Rapport de l'ASN 2018

CENTRE-VAL DE LOIRE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION Site de Chinon Le site de Chinon , situé sur le territoire de la commune d’Avoine dans le département d’Indre‑et‑Loire, en rive gauche de la Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement, d’autres à l’arrêt ou en cours de démantèlement. Au sud du site, la centrale de Chinon B comporte quatre réacteurs d’une puissance 900 MWe en fonctionnement, mis en service en 1982‑1983 pour les deux premiers qui constituent l’INB 107, puis 1986‑1987 pour les deux derniers qui constituent l’INB 132. Au nord, les trois anciens réacteurs appartenant à la filière UNGG (uranium naturel-graphite-gaz), dénommés Chinon A1, A2 et A3, sont en cours de démantèlement. Sont également implantés une installation d’expertise des matériaux activés ou contaminés, l’Atelier des matériaux irradiés (AMI), dont les activités d’expertise ont cessé et ont été complètement transférées vers un nouveau laboratoire appelé le LIDEC, et le Magasin interrégional de combustible neuf (MIR). Centrale nucléaire de Chinon Réacteurs B1, B2, B3 et B4 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chinon rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF dans les domaines de la sûreté et de l’environnement et que celles enmatière de radioprotec‑ tion se situent au‑dessus de la moyenne nationale. L’ASN considère que le site se maintient à un niveau satisfai‑ sant sur le plan de la sûreté. Elle souligne une tenue globale des chantiers en amélioration et la complétude de la docu‑ mentation examinée lors de différentes inspections. Des pro‑ grès sont attendus dans l’élaboration des analyses de risques et dans la réalisation des activités de mise en configuration de circuits et des essais périodiques, qui sont à l’origine de plusieurs événements significatifs. L’organisation de la cen‑ trale nucléaire pour détecter les écarts et justifier leurs délais de traitement n’est par ailleurs pas suffisamment robuste et doit progresser. Enfin, le site doit améliorer la gestion des risques liés à l’incendie, l’explosion et la foudre afin de s’as‑ surer de la conformité de ses installations aux réglementa‑ tions associées. Les performances de Chinon enmatière de radioprotection sont satisfaisantes et permettent au site d’obtenir de bons résultats en termes de dosimétrie et de propreté radiolo‑ gique. Les règles de radioprotection sont généralement bien intégrées au stade de la préparation, puis pendant la réalisa‑ tion des interventions en zone contrôlée, bien que quelques écarts aient été détectés. Les performances de Chinon en matière d’environnement, bien que d’un niveau comparable à la moyenne nationale, peuvent globalement être améliorées. Si les valeurs limites de rejet pour les effluents gazeux et liquides demeurent respectées et que le nombre d’événement significatif envi‑ ronnement est peu élevé, de nombreux écarts réglemen‑ taires ont été relevés concernant la prise en compte des risques légionelles et amibes et la gestion des déchets. Réacteurs A1, A2 et A3 en démantèlement La filière UNGG est constituée de six réacteurs, dont les réacteurs de Chinon A1, A2 et A3. Ces réacteurs de première génération fonctionnaient avec de l’uraniumnaturel comme combustible et utilisaient le graphite commemodérateur. Ils étaient refroidis au gaz. Au sein de cette filière, on distingue les réacteurs dits « intégrés », dont les échangeurs de cha‑ leur se situent sous le cœur du réacteur à l’intérieur du cais‑ son, et les réacteurs «non intégrés», dont les échangeurs se situent de part et d’autre du caisson du réacteur. Les réac‑ teurs Chinon A1, A2 et A3 sont des réacteurs UNGG «non inté‑ grés». Ils ont été arrêtés respectivement en 1973, 1985 et 1990. Les réacteurs A1 et A2 ont été partiellement démante‑ lés et transformés en installations d’entreposage de leurs propres matériels (Chinon A1 D et Chinon A2 D). Ces opéra‑ tions ont été autorisées respectivement par les décrets du 11 octobre 1982 et du 7 février 1991 . Chinon A1 D est actuelle‑ ment démantelé partiellement et est aménagé en musée depuis 1986. Chinon A2 D est également démantelé partielle‑ ment et abrite le GIE Intra (robots et engins destinés à inter‑ venir sur des installations nucléaires accidentées). Le démantèlement complet du réacteur Chinon A3 a été autorisé par le décret du 18 mai 2010 , avec un scénario de démantèlement «sous eau». En mars 2016, EDF a annoncé un changement complet de stratégie de démantèlement de ses réacteurs définitivement à l’arrêt. Dans cette nouvelle stratégie, le scénario de déman‑ tèlement prévu pour l’ensemble des caissons de réacteur est un démantèlement «en air» et le caisson de Chinon A2 serait démantelé en premier. Cette nouvelle stratégie est en cours d’instruction par l’ASN (voir chapitre 13). La réalisation des opérations de démantèlement des échan‑ geurs (première étape du démantèlement de l’installation) du réacteur Chinon A3 a débuté depuis quelques années. Après une interruption de plusieurs mois due à la présence d’amiante, les opérations de démantèlement des échangeurs du local sud de Chinon A3 se sont terminées en juin 2018. Concernant le démantèlement des échangeurs du local nord, le nettoyage des parties amiantées a été nécessaire avant de débuter les opérations en 2018. L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations nucléaires en démantèlement de Chinon (Chinon A1, A2 et A3) est globalement satisfaisant. Les contrôles menés en 2018 ont notamment permis de constater la maîtrise satis‑ faisante du confinement des réacteurs et le respect des engagements pris par EDF relatifs à la gestion des déchets nucléaires. Le suivi et la gestion des déchets se sont nette‑ ment améliorés. À ce titre, l’évacuation d’une grande quantité de colis de déchets liés aux opérations de démantèlement est un point positif. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  43

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