Rapport de l'ASN 2018

demandé à EDF, en 2014, de prendre en compte les recomman‑ dations du guide pour l’ensemble de ses réacteurs : ∙ ∙ pour les réacteurs de 1300 MWe, l’ASN a demandé à EDF de privilégier le troisième réexamen périodique ; ∙ ∙ pour les autres réacteurs en fonctionnement, EDF privilégiera les prochains réexamens périodiques (quatrièmes réexamens des réacteurs de 900 MWe et deuxièmes réexamens des réacteurs de 1450 MWe). À l’issue des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) réalisées après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, l’ASN a considéré que, en matière de protection contre les inondations, les exigences résultant de la réévaluation complète conduite à la suite de l’inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999 permettaient de conférer aux centrales nucléaires un haut niveau de protection contre le risque d’inondation externe. Toutefois, l’ASN a pris plusieurs décisions en juin 2012 pour demander aux exploitants : ∙ ∙ de renforcer la protection des centrales nucléaires face à cer‑ tains aléas comme les pluies de forte intensité et les inonda‑ tions sismo‑induites ; ∙ ∙ de définir et de mettre en place un « noyau dur » de disposi‑ tions matérielles et organisationnelles permettant de maîtri‑ ser les fonctions fondamentales de sûreté dans des situations extrêmes, notamment en cas d’inondation au‑delà du référen‑ tiel de dimensionnement (voir point 2.9). • Les risques liés au séisme Bien que la sismicité soit modérée, voire faible, en France, la prise en compte de ce risque par EDF dans la démonstration de sûreté de ses réacteurs électronucléaires fait l’objet d’une atten‑ tion soutenue de la part de l’ASN compte tenu des conséquences potentielles sur la sûreté des installations. Des dispositions parasismiques sont prises dès la conception des installations et sont réexaminées périodiquement au regard de l’évolution des connaissances et de la réglementation, à l’occasion des réexa‑ mens périodiques. La règle fondamentale de sûreté (RFS) n° 2001‑01 du 31 mai 2001 définit la méthodologie relative à la détermination du risque sismique pour les installations nucléaires de base de surface (à l’exception des installations de stockage à long terme de déchets radioactifs). Cette RFS est complétée par le guide de l’ASN 2/01 de mai 2006 qui définit les méthodes de calcul acceptables pour l’étude du comportement sismique des bâtiments nucléaires et d’ouvrages particuliers comme les digues, les galeries et les canalisations enterrées, les soutènements ou les réservoirs. La conception des bâtiments et matériels importants pour la sûreté des centrales nucléaires doit ainsi leur permettre de résister à des séismes d’intensité supérieure aux plus forts séismes connus survenus dans la région. Les centrales nucléaires d’EDF sont ainsi dimensionnées à des niveaux de séisme intégrant les spécificités géologiques locales de chacune d’entre elles. Dans le cadre des réexamens périodiques, la réévaluation sis‑ mique consiste à vérifier la pertinence du dimensionnement sismique de l’installation en tenant compte du progrès des connaissances relatives à la sismicité de la région du site ou aux méthodes d’évaluation du comportement sismique des éléments de l’installation. Les enseignements tirés du retour d’expérience à l’international sont également analysés et intégrés dans ce cadre. L’évolution des connaissances conduit EDF à réévaluer l’aléa sismique dans le cadre des réexamens périodiques, en parti­ culier dans le cadre des : ∙ ∙ troisièmes réexamens périodiques des réacteurs de 1300 MWe ; ∙ ∙ quatrièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe ; ∙ ∙ deuxièmes réexamens périodiques des réacteurs de 1450 MWe. À la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, l’ASN a prescrit à EDF de définir et de mettre en œuvre un « noyau dur » de dispositions matérielles et organisationnelles permettant de maîtriser les fonctions fondamentales de sûreté dans des situations extrêmes comparables, dans le contexte français, à celle survenue le 11 mars 2011 au Japon. Ce « noyau dur » doit notamment être dimensionné pour résister à un séisme d’une ampleur exceptionnelle dépassant les niveaux retenus lors de la conception ou du réexamen périodique des installations. Dans le cadre de la définition de ce niveau de séisme exceptionnel, l’ASN a demandé à EDF de compléter la démarche déterministe de définition de l’aléa sismique par une approche probabiliste, afin de se rapprocher des meilleures pratiques connues au niveau international. L’ASN considère que les évaluations des aléas sismiques déter‑ minés par EDF sont acceptables, à l’exception de celles concer‑ nant les centrales nucléaires de Saint‑Alban/Saint‑Maurice , Fessenheim , Chinon et Chooz qui sont insuffisantes au regard de l’état des connaissances. L’ASN a donc demandé à EDF en 2015 et 2016 : ∙ ∙ de réévaluer les spectres sismiques des centrales nucléaires de Saint‑Alban/Saint‑Maurice, Fessenheim, Chinon et Chooz pour tenir compte des incertitudes ; ∙ ∙ de définir un programme de travail de vérification de la tenue des matériels et des ouvrages de génie civil et de mettre en œuvre les éventuels renforcements sismiques dans le cadre des réexamens périodiques. • Les risques liés à la canicule et à la sécheresse Au cours des événements caniculaires de ces dernières décen‑ nies, certains cours d’eau nécessaires au refroidissement de centrales nucléaires ont connu une réduction de leur débit et un échauffement significatifs. Par ailleurs, des augmentations notables de température ont été relevées dans certains locaux des centrales nucléaires abritant des équipements sensibles à la chaleur. EDF a pris en compte ce retour d’expérience et a engagé des études de réévaluation du fonctionnement de ses installations dans des conditions de température de l’air et de l’eau plus sévères que celles retenues initialement à la conception. En parallèle du développement de ce référentiel de sûreté rela‑ tif aux situations dites de « grands chauds », EDF a engagé le déploiement de modifications prioritaires (telles que l’augmen‑ tation de la capacité de certains échangeurs) et mis en place des pratiques d’exploitation qui optimisent la capacité de refroidis‑ sement des équipements et améliorent la tenue des matériels sensibles aux températures élevées. Dans le cadre du réexamen périodique des réacteurs de 1 300 MWe, EDF a engagé un programme de modification de ses installations visant à se prémunir des effets d’une situation de canicule. Il est notamment prévu d’améliorer la capacité de certains systèmes de refroidissement de matériels requis pour la démonstration de sûreté nucléaire. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  289 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 10

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