Rapport de l'ASN 2020

mécanismes de dégradation réellement constatés et les stratégies de maintenance et de remplacement mises en œuvre par EDF ; ∙ les modifications associées à ce réexamen périodique permettront de terminer l’intégration sur ces réacteurs des modifications prescrites par l’ASN à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima ; ∙ la réévaluation de la sûreté de ces réacteurs, et les améliorations qui en découlent, doivent être réalisées par rapport aux réacteurs de nouvelle génération, comme l’EPR, dont la conception répond à des exigences de sûreté significativement renforcées. Position de l’ASN sur la phase générique du réexamen EDF a proposé en 2013 à l’ASN des objectifs pour ce réexamen périodique, c’est‑à‑dire le niveau de sûreté à atteindre pour poursuivre l’exploitation des réacteurs. Après instruction, avec l’appui de l’IRSN, des objectifs proposés par EDF et consultation de ses groupes permanents d’experts, l’ASN a pris position sur ces objectifs et a formulé des demandes complémentaires en avril 2016. EDF a complété son programme de travail et présenté en 2018 à l’ASN les mesures qu’elle envisage pour répondre à ces demandes. L’ASN a finalisé en 2020, avec l’appui de l’IRSN, l’instruction des études génériques liées à ce réexamen. En particulier, l’ASN a recueilli en 2018 et 2019 l’avis de ses groupes permanents d’experts sur : ∙ la maîtrise du vieillissement et de l’obsolescence ; ∙ la résistance mécanique des cuves (voir point 2.2.4) ; ∙ les ESPN; ∙ les études d’accidents de la démonstration de sûreté ; ∙ la capacité des installations à résister aux agressions internes et externes ; ∙ les études probabilistes de sûreté ; ∙ la gestion des accidents avec fusion du cœur. Elle a sollicité à nouveau leur avis en 2020 sur la résistance mécanique de la zone de cœur des cuves et le bilan de la phase générique de ce réexamen périodique. L’ASN a pris position, au début de l’année 2021, sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs (voir Faits marquants). 2020 : l’année de la remise du rapport de conclusion du réexamen du premier réacteur Le réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin et le réacteur 2 de la Bugey ont effectué leur quatrième visite décennale respectivement en 2019 et 2020. Cette visite constitue une étape majeure de leur quatrième réexamen périodique. Pendant ces arrêts, EDF a réalisé une partie importante des contrôles attendus et a déployé la majeure partie des améliorations de sûreté associées au réexamen. L’ASN prendra position sur la poursuite de fonctionnement du réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin en 2022, après sa prise de position sur les études génériques et l’instruction du rapport de conclusion du réexamen de ce réacteur qu’EDF a remis en février 2020. L’association du public à chaque étape Pour ce réexamen, l’ASN a associé le public dès 2016 pour l’élaboration de sa position sur les objectifs proposés par EDF. Cette démarche s’est poursuivie en 2018, sous l’égide du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), sous la forme d’une concertation sur les dispositions prévues par EDF pour répondre à ces objectifs. L’ASN a consulté également le public fin 2020 sur son projet de décision prescrivant les conditions de la poursuite de fonctionnement de ces réacteurs. Conformément à la loi, une enquête publique sera ensuite effectuée, réacteur par réacteur, après la remise du rapport de conclusion du réexamen de chacun d’eux. Les réacteurs de 1 300MWe Le troisième réexamen périodique L’ASN a pris position début 2015 sur les aspects génériques de la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 1300MWe au‑delà de 30 années de fonctionnement. L’ASN considère que les actions engagées ou prévues par EDF pour évaluer l’état de ses réacteurs de 1300MWe et maîtriser leur vieillissement jusqu’au quatrième réexamen périodique sont acceptables. L’ASN estime également que les modifications identifiées par EDF à l’issue de cette phase d’études contribueront à améliorer significativement la sûreté de ces installations. Ces améliorations portent notamment sur le renforcement de la protection des installations contre les agressions, sur la réduction des rejets de substances radioactives en cas d’accident avec ou sans fusion du cœur et sur la prévention du risque de dénoyage des assemblages de combustible entreposés dans la piscine de désactivation ou en cours de manutention. Dans le cadre de la conclusion de la phase générique de ce réexamen, l’ASN prévoit de formuler en 2021 des demandes complémentaires applicables à tous les réacteurs de 1300 MWe, visant à renforcer leur sûreté. Les réacteurs des centrales nucléaires de Flamanville, SaintAlban, Paluel, Belleville‑sur‑Loire, Nogent‑sur‑Seine, ainsi que les réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Cattenom ont réalisé leur troisième visite décennale entre 2015 et 2020. Les troisièmes visites décennales des autres réacteurs de 1300 MWe se dérouleront jusqu’en 2024. Le quatrième réexamen périodique En juillet 2017, EDF a présenté un dossier présentant les orientations envisagées pour la phase générique du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe. En 2019, l’ASN a pris position sur ces orientations, après consultation du GPR le 22 mai 2019. L’ASN considère que les objectifs généraux retenus par EDF pour ce réexamen sont acceptables dans leur principe. Toutefois, dans la continuité de ses demandes formulées dans le cadre du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe, l’ASN demande à EDF de modifier ou de compléter ces objectifs généraux pour ce réexamen, de considérer certains référentiels pour réévaluer la sûreté de ses installations et d’ajouter des thèmes d’études à son programme de réexamen. En 2020, l’ASN a lancé les premières expertises réalisées dans le cadre de la phase générique de ce réexamen périodique. Elles ont notamment porté sur les méthodes qui seront employées lors de ce réexamen pour les études de certains accidents. EDF réalisera la première visite décennale associée à ce réexamen en 2026. Les réacteurs de 1 450MWe Le deuxième réexamen périodique EDF a transmis en 2011 ses propositions d’orientations pour le programme générique d’études du deuxième réexamen périodique des réacteurs de 1450MWe. Après consultation du GPR en 2012, EDF a complété son programme générique d’études par plusieurs actions et a affiné certaines de ses propositions. L’ASN a pris position en février 2015 sur les orientations de ce deuxième réexamen périodique et a considéré que les objectifs de sûreté à retenir pour le deuxième réexamen des réacteurs de 1450MWe devront être définis au regard des objectifs applicables aux nouveaux réacteurs électronucléaires et a demandé à EDF d’étudier dans les meilleurs délais les dispositions susceptibles de répondre à cette exigence, dans l’objectif de les mettre en œuvre dès les deuxièmes réexamens périodiques des réacteurs de 1450MWe. 318 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

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