Rapport de l'ASN 2018

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION D’une manière générale, l’exploitant doit continuer à amé‑ liorer sa rigueur d’exploitation, notamment concernant la détection et la gestion des écarts. L’ASN reste vigilante quant aumaintien de la rigueur attendue pour les gestes d’exploi‑ tation ou de maintenance, pour la gestion des anomalies détectées et quant à l’efficacité des actions correctives mises en place. En outre, à la suite de défaillances identifiées en 2017 sur la gestion des déchets, une inspection inopinée sur ce sujet a été réalisée en mars 2018. Cette dernière a confirmé des insuffisances récurrentes dans la mise en œuvre des exi‑ gences relatives à la gestion des déchets. À l’issue de cette nouvelle inspection, l’ASN a demandé à Orano Cycle la mise en place d’un plan d’action complémentaire, assorti de mesures de contrôle et de surveillance, visant à renforcer de manière pérenne le respect des règles d’identification, de gestion et d’entreposage des déchets. Elle vérifiera en 2019 que ce plan d’action a été mis enœuvre et qu’il permet d’atteindre le niveau de conformité attendu. Usines Orano Cycle de fluoration de l’uranium Conformément à la prescription de l’ASN, les installations de fluoration les plus anciennes ont définitivement été mises à l’arrêt avant le 31 décembre 2017. Les installations arrêtées ont depuis été vidangées de la majorité de leurs substances dangereuses et sont en phase de préparation au démantèlement. Orano Cycle a déposé en février 2014 un dossier de déman‑ tèlement de l ’ INB 105   (ex‑Comurhex), soumis à enquête publique en 2017, dont l’instruction par l’ASN s’est poursui‑ vie en 2018. Les principaux enjeux associés au démantèle‑ ment de l’INB 105 sont liés aux risques de dissémination de substances radioactives, d’exposition aux rayonnements ioni‑ sants et de criticité, en raison de substances uranifères rési‑ duelles présentes dans certains équipements. Dans cette installation, sous l’effet des fortes chaleurs esti‑ vales, deux fûts de matières uranifères ont perdu leur étan‑ chéité, conduisant, dans l’un des deux cas, à une dispersion de contamination à l’extérieur du bâtiment d’entreposage, sans conséquence à l’extérieur du site. Cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. L’ASN a demandé la créa‑ tion d’un sas de confinement pour entreposer les fûts dans l’attente de leur reconditionnement, ainsi que la réfection des sols, afin d’atteindre un niveau de confinement satisfai‑ sant. De manière générale, l’ASN attend de l’exploitant, en 2019, un renforcement du confinement de ces installations anciennes et des moyens dédiés à leur surveillance. En 2018, les essais des nouvelles unités de production du pro‑ jet Comurhex 2, regroupant les installations de conversion de tétrafluorure d’uranium (UF 4 ) en hexafluorure d’uranium (UF 6 ), se sont poursuivis, avec l’introduction d’UF 4  dans les circuits de l’usine à l’automne. Orano Cycle a rencontré des difficultés pour valider le fonctionnement de certains équi‑ pements, dues à des procédés finalement non adaptés ou des défauts de construction. Les inspections menées en 2018 ont montré que les proces‑ sus de validation avant la mise en service des nouvelles ins‑ tallations étaient globalement satisfaisants mais devaient être appliqués de façon plus rigoureuse. L’ASN a également relevé un manque de rigueur dans les premières activités d’exploitation. L’exploitant doit renforcer la rigueur d’exploitation des ins‑ tallations, anciennes et nouvelles. Il doit également amé‑ liorer, dès 2019, le confinement des anciennes installations jusqu’à l’évacuation définitive des substances radioactives qui y sont entreposées. Usine d’enrichissement Georges Besse I L’installation d’enrichissement de l’uranium Eurodif ( INB 93 ) était constituée principalement d’une usine de séparation des isotopes de l’uranium par le procédé de diffusion gazeuse. À la suite de l’arrêt de la production de cette usine en mai 2012, l’exploitant, Eurodif production, a mis en œuvre, de 2013 à 2016, les opérations de « rinçage intensif suivi de la mise «en air» d’Eurodif» (opération Prisme), qui consistaient à effectuer des opérations de rinçages répétés des circuits de diffusion gazeuse avec du trifluorure de chlore (ClF 3 ), une substance toxique et dangereuse, qui a permis d’extraire la quasi‑totalité de l’uranium résiduel déposé dans les barrières de diffusion. Ces opérations sont désormais terminées. L’exploitant a déposé sa demande de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement de l’installation enmars 2015. En 2018, l’instruction du dossier s’est poursuivie. Les enjeux du démantèlement concernent le volume de déchets TFA produits (dont 160 000 tonnes de déchets TFA métalliques) et la durée du démantèlement, qui doit être aussi courte que possible en tenant compte des meilleures connaissances scientifiques et techniques du moment et dans des conditions économiques acceptables (estimée à 30 ans actuellement). Mise en place d’un exploitant unique En vue de simplifier l’organisation juridique du groupe Areva, un processus de fusion des filiales présentes sur le site du Tricastin avait été engagé en 2012 afin qu’Areva NC y devienne l’exploitant de l’ensemble des INB. Ce processus a abouti pour l’INB Comurhex en 2013. Le processus de changement d’exploitant de la Socatri, d’Eurodif et de la société d’enrichissement du Tricastin (SET) a abouti en 2018. Orano Cycle, anciennement Areva NC, est donc désormais l’exploitant de l’ensemble des installations du cycle sur le site. 32  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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