Rapport de l'ASN 2018
Il s’agit principalement des examens du squelette, du thorax et de l’abdomen. La radiologie conventionnelle peut être mise en œuvre dans des installations fixes réservées au radiodiagnostic ou, ponctuellement, à l’aide d’appareils mobiles si la situation clinique du patient le justifie. • L’angiographie Cette technique utilisée pour l’exploration des vaisseaux sanguins fait appel à l’injection d’un produit de contraste radio‑opaque dans les vaisseaux qui permet de visualiser l’arbre artériel (artériographie) ou veineux (phlébographie). Les tech- niques d’angiographie bénéficient d’un traitement informatique des images (de type angiographie de soustraction digitale). • La mammographie Compte tenu de la constitution de la glande mammaire et de la finesse des détails recherchés pour un diagnostic, des appareils spécifiques (mammographes) sont utilisés. Ils fonctionnent sous une faible tension et offrent une haute définition et un contraste élevé. Ils sont notamment utilisés dans le cadre du programme national de dépistage du cancer du sein. Une nouvelle technique d’imagerie tridimensionnelle du sein dite « tomosynthèse », avec reconstruction en une série de coupes, se développe en Europe. Les évaluations de cette tech- nique, en cours dans plusieurs États européens, devraient per- mettre d’en déterminer les avantages par rapport à la technique d’imagerie planaire traditionnelle. À ce jour, cette technique n’est pas reconnue pour être employée dans le cadre du dépis- tage organisé du cancer du sein. La radiologie et la médecine nucléaire, qui utilisent des rayon- nements ionisants, sont contrôlées par l’ASN. L’échographie et l’IRM n’utilisent pas de rayonnements ionisants. 8. Une indication désigne un signe clinique, une maladie ou une situation affectant un patient, qui justifie l’intérêt d’un traitement médical ou d’un examen médical. • La scanographie Les appareils de scanographie, appelés aussi tomodensitomètres (TDM), utilisent un faisceau de rayons X émis par un tube qui se déplace selon une spirale autour du corps du patient (scanner hélicoïdal). S’appuyant sur un système informatique d’acquisi- tion et de traitement d’images, ils permettent la reconstitution en trois dimensions des organes avec une qualité d’image très supérieure à celle des appareils de radiologie conventionnelle. Le nombre de rangées de détecteurs (scanner multicoupe ou scanner volumique) s’est accru sur les appareils récents, amélio- rant la finesse des coupes. Un examen peut comporter plusieurs acquisitions hélicoïdales sur une même région anatomique (avec ou sans injection de produit de contraste) ou sur différentes régions anatomiques. Cette technique peut, comme l’imagerie par résonance magné- tique (IRM), être associée avec l’imagerie fonctionnelle fournie par la médecine nucléaire afin d’obtenir des images de fusion associant les informations fonctionnelles aux informations structurelles. Les technologies développées ces dernières années rendent les examens plus faciles et plus rapides à réaliser, et ont entraîné une extension des possibilités d’exploration (exemple des acqui- sitions volumiques en mode dynamique) et des indications (8) . La mise sur le marché d’équipements de scanographie mobiles pour un usage peropératoire est à souligner, ainsi que l’aug- mentation des actes interventionnels radioguidés sous scanner. En contrepartie, ces évolutions technologiques ont entraîné une multiplication des examens, responsables d’une augmentation des doses délivrées aux patients, renforçant la nécessité d’une déclinaison stricte des principes de justification et d’optimisa- tion (voir chapitre 1). Des progrès techniques permettent toute- fois un nouveau mode de reconstruction des images grâce à la L’imagerie médicale : un même organe, plusieurs techniques d’images La démarche diagnostique du médecin fondée sur l’histoire de la maladie et l’examen clinique du patient peut être complétée par des examens spécifiques (imagerie médicale, analyse biologique…). Quatre grandes techniques d’imagerie médicale sont aujourd’hui disponibles. Elles utilisent les rayons X (radiologie), les rayons gamma (médecine nucléaire), les ultrasons (échographie) et les champs magnétiques (IRM). Ces techniques permettent d’analyser la morphologie ou d’étudier la fonction d’un organe ; les qualités intrinsèques et l’interprétation médicale des images obtenues dépendent fondamentalement du principe physique utilisé. ཛྷ ཛྷ La radiologie met en évidence des différences de densité au sein d’un tissu (par exemple du fait de la présence d’une tumeur) ou de différents organes entre eux. La radiologie, la mammographie et le scanner (tomodensitométrie à rayons X) sont des examens de radiologie. Le scanner permet la reconstruction d’un organe en 3D et la réalisation de coupes d’un organe (imagerie en coupe ou tomographie) ; ཛྷ ཛྷ La médecine nucléaire analyse la distribution d’un médicament radiopharmaceutique (médicament constitué d’un vecteur marqué par un isotope radioactif ou d’un radionucléide isolé) administré à un patient. Il s’agit d’une imagerie fonctionnelle qui permet d’étudier les processus physiopathologiques et donne des informations importantes sur le fonctionnement normal ou pathologique d’un tissu ou d’un organe. Le choix du médicament est fait selon la cible et l’organe étudié ; ཛྷ ཛྷ L’échographie utilise les propriétés de réflexion des ultrasons au niveau des interfaces, qu’il s’agisse des limites anatomiques des organes ou de zones hétérogènes au sein d’un organe ou d’un tissu. Les échos recueillis permettent de reconstruire une image de la zone explorée. En y associant l’effet Doppler, il est possible de mesurer également la vitesse d’écoulement du sang dans les vaisseaux ; ཛྷ ཛྷ L’IRM exploite les propriétés magnétiques des noyaux d’hydrogène placés dans un champ magnétique élevé et stable. Le proton (H + ) est le principal constituant de la molécule d’eau, élément présent en plus ou moins grande quantité dans l’ensemble des tissus du corps humain. Après «excitation» par des ondes de radiofréquences, les signaux en provenance des protons de l’eau du corps humain sont recueillis par des antennes dédiées et analysés par informatique afin de produire une image en coupe. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018 225 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=