Rapport de l'ASN 2018

L’ASN contrôle le respect de la réglementation relative à la protection des travailleurs susceptibles d’être exposés aux rayonnements ionisants dans les centrales nucléaires. À ce titre, l’ASN s’intéresse à l’ensemble des travailleurs évoluant sur les sites, tant le personnel d’EDF que celui des prestataires. Ce contrôle est réalisé lors d’inspections (spécifiquement sur le thème de la radioprotection, une à deux fois par an et par site, lors des arrêts des réacteurs, à la suite d’incidents ou plus ponctuellement dans les services centraux et centres d’ingénierie d’EDF) et à l’occasion de l’instruction de dossiers relatifs à la radioprotection des travailleurs (événements significatifs, dossiers de conception, de maintenance ou de modification, documents d’application de la réglementation élaborés par EDF…), avec, le cas échéant, l’appui de l’IRSN. Des réunions périodiques ont lieu avec EDF dans le cadre du dialogue technique avec l’exploitant. Elles permettent à l’ASN de contrôler l’avancement des projets techniques ou organisa‑ tionnels mis en œuvre pour améliorer la radioprotection. • Les événements de contamination significative Deux événements de contamination significative ont été décla‑ rés en 2018 dans les centrales nucléaires exploitées par EDF. Ces événements, qui ont entraîné une exposition supérieure au quart de la limite réglementaire par centimètre carré de peau, ont été classés au niveau 1 sur l ’ échelle INES . Ils concernent : ∙ ∙ la contamination de la peau au niveau du cou d’un interve‑ nant affecté à des opérations de maintenance à la centrale nucléaire de Cruas-Meysse   ; ∙ ∙ la contamination de la peau au niveau de la barbe d’un inter‑ venant affecté à des opérations de maintenance à la centrale nucléaire du Tricastin . 2.7.2  –  L’évaluation de la radioprotection des personnels La dosimétrie collective sur l’ensemble des réacteurs a aug‑ menté en 2018 par rapport à l’année 2017 (graphique 5), tout comme la dose moyenne reçue par les travailleurs pour une heure de travail en zone contrôlée. Ces valeurs restent néan‑ moins inférieures à celles enregistrées au cours des années 2015 et 2016. Les doses reçues par les travailleurs sont répar‑ ties selon une distribution illustrée ci‑après par les graphiques 5 et 6. Le graphique 6 présente la répartition des intervenants en fonc‑ tion de la dosimétrie externe pour le corps entier. On constate que la dosimétrie de 77% des travailleurs exposés est inférieure à 1 mSv pour l’année 2018, ce qui correspond à la limite régle‑ mentaire annuelle pour le public. Aucun dépassement de la limite réglementaire annuelle relative à la dosimétrie externe pour le corps entier (20 mSv) n’a été relevé en 2018. Le graphique 5 présente l’évolution au cours des dix dernières années de la dose collective reçue par les travailleurs dans les centrales nucléaires. Ce graphique montre, malgré une légère augmentation de la dose collective reçue en 2018 par rapport à 2017, une tendance à la stabilisation de la dose collective moyenne par réacteur au cours des dernières années. Le graphique 7 présente l’évolution de la dosimétrie individuelle moyenne pour le corps entier en fonction des catégories de métiers de travailleurs intervenant dans les centrales nucléaires. Les catégories de travailleurs les plus exposés en 2018 sont les personnels en charge du calorifugeage, du contrôle, de l’inspec‑ tion, du soudage et de la mécanique. L’ASN considère que la prise en compte de la radioprotection au sein des centrales nucléaires en 2018 est hétérogène, notam‑ ment en ce qui concerne la maîtrise de la propreté radiologique au sein des installations et les dispositions mises en œuvre pour prévenir le risque de contamination. Face à ces constats, l’ASN contrôle de manière renforcée la mise en œuvre des plans d’action demandés pour corriger ces situa‑ tions sur les réacteurs concernés. L’ASN considère que, dans son ensemble, la situation des centrales nucléaires en 2018 dans le domaine de la radio­ protection doit être améliorée sur les points suivants : ∙ ∙ un manque de culture de radioprotection de certains inter‑ venants extérieurs a été relevé par les inspecteurs de l’ASN sur plusieurs sites. Des actions sont attendues concernant le renforcement de la surveillance et des échanges accrus entre les différentes entités d’EDF et les entreprises prestataires relatifs aux dispositions de protection à mettre en œuvre ; ∙ ∙ la maîtrise des chantiers de radiographie industrielle reste fragile. En particulier, l’ASN relève plusieurs événements relatifs à des défauts de balisage ou à la présence d’interve‑ nants dans le balisage de zones d’exclusion. Des progrès sont Évolution de la dose individuelle moyenne en fonction des catégories de métiers des travailleurs intervenant dans les centrales nucléaires 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 Prévention des risques Soudeurs Servitudes Mécaniciens Expertise Essais Électricité Contrôle- inspections Calorifugeurs Administratifs 2015 2016 2017 2018 Source : EDF Graphique 7 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  303 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 10

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