Rapport de l'ASN 2018

en cas de perte du système d’alimentation normal, et ainsi permettre l’évacuation de la chaleur du circuit primaire. Ce système est également utilisé en fonctionnement normal, lors des phases d’arrêt ou de redémarrage du réacteur. 1.7  ̶  Les autres systèmes importants pour la sûreté Les principaux autres systèmes ou circuits importants pour la sûreté et nécessaires au fonctionnement du réacteur sont : ∙ ∙ le circuit de réfrigération intermédiaire (RRI) qui assure le refroidissement d’un certain nombre d’équipements nucléaires. Ce circuit fonctionne en boucle fermée entre, d’une part, les circuits auxiliaires et de sauvegarde et, d’autre part, les circuits véhiculant l’eau provenant de la rivière ou de la mer (source froide) ; ∙ ∙ le circuit d’eau brute secourue (SEC) qui assure le refroidisse‑ ment du circuit RRI au moyen de l’eau provenant de la rivière ou de la mer (source froide). C’est un circuit de sauvegarde constitué de deux lignes redondantes. Chacune de ses lignes est capable d’assurer seule, dans certaines situations, l’évacua‑ tion de la chaleur du réacteur vers la source froide ; ∙ ∙ le circuit de réfrigération et de purification de l’eau des piscines (PTR) qui permet en particulier d’évacuer la chaleur résiduelle des éléments combustibles entreposés dans la piscine du bâtiment combustible ; ∙ ∙ les systèmes de ventilation, qui assurent le confinement des matières radioactives par la mise en dépression des locaux et la filtration des rejets ; ∙ ∙ les circuits d’eau destinés à la lutte contre l’incendie ; ∙ ∙ le système de contrôle‑commande, qui traite les informations reçues de l’ensemble des capteurs de la centrale. Il utilise des réseaux de transmission et donne des ordres aux actionneurs à partir de la salle de commande, grâce à des automatismes de régulation ou à des actions des opérateurs. Son rôle principal vis‑à‑vis de la sûreté du réacteur consiste à contrôler la réacti­ vité, à piloter l’évacuation de la puissance résiduelle vers la source froide et à participer au confinement des substances radioactives ; ∙ ∙ les systèmes électriques, qui sont composés des sources et de la distribution électriques. Les réacteurs électronucléaires français disposent de deux sources électriques externes : le transformateur de soutirage et le transformateur auxiliaire. À ces deux sources externes s’ajoutent deux sources électriques internes : les groupes électrogènes de secours à moteur Diesel. Enfin, en cas de perte totale de ces sources externes et internes, chaque réacteur dispose d’un autre groupe élec‑ trogène, constitué d’un turbo‑alternateur, et chaque cen‑ trale nucléaire dispose d’une source d’ultime secours, dont la nature varie selon la centrale considérée. Ces derniers moyens seront complétés, dans les prochaines années, d’un groupe électrogène de secours à moteur Diesel dit « d’ultime secours » par réacteur. 2 —  Le contrôle de la sûreté nucléaire 2.1  ̶  Le combustible 2.1.1  –  Les évolutions du combustible et de sa gestion en réacteur Dans le but d’accroître la disponibilité et les performances des réacteurs en fonctionnement, EDF développe, avec les fabri‑ cants de combustible nucléaire, des améliorations à apporter aux combustibles et à leur utilisation en réacteur. EDF a standardisé ses modes de gestion de combustibles. L’ASN veille à ce que chaque évolution de gestion de combustible fasse l’objet d’une démonstration spécifique de la sûreté des réacteurs concernés. Une évolution du combustible ou de son mode de gestion fait préalablement l’objet d’un examen par l’ASN et ne peut être mise en œuvre sans son accord. Lorsque ces évolu‑ tions sont importantes, leur mise en œuvre est encadrée par une décision de l’ASN. Le comportement du combustible étant un élément essentiel de la sûreté du cœur en situation de fonctionnement normal ou accidentel, sa fiabilité est primordiale. Ainsi, l’étanchéité des gaines des crayons de combustible, présents à raison de plu‑ sieurs dizaines de milliers dans chaque cœur et qui constituent la première barrière de confinement, fait l’objet d’une attention particulière. En fonctionnement normal, l’étanchéité est suivie par EDF par la mesure permanente de l’activité de radioélé‑ ments contenus dans le circuit primaire. L’augmentation de cette activité au‑delà de seuils prédéfinis est le signe d’une perte d’étanchéité des assemblages. Lors de chaque arrêt, EDF a l’obligation de rechercher et d’identifier les assemblages conte‑ nant des crayons non étanches, dont le rechargement n’est pas autorisé. Si l’activité dans le circuit primaire devient trop éle‑ vée, les règles générales d’exploitation (RGE) imposent l’arrêt du réacteur avant la fin de son cycle normal. L’ASN s’assure qu’EDF recherche et analyse les causes des pertes d’étanchéité observées, en particulier au moyen d’exa‑ mens des crayons non étanches afin de déterminer l’origine des défaillances et de prévenir leur réapparition. Les actions préven‑ tives et correctives peuvent concerner la conception des crayons et des assemblages, leur fabrication ou les conditions d’exploi‑ tation des réacteurs. Par ailleurs, les conditions de manutention des assemblages, de chargement et de déchargement du cœur ainsi que la prévention de la présence de corps étrangers dans les circuits et les piscines font également l’objet de dispositions d’exploitation dont certaines participent à la démonstration de sûreté et dont le respect par EDF est contrôlé par sondage par l’ASN en inspection. L’ASN effectue en outre des inspections afin de contrôler la nature de la surveillance qu’EDF réalise sur ses fournisseurs de combustible. Enfin, l’ASN consulte pério‑ diquement le groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires ( GPR ) sur les enseignements tirés du retour d’expé‑ rience de l’exploitation du combustible. 2.1.2  –  L’évaluation de l’état du combustible et de sa gestion en réacteur L’état de la première barrière de confinement a été globalement satisfaisant en 2018 pour l’ensemble des centrales nucléaires, à l’exception de celle de Nogent‑sur‑Seine . Sur ce site, l’ASN a constaté des lacunes récurrentes dans le respect des disposi‑ tions visant à prévenir l’introduction de corps étrangers dans le circuit primaire ainsi que le rechargement d’un assemblage de combustible inétanche. L’ASN note que les progrès constatés en 2017 se poursuivent en 2018 en ce qui concerne le risque d’introduction de corps étran‑ gers dans le circuit primaire. À titre d’exemple, plusieurs sites ont mis en place des formations à l’attention des intervenants extérieurs, ces formations étant un prérequis aux interventions. 280  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

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