Rapport de l'ASN 2019

Silo 130 Le silo 130 est un entreposage enterré en béton armé, muni d’un cuvelage en acier noir utilisé pour l’entreposage à sec de déchets solides issus du traitement des combustibles des réacteurs UNGG, ainsi que de déchets technologiques et de terres et gravats contaminés. Le silo a reçu des déchets de ce type à partir de 1973, jusqu’à son incendie en 1981, qui a contraint l’exploitant à noyer ces déchets. L’étanchéité du silo ainsi rempli d’eau n’est aujourd’hui assurée qu’au moyen d’une unique barrière de confinement, constituée d’une «peau» en acier. La surveillance de l’étanchéité du silo 130 est effectuée par un réseau de piézomètres situés à proximité. Le scénario de reprise et de conditionnement de ces déchets comporte quatre étapes : • • reprise et conditionnement des déchets UNGG solides ; • • reprise des effluents liquides ; • • reprise et conditionnement des déchets UNGG résiduels et des boues de fond de silo ; • • reprise et conditionnement des terres et gravats. Orano Cycle a construit une cellule de reprise au-dessus de la fosse contenant les déchets et un nouveau bâtiment dédié aux opérations de tri et de conditionnement. La première descente du grappin dans la fosse avec préhension de déchets a eu lieu le 24 juin 2019 et le remplissage du premier fût a débuté fin 2019. L’ASN a contrôlé la préparation du futur exploitant des installa‑ tions de reprise des déchets en 2019 et considère que l’organi‑ sationmise enœuvre est satisfaisante. L’ASNnote des difficultés répétées lors dudémarragedes opérations de reprise. Orano Cycle devra veiller à les résoudre rapidement afin d’assurer une reprise des déchets conforme aux exigences de la décision n°2010- DC‑0190 du 29 juin 2010 , modifiée en novembre 2019. Silo HAO et stockage organisé des coques (SOC) L’atelier haute activité oxyde (HAO – INB 80) assurait les pre‑ mières étapes du processus de traitement des combus‑ tibles nucléaires usés : réception, entreposage puis cisaillage et dissolution. Les solutions de dissolution produites dans l’INB 80 étaient ensuite transférées dans l’ensemble indus‑ triel UP2-400, dans lequel avait lieu la suite des opérations de traitement. L’INB 80 est composée de : • • HAO Nord, lieu de déchargement et d’entreposage des combustibles usés ; • • HAO Sud, où étaient effectuées les opérations de cisaillage et dissolution ; • • le bâtiment « filtration », qui comporte le système de filtration de la piscine de HAO Sud ; • • le silo HAO, dans lequel sont entreposés des coques et embouts (morceaux de gaine et embouts de combustible) en vrac, des fines provenant essentiellement du cisaillage, des résines et des déchets technologiques issus de l’exploitation de l’atelier HAO entre 1976 et 1997 ; • • le stockage organisé des coques (SOC), composé de trois piscines dans lesquelles sont entreposés des fûts contenant coques et embouts. En 2019, l’exploitant a poursuivi les opérations préalables à la reprise des déchets du silo HAO (notamment la construc‑ tion de la future cellule de reprise des déchets) et a débuté les essais importants pour la sûreté. Les solutions anciennes de produits de fission entreposées dans l’unité SPF2 de l’usine UP2-400  Pour le conditionnement des produits de fission issus du retrai‑ tement de combustibles provenant des réacteurs de la filière UNGG et contenant notamment du molybdène (PF UMo), l’exploitant a retenu la vitrification en creuset froid. Le colis ainsi produit est un colis standard de déchets UMo vitrifiés (CSDU). Orano Cycle a poursuivi les opérations de reprise de ces solutions en 2019 et a rencontré divers aléas techniques liés à l’utilisation du creuset froid. L’ASN sera vigilante à la fin de reprise de ces solutions, prévue en 2020. Les échéances des projets de reprise et conditionnement des déchets anciens L’ASN a encadré par des prescriptions l’ensemble des pro‑ grammes de reprise et conditionnement des déchets anciens de La Hague, par décision n° 2014-DC-0472 du 9 décembre 2014 . Cette décision définit les priorités en matière de sûreté des opérations de RCD et fixe des jalons pour chacun des programmes concernés. Le calendrier initialement prévu pour la reprise de ces déchets a fortement dérivé et a continué de dériver ces dernières années. L’ASN a examiné les reports d’échéances demandés par Orano Cycle ainsi que leurs justifications ; elle estime que les retards doivent être accompagnés de mesures compen‑ satoires permettant de réduire le risque à un niveau aussi Les enjeux de sûreté associés au silo 130  Le silo 130 a été conçu et construit selon les exigences de sûreté en vigueur dans les années 1960. La structure du génie civil du silo 130 est aujourd’hui fragilisée par le vieillissement et par l’incendie survenu en 1981. En outre, les déchets, initialement entreposés à sec, se retrouvent submergés pour partie dans un volume important d’eau, depuis l’extinction de l’incendie de 1981. L’eau est donc en contact direct avec les déchets et peut contribuer à la corrosion du cuvelage en acier noir, qui est aujourd’hui l’unique barrière de confinement. Ainsi, un des risques majeurs concerne la dispersion des substances radioactives dans l’environnement (infiltration de l’eau contaminée dans la nappe phréatique). Un autre facteur pouvant compromettre la sûreté du silo 130 est lié à la nature des substances présentes dans les déchets, comme le magnésium, qui est pyrophorique. L’hydrogène, gaz hautement inflammable, peut aussi être produit par des phénomènes de radiolyse ou de corrosion (présence d’eau). Ces éléments contribuent aux risques d’incendie et d’explosion. 76  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION NORMANDIE

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