Rapport de l'ASN 2018
OCCITANIE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION de sûreté satisfaisantes, mais avec un rythme plus faible que prévu pour ce qui est de l’évacuation du combustible. La construction de l’installation NOAH, et la mise en place des équipements au moyen desquels sera traité le sodium de Phénix et d’autres installations du CEA, ont également avancé en 2018. Le dossier de mise en service de cet atelier est attendu pour 2019. La gestion des modifications de l’ins‑ tallation doit par ailleurs être améliorée. Installation Diadem – Centre du CEA L’installation Diadem , en cours de construction, sera dédiée à l’entreposage de conteneurs de déchets radioactifs émetteurs de rayonnement bêta et gamma, ou riches en émetteurs alpha, dans l’attente de la construction d’installations permettant le stockage de déchets à vie longue, ou de déchets de faible et moyenne activité – vie courte dont les caractéristiques – notamment le débit de dose – ne permettent pas l’acceptation en l’état dans le Centre de stockage de l’Aube . Le CEA a informé l’ASN, fin 2018, du gel de certaines opéra‑ tions de construction, pour des raisons budgétaires. L’ASN estime que la conduite du chantier est satisfaisante. Elle souligne que cette installation est appelée à jouer un rôle central dans la stratégie globale de démantèlement et de gestion des déchets du CEA, et considère que le CEA doit reprendre rapidement les opérations nécessaires à sa mise en service. Usine Melox L’INB 151, dénommée Melox , créée en 1990 et exploitée par Orano Cycle, est une usine de production de combustible MOX, combustible constitué d’un mélange d’oxydes d’ura‑ nium et de plutonium. L’exploitant a déposé en 2018 son dossier d’orientation de réexamen de l’installation. L’exploitant a par ailleurs mis en œuvre toutes les actions permettant de répondre à ses enga‑ gements et aux prescriptions de la décision n o 2014-DC-0440 du 15 juillet 2014 de l’ASN, issues de son précédent réexa‑ men périodique. L’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire et de radio‑ protection de l’usine Melox demeure satisfaisant. Les barrières de confinement, sur lesquelles repose une grande partie de la démonstration de sûreté, sont efficaces et robustes. Les signaux faibles observés ces deux dernières années, concer‑ nant le non‑respect des règles d’entrée et de sortie des zones spécialement identifiées au sein de l’installation, tant pour la radioprotection des personnels, que pour la bonne gestion des déchets radioactifs, sont en légère diminution. Les importants enjeux de radioprotection de l’installation sont traités avec rigueur, l’exploitant s’étant notamment engagé à mener, de manière durable, des chantiers per‑ mettant des gains dosimétriques non négligeables dans le cadre de l’optimisation de postes de travail rendue néces‑ saire par le vieillissement de l’installation. La prise en compte du risque de criticité, majeur sur ce type d’installation, fait l’objet d’un traitement satisfaisant par l’ex‑ ploitant. Du point de vue de ce risque, des signaux faibles sont toutefois apparus en 2018, notamment lors d’opérations de maintenance pendant lesquelles des opérateurs sont amenés à intervenir sur les chaines automatisées (mode de conduite dit «manuel asservi »). Par ailleurs, l’ASN a été informée le 13 avril 2018, par Orano Cycle, du non‑respect d’une règle de gestion du risque de criticité , préalablement à l’introduction d’un moteur neuf dans l’une des boîtes à gants de l’atelier de pastillage. Cet événement est classé au niveau 1 de l’échelle INES en raison du non‑respect d’une règle de sûreté‑criticité. Pour ce qui concerne le retour d’expérience de l’accident de Fukushima, l’ASN contrôle la poursuite de la construc‑ tion du nouveau poste de commandement de crise résis‑ tant au séisme. Usine Centraco L’INB 160, dénommée Centraco et créée en 1996, est exploi‑ tée par la société Socodéi, filiale d’EDF. L’usine Centraco a pour finalité de trier, décontaminer, valoriser, traiter et condi‑ tionner, en particulier en réduisant leur volume, des déchets et des effluents faiblement radioactifs. Les déchets issus de son procédé sont ensuite acheminés vers le CSA de l’Andra. Appréciation du centre CEA de Marcoule L’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection du centre CEA de Marcoule est globalement satisfaisant. En matière de protection de l’environnement, les piézomètres du centre sont en cours de mise en conformité avec l ’arrêté du 11 septembre 2003 . L’ASN considère par ailleurs que la gestion des transports internes au centre de Marcoule est assurée de manière assez satisfaisante. La gestion du référentiel de règles de transport interne doit néanmoins être améliorée. Dans le cadre des évaluations complémentaires de sûreté réalisées à la suite de l’accident de Fukushima, le CEA Marcoule a transmis, en 2018, une actualisation de son dossier relatif aux travaux de renforcement prévus du bâtiment de gestion de crise du centre vis‑à‑vis du risque de tornade. L’instruction de ce dossier, en cours, s’attachera à évaluer l’impact de ces renforcements sur la tenue sismique des bâtiments, et la justification de l’habitabilité et de l’accessibilité de ces locaux lors des différentes situations accidentelles rencontrées. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018 77
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