Rapport de l'ASN 2018

Certaines applications nécessitent le recours à des faisceaux de photons ou d’électrons produits par des accélérateurs de particules. Le parc d’accélérateurs de particules, qu’ils se pré‑ sentent sous forme linéaire (linacs) ou circulaire (synchrotrons), comprend en France environ 60 installations recensées (hors cyclotrons – voir point 4.2 - et hors INB), comptant un peu plus d’une centaine d’accélérateurs de particules, qui peuvent être utilisées dans des domaines très divers, tels que : ∙ ∙ la recherche, pouvant nécessiter parfois le couplage de plusieurs machines (accélérateur, implanteur…) ; ∙ ∙ la radiographie (accélérateur fixe ou mobile) ; ∙ ∙ la radioscopie de camions et de conteneurs lors des contrôles douaniers (accélérateurs fixes ou mobiles) ; ∙ ∙ la modification des propriétés des matériaux ; ∙ ∙ la stérilisation ; ∙ ∙ la conservation de produits alimentaires ; ∙ ∙ … Dans le domaine de la recherche, on peut citer deux installa‑ tions de production de rayonnement synchrotron en France : l’ESRF ( European Synchrotron Radiation Facility) de Grenoble et le synchrotron Soleil (Source optimisée de lumière d’énergie) à Gif‑sur‑Yvette. Depuis quelques années, des accélérateurs de particules sont utilisés en France pour la lutte contre la fraude et les grands trafics internationaux. Cette technologie, jugée efficace par les opérateurs, doit cependant être mise en œuvre sous certaines conditions afin de respecter les règles de radioprotection appli‑ cables aux travailleurs et au public, en particulier : ∙ ∙ l’interdiction d’activation des produits de construction, des biens de consommation et des denrées alimentaires prévue par l’article R. 1333‑2 du code de la santé publique, en veillant à ce que l’énergie maximale des particules émises par les accélérateurs mis en œuvre exclue tout risque d’activation des matières contrôlées ; ∙ ∙ l’interdiction d’usage des rayonnements ionisants sur le corps humain à d’autres fins que médicales ; ∙ ∙ la mise en place de procédures permettant de s’assurer que les contrôles opérés sur les marchandises ou les véhicules de transport ne conduisent pas à une exposition accidentelle de travailleurs ou de personnes. La recherche de migrants clandestins dans les véhicules de transport au moyen de technologies ionisantes est ainsi interdite en France. Lors de contrôles de type douanier par technologie scanner sur les camions, par exemple, les chauffeurs doivent être tenus éloignés du camion et d’autres contrôles doivent être mis en place avant l’irradiation pour détecter l’éventuelle présence de migrants clandestins, afin d’éviter une exposition non justifiée de personnes pendant le contrôle. Répartition des accélérateurs de particules par finalités d’utilisation 0 5 10 15 20 25 Analyse neutronique Traitement de surface (dont réticulation de polymères) Stérilisation Diagraphie Implantation ionique Radiothérapie vétérinaire Autre Étalonnage d'appareils de mesure Conception d'accélérateurs en vue de leur commercialisation Contrôle de sécurité Contrôle non destructif Recherche scientifique Nombre d’exploitants 1 1 2 3 3 3 3 3 3 4 11 23 Graphique 10 Les synchrotrons De la même famille d’accélérateurs circulaires de particules que les cyclotrons (voir point 4.2), le synchrotron, de taille beaucoup plus importante, permet d’atteindre des énergies de plusieurs gigaélecronvolts à l’aide d’accélérateurs successifs. En raison de la faible masse des particules (généralement des électrons), l’accélération occasionnée par la courbure de leur trajectoire dans un anneau de stockage produit une onde électromagnétique lorsque les vitesses atteintes deviennent relativistes : le rayonnement synchrotron. Ce rayonnement est collecté à différents endroits, appelés les «lignes de lumière», et est utilisé pour mener des expériences scientifiques. 248  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018 08 – LES SOURCES DE RAYONNEMENTS IONISANTS ET LES UTILISATIONS INDUSTRIELLES, VÉTÉRINAIRES ET EN RECHERCHE DE CES SOURCES

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