Rapport de l'ASN 2018

externes à EDF dont la compétence et l’indépendance sont véri‑ fiées par le Comité français d’accréditation . La qualification permet de garantir que le procédé d’essai non destructif atteint effectivement les performances prévues et décrites dans un cahier des charges préalablement établi. En raison des risques radiologiques associés à la radiographie, les contrôles par ultrasons sont privilégiés, s’ils présentent des performances de contrôle équivalentes. À ce jour, plus de 90 procédés d’essais non destructifs sont qua‑ lifiés dans le cadre des programmes d’inspection en service. De nouveaux procédés de développement et de qualification pour répondre à de nouveaux besoins sont en cours. Concernant l ’ EPR de Flamanville , la quasi‑totalité des procédés d’essais pour le suivi en service des équipements sous pression des circuits primaire et secondaires principaux a été qualifiée en amont de la visite complète initiale (VCI) du circuit primaire principal et des circuits secondaires principaux, ce qui corres‑ pond à plus de 30 procédés qualifiés spécifiques à l’EPR.  2.2.4  –  L’évaluation des équipements sous pression en exploitation Du fait de difficultés rencontrées dans la maîtrise de l’encrasse‑ ment ou le remplacement de certains générateurs de vapeur, la situation de la deuxième barrière de confinement que constitue le circuit primaire a fait l’objet d’une attention particulière de l’ASN en 2018. D’une part, il a été constaté des niveaux d’encrassement très importants dans certains générateurs de vapeur de plusieurs réacteurs, susceptibles d’altérer la sûreté de leur fonctionne‑ ment. Ces niveaux d’encrassement résultent d’une maintenance insuffisante pour assurer un état de propreté satisfaisant et mettent en exergue la nécessité, pour certains types de géné‑ rateurs de vapeur, de poursuivre l’amélioration de la stratégie de suivi et de prévention de ce phénomène. Cette situation a amené l’ASN, en 2018, à demander la réalisation anticipée d’une opération de nettoyage chimique avant redémarrage sur les générateurs de vapeur du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly . D’autre part, l’ASN constate que les dernières opérations de remplacement des générateurs de vapeur des réacteurs de 900 MWe ont été reportées, notamment à cause de nombreux écarts affectant la fabrication de ces équipements. Ces reports ont conduit à la mise en œuvre d’opérations de sécurisation, par bouchage ou manchonnage, des tubes de certains générateurs de vapeur présentant des fissures, jusqu’à leur remplacement. En ce qui concerne les réacteurs de 1 300 MWe, le premier remplacement de générateur de vapeur a été achevé en 2018 sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel. Enfin, s’agissant des autres équipements du circuit primaire principal, l’ASN considère que leur suivi en service, encadré par les dispositions de l ’ arrêté du 10 novembre 1999 , est réalisé de manière appropriée. La détection en 2017 d’une nouvelle fis‑ sure sur la traversée de fond de cuve du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Cattenom , dont l’absence d’évolution a été consta‑ tée en 2018, illustre cependant le risque de nouvelles dégrada‑ tions associées au vieillissement des installations et confirme la nécessité d’adapter en conséquence le niveau d’exigence de suivi en service et l’anticipation du développement des procédés de réparation. 2.3  ̶  Les enceintes de confinement 2.3.1  –  Le contrôle des enceintes de confinement Les enceintes de confinement font l’objet de contrôles et d’essais destinés à vérifier leur conformité aux exigences de sûreté. En particulier, leur comportement mécanique doit garantir une bonne étanchéité du bâtiment réacteur si la pression à l’intérieur de celui‑ci venait à dépasser la pression atmosphérique, ce qui peut survenir dans certains types d’ac‑ cident. C’est pourquoi ces essais comprennent, à la fin de la construction, puis lors des visites décennales, une montée en pression de l’enceinte interne avec une mesure de taux de fuite. Ces essais sont imposés par l ’ arrêté du 7 février 2012   fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base. 2.3.2  –  L’évaluation de l’état des enceintes de confinement • Gestion globale de la fonction de confinement L’organisation mise en œuvre par EDF pour suivre les activités et systèmes susceptibles d’avoir un impact sur le confinement statique et dynamique des installations est globalement satis‑ faisante, même si celle‑ci tarde parfois à être complètement formalisée. Si le maintien en état des systèmes dédiés fait l’objet de plusieurs actions par EDF, des améliorations sont encore attendues sur l’état du confinement de la troisième barrière et de ses constituants, notamment la maintenance des siphons de sol ainsi que les éléments constitutifs des portes participant au maintien du confinement statique. • Les enceintes à simple paroi revêtue sur la face interne d’une peau d’étanchéité métallique Les épreuves décennales des enceintes des réacteurs de 900 MWe réalisées depuis 2009 dans le cadre de leur troisième visite décen‑ nale n’ont pas mis en lumière de problème particulier susceptible de remettre en cause leur exploitation pour dix années supplé‑ mentaires, à l’exception du réacteur 5 de la centrale nucléaire du Bugey . Ce dernier est désormais suivi régulièrement depuis qu’une évolution défavorable de l’étanchéité de son enceinte a été mise en évidence en 2011. Cette enceinte a fait l’objet d’une réparation en 2017. Le vieillissement des enceintes des réacteurs de 900 MWe a été instruit par l’ASN avec l’appui de l’IRSN en 2018 et a été présenté au GPR lors d’une séance dédiée au vieillissement. Cette instruction a conclu que la propreté de la partie extérieure des enceintes doit être améliorée pour permettre de garantir l’absence de stagnation d’eau, de débris, de mousses et d’autres végétations. • Les enceintes à double paroi Les résultats des épreuves des enceintes à double paroi réali­ sées lors des premières visites décennales des réacteurs de 1 300 MWe avaient permis de détecter une augmentation des taux de fuite de la paroi interne de certaines d’entre elles sous l’effet combiné de déformations du béton et de pertes de précontrainte de certains câbles plus importantes qu’anticipées lors de la conception. EDF a alors engagé d’importants travaux consistant à recouvrir localement, par un revêtement d’étanchéité en résine, l’intrados de la paroi interne des enceintes des réacteurs de 1 300 MWe les plus affectés, mais aussi des réacteurs de 1 450 MWe. Les épreuves réalisées depuis ces travaux, lors des deuxièmes et troisièmes visites décennales des réacteurs de 1 300 MWe et des premières visites décennales des réacteurs de 1 450 MWe, ont toutes respecté les critères de taux de fuite. Afin de s’assu‑ rer que le respect de ces critères sera maintenu dans le temps, EDF a décidé d’améliorer l’étanchéité de la paroi interne des 284  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

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