industrie nucléaire. Ces irradiateurs sont utilisés par : ∙ le groupe Ionisos, qui exploite trois installations situées à Dagneux (INB 68), Pouzauges (INB 146) et Sablé‑sur‑Sarthe (INB 154) ; ∙ le groupe Steris, qui exploite les installations Gammaster (INB 147) et Gammatec (INB 170), à Marseille et à Marcoule ; ∙ le CEA, qui exploite l’irradiateur Poséidon (INB 77) sur le site de Saclay. 1.3  Les installations d’entreposage de matières Les installations d’entreposage de matières, exploitées par le CEA, sont essentiellement consacrées à la conservation de matières uranifères et plutonifères fissiles non irradiées (ou faiblement irradiées) provenant d’autres installations du CEA. Cette activité permet d’alimenter les laboratoires (Atalante, Lefca, etc.) en fonction des expériences. Elles sont devenues, plus récemment, un exutoire temporaire des matières fissiles présentes jusque‑là dans des installations désormais à l’arrêt, telles que les réacteurs de recherche (Éole, Minerve, Osiris, Masurca, etc.). Principes et enjeux de sûreté Les principaux enjeux inhérents à ces installations sont la prévention de la dispersion de substances radioactives et la maîtrise de la réaction en chaîne (criticité). La sûreté de ces installations repose sur une succession de barrières physiques statiques (murs et portes des locaux et des bâtiments) pour prévenir la dispersion de substances radioactives. Lors de la réalisation d’opérations sur ces substances, le confinement statique est, par ailleurs, assuré par des dispositifs (boîte à gants, cellule blindée) dans lesquels sont réalisées ces opérations. Ce confinement statique est complété par un confinement dynamique constitué, d’une part, d’une cascade de dépressions entre les locaux présentant des risques de dissémination de substances radioactives, d’autre part, d’une filtration des effluents gazeux rejetés dans l’environnement. La réaction en chaîne est maîtrisée au travers de consignes strictes pour la manipulation, l’entreposage et le suivi des matériaux entreposés. Les installations d’entreposage dédiées L’installation Magenta (INB 169), mise en service en 2011, exploitée par le CEA sur son site de Cadarache, est dédiée à l’entreposage de matières fissiles non irradiées ainsi qu’à la caractérisation, par des mesures non destructives, des matières nucléaires réceptionnées. Elle remplace notamment le magasin central des matières fissiles (MCMF, INB 53), définitivement arrêté fin 2017. Installation ITER – base du cryostat en cours de descente dans le Tokamak Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 339 12 – LES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE RECHERCHE ET INDUSTRIELLES DIVERSES 12

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=