Rapport de l'ASN 2018

les actions engagées ou prévues par EDF pour évaluer l’état de ses réacteurs de 1 300 MWe et maîtriser leur vieillissement jusqu’au quatrième réexamen périodique sont acceptables. L’ASN estime également que les modifications identifiées par EDF à l’issue de cette phase d’études contribueront à amélio‑ rer significativement la sûreté de ces installations. Ces amé‑ liorations portent notamment sur le renforcement de la pro‑ tection des installations contre les agressions, sur la réduction des rejets de substances radioactives en cas d’accident avec ou sans fusion du cœur et sur la prévention du risque de dénoyage des assemblages de combustible entreposés dans la piscine de désactivation ou en cours de manutention. Dans le cadre de la conclusion de la phase générique de ce réexamen, l’ASN prévoit d’adopter en 2019 des prescriptions génériques complémentaires applicables à tous les réacteurs de 1 300 MWe visant à renforcer leur sûreté. Le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville , les réac‑ teurs de la centrale nucléaire de Saint‑Alban/Saint-Maurice , les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale nucléaire de Paluel , et les réac‑ teurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Cattenom ont réalisé leur troisième visite décennale entre 2015 et 2018. Ces troisièmes visites décennales des réacteurs de 1300 MWe s’échelonneront jusqu’en 2024. • Les réacteurs de 1450 MWe Le premier réexamen périodique Les études génériques et les modifications associées aux pre‑ miers réexamens périodiques des réacteurs de 1 450 MWe ont fait l’objet d’une position de l’ASN en 2012, qui demandait notamment des compléments à EDF pour démontrer le carac‑ tère suffisant, soit des études menées, soit des modifications apportées aux installations lors de leur première visite décen‑ nale, afin de répondre totalement aux objectifs fixés dans le cadre du réexamen périodique. Les premières visites décennales se sont déroulées entre 2009 et 2012. À la suite des compléments apportés par EDF, l’ASN a pris posi‑ tion sur la poursuite de fonctionnement des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Chooz et des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux . À cette occasion, elle a édicté des pres‑ criptions complémentaires visant à renforcer la sûreté de ces réacteurs, imposant notamment le traitement d’un écart affec‑ tant les réserves en eau du circuit secondaire et la réalisation de modifications visant à améliorer la maîtrise des risques de vidange de la piscine d’entreposage du combustible, d’explosion et en cas de températures extérieures élevées. Le deuxième réexamen périodique EDF a transmis en 2011 ses propositions d’orientations du programme générique d’études du deuxième réexamen pério‑ dique des réacteurs de 1450 MWe. Après consultation du GPR en 2012, EDF a complété son programme générique d’études par plusieurs actions et a affiné certaines de ses propositions. L’ASN s’est prononcée en février 2015 sur les orientations du deuxième réexamen périodique des réacteurs de 1 450 MWe. Elle considère notamment que les objectifs de sûreté à retenir pour le deuxième réexamen des réacteurs de 1450 MWe devront être définis au regard des objectifs applicables aux nouveaux réacteurs électronucléaires et a demandé à EDF d’étudier dans les meilleurs délais les dispositions susceptibles de répondre à cette exigence, dans l’objectif de les mettre en œuvre dès les deuxièmes réexamens périodiques des réacteurs de 1450 MWe. Les deuxièmes visites décennales des réacteurs de 1 450 MWe sont programmées à partir de 2019 pour le réacteur B2 de Chooz et s’échelonneront jusqu’en 2022. La maîtrise du vieillissement Dans la perspective de la poursuite du fonctionnement au‑delà du quatrième réexamen périodique des réacteurs électronu‑ cléaires de 900 MWe, EDF a prévu de reconduire la démarche de maîtrise du vieillissement appliquée depuis le troisième réexa‑ men périodique de ses réacteurs, tout en renforçant ses projets de rénovation et de remplacement de matériels. La maîtrise du vieillissement, en particulier des équipements irremplaçables dont l’intégrité est indispensable à la sûreté (tels que la cuve du réacteur – voir point 2.2 – et son enceinte de confinement – voir point 2.3), et la gestion de l’obsolescence sont essentielles au maintien d’un niveau de sûreté satisfaisant. Après avoir considéré en 2013 puis en 2016 que les dispositions mises en place ou prévues par EDF – permettant notamment d’identifier les différents modes de dégradation des matériels, de mettre en place les parades associées et d’intégrer le retour d’expérience – étaient globalement satisfaisantes, l’ASN, avec l’appui de l’IRSN, a instruit à nouveau la démarche de maîtrise du vieillissement et de l’obsolescence et a recueilli en mars 2018 les avis du GPR et du GPESPN . L’ASN note qu’EDF a pris en compte ses demandes formulées en 2013 et 2016. L’ASN considère que les dispositions mises en œuvre ou prévues pour assurer la maîtrise du vieillissement et de l’obsolescence des structures, systèmes et composants des réacteurs de 900 MWe et contribuer ainsi au maintien de leur conformité au‑delà de leur quatrième réexamen périodique, complétées par les engagements pris à l’issue de l’instruction, sont satisfaisantes. Les programmes de qualification des matériels aux conditions accidentelles sont pertinents et permettent d’étendre cette qua‑ lification au‑delà de la quatrième visite décennale. Des actions sont encore en cours pour couvrir l’ensemble des matériels concernés. Les opérations de maintenance exceptionnelle envisagées (rem‑ placements, réparations ou rénovations programmés pendant ou après les quatrièmes visites décennales) sont cohérentes avec les analyses de vieillissement. Les améliorations identifiées pour le traitement de l’obsoles‑ cence sont de nature à garantir un traitement satisfaisant et pérenne de l’obsolescence. Le programme d’investigations complémentaires défini par EDF et les modalités prévues de traitement des résultats sont jugés satisfaisants. Néanmoins, l’ASN a relevé des faiblesses concernant le trai‑ tement du retour d’expérience, l’anticipation des décisions à prendre, le délai de traitement de certaines fiches génériques d’analyse du vieillissement et l’appropriation par les centrales nucléaires de la démonstration de l’aptitude à la poursuite du fonctionnement portée par le dossier de synthèse spécifique à chaque réacteur. Enfin, des compléments limités sont attendus sur des phéno‑ mènes de vieillissement de plusieurs composants des circuits primaire et secondaires principaux. Par ailleurs, le sujet de la maîtrise du vieillissement a fait l’objet de la première revue thématique ( Topical Peer Review ) prévue par la directive 2014/87/Euratom du Conseil du 8 juillet 2014 modifiant la directive 2009/71/Euratom établissant un cadre communautaire pour la sûreté nucléaire des installations nucléaires. Cette directive instaure une évaluation par les pairs, tous les six ans, d’un aspect technique lié à la sûreté nucléaire de leurs installations nucléaires. Les modalités de cette revue sont définies par le groupe ENSREG ( European Nuclear Safety Regulators’ Group ) (voir chapitre 6, point 2.2). Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  309 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 10

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