Rapport de l'ASN 2018

PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION Magasin d’entreposage Magenta – Centre du CEA L’installation Magenta (INB 169), qui remplace le MCMF , en démantèlement, est dédiée, depuis 2011, à l’entreposage de matières fissiles non irradiées, ainsi qu’à la caractérisation, par des mesures non destructives, des matières nucléaires réceptionnées. Le désentreposage du MCMF, qui a pris fin en décembre 2017, a permis une baisse des activités dans l’installation. En 2018, le CEA a transmis un dossier lié à la demande d’autorisation de mise en service des nouvelles boites à gants, dont l’instruction est en cours. La sûreté de l’installation est satisfaisante. Le CEA devra néan‑ moins s’assurer dumaintien des compétences, compte tenu des évolutions notables de personnels dans l’installation. Atelier de gestion avancée et de traitement des effluents – Centre du CEA L’installation Agate (INB 171), mise en service en 2014 en rem‑ placement de l’INB 37-B en démantèlement, a pour fonction de concentrer par évaporation des effluents liquides aqueux radioactifs contenant majoritairement des radionucléides émetteurs bêta et gamma. L’évaporateur de l’installation Agate n’a pas pu être utilisé du 1 er août 2017 au 8 octobre 2018. En effet, l’inspection pério‑ dique de cet évaporateur a été interrompue par la décou‑ verte de dépôts sur les parois internes de la cuve. Le CEA a procédé au retrait de ces dépôts et a remis en service l’éva‑ porateur en 2018. Cette découverte fortuite a mis en relief la nécessité, pour le CEA, de disposer de capacités d’entre‑ posage d’effluents radioactifs tampons dans l’installation et dans les installations productrices d’effluents, dont les volumes augmentent significativement lors des périodes d’indisponibilité de l’évaporateur. L’ASN considère que la sûreté, la radioprotection et la pro‑ tection de l’environnement sont assurées à un niveau glo‑ balement satisfaisant dans l’installation Agate. Projet de Réacteur Jules Horowitz – Centre du CEA Le Réacteur Jules Horowitz (RJH, INB 172), en cours de construction sur le site de Cadarache depuis 2009, est un réacteur d’irradiation technologique à eau sous pression dont l’objectif est d’étudier le comportement des matériaux sous irradiation et des combustibles des réacteurs de puissance. Il permettra également de produire des radionucléides arti‑ ficiels destinés à la médecine nucléaire. Sa puissance est limitée à 100 MWth. Les travaux de construction de l’installation RJH ont conti‑ nué en 2018, notamment par la poursuite de la réalisation du cuvelage des piscines des bâtiments «réacteur» et «annexe nucléaire» et par la mise en place des portes des cellules chaudes. Par ailleurs, la fabrication de gros équipements, hors site, est toujours en cours. L’ASN considère que le chantier de construction du RJH est géré demanière satisfaisante par le CEA. La gestion et la cor‑ rection des écarts sont réalisées avec rigueur et efficacité. L’ASN instruit la demande du CEA, adressée au ministre chargé de la sûreté nucléaire, de reporter de quatre ans le délai prévu pour la mise en service de l’installation consé‑ cutivement à des retards dans les travaux de construction. L’exploitant devra clarifier en 2019 sa stratégie globale de mise en service de l’installation. ITER L’installation ITER (INB 174), en cours de construction depuis 2010 sur le site de Cadarache et attenant aux installations du CEA, sera un réacteur expérimental de fusion, dont l’objectif est la démonstration scientifique et technique de la maîtrise de l’énergie de fusion thermonucléaire obtenue par confine‑ ment magnétique d’un plasma de deutérium-tritium, lors d’expériences de longue durée avec une puissance signifi‑ cative (puissance de 500 MW développée pendant 400 s). Ce projet international bénéficie du soutien financier de la Chine, de la Corée du Sud, de l’Inde, du Japon, de la Russie, de l’Union européenne et des États‑Unis, qui fournissent en nature certains équipements du projet. En raison de retards pris dans l’avancement du projet et dans certaines actions de R&D nécessaires à sa conception, l’ASN a encadré, par décision n° 2017-DC-0601 du 24 août 2017, la nouvelle stratégie de mise en service progressive de l’instal‑ lation jusqu’en 2035. La construction des bâtiments de site s’est poursuivie en 2018, ainsi que la fabrication des équipe‑ ments nécessaires à la réalisation du premier plasma, pré‑ vue à horizon 2025. Au cours de l’année 2018, l’ASN s’est également position‑ née favorablement sur les modifications envisagées par l’ex‑ ploitant sur le système de limitation de la pression dans la chambre à vide et le système de refroidissement, qui consti‑ tuent des systèmes de sûreté majeurs. L’exploitant devra néanmoins transmettre des études et analyses de sûreté complémentaires portant sur l’impact de ces modifications et rendre compte de l’avancement de son plan d’action en matière de maîtrise du risque d’explosion d’hydrogène et de poussière. Les inspections de l’Organisation ITER menées par l’ASN concluent à une prise en compte satisfaisante des exigences de sûreté par l’ensemble de la chaine d’intervenants exté‑ rieurs, dès la conception de l’installation. Des améliorations ont été constatées pour les lots à la charge de l’agence euro‑ péenne. La détection et le traitement des écarts à la sûreté devront néanmoins être renforcés, en veillant à la qualité de l’analyse des causes. En effet, le non‑respect d’une exigence définie concernant une épaisseur minimale d’un voile, non détecté par l’exploitant ni par sa chaine d’intervenants exté‑ rieurs, a été mis en évidence lors d’une inspection de l’ASN en décembre 2018. 86  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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