Rapport de l'ASN 2018

Plusieurs événements similaires ou résultant de causes commu­ nes affectent plusieurs centrales nucléaires. Ils sont regrou‑ pés sous l’appellation d’événements significatifs génériques (ESG). Vingt‑six ont été déclarés en 2018 dont vingt‑cinq dans le domaine de la sûreté nucléaire et un dans le domaine de la radioprotection. Le nombre d’événements significatifs a augmenté d’environ 1,5% en 2018 par rapport à l’année précédente. Risque de blocage de grappes de commande des réacteurs de 1 300 MWe EDF a déclaré à l’ASN le 14 février 2018 un événement significatif pour la sûreté relatif à un risque de blocage de grappes de commande dû à l’usure prononcée des manchettes thermiques des couvercles des cuves du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire et du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint‑Alban/ Saint-Maurice . L’ASN a classé cet événement au niveau 1 sur l ’ échelle INES . Les couvercles des cuves des réacteurs électronucléaires sont équipés de manchettes thermiques à l’endroit où les grappes de commande les traversent. Les grappes de commande sont des groupes de tiges solidaires et mobiles contenant une matière absorbant les neutrons. Elles permettent de contrôler le niveau de puissance du réacteur grâce à leur insertion dans le cœur du réacteur et de stopper la réaction nucléaire en cas de situation incidentelle ou accidentelle. L’usure prononcée de plusieurs manchettes thermiques a conduit à la rupture de leur partie supérieure, qui a alors formé un anneau métallique. Cet anneau est ensuite venu bloquer la course d’une des grappes de commande. Un tel blocage a été constaté par EDF le 3 novembre 2017 sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint‑Alban, les 5 et 13 décembre 2017 sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire et le 17 août 2018 sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine . Les contrôles et réparations éventuelles nécessitent l’arrêt du réacteur. Depuis la détection de cette usure, EDF contrôle les manchettes thermiques de tous ses réacteurs. Les investigations menées ont montré que les vingt réacteurs de 1 300 MWe d’EDF sont particulièrement susceptibles d’être affectés par cette usure prononcée. Ces derniers seront contrôlés au plus tard lors de leur prochain arrêt pour rechargement du combustible, dont les derniers sont planifiés au premier trimestre 2019. Pour les réacteurs de 1 300 MWe qui n’ont pas encore été contrôlés, l’ASN a demandé à EDF de réaliser des essais mensuels de chute des grappes de commande et de mettre en place des mesures d’exploitation afin de s’assurer de l’arrêt automatique du réacteur même en cas de blocage de plusieurs grappes. L’ASN a contrôlé les investigations menées par EDF et la mise en place des dispositions qu’elle a demandées. Cuve d’un réacteur Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  295 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 10

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