Rapport de l'ASN 2018

2.1.1  –  La radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle Cette technique utilise des images tridimensionnelles des volumes cibles et des organes avoisinants obtenues à l’aide d’un scanner, parfois en association avec d’autres examens d’imagerie (IRM, TEP…). Au cours d’une radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle, la forme de chaque faisceau est fixe, et la dose délivrée par chaque faisceau est homogène à l’intérieur du champ de traitement délimité par le collimateur multilame. Dans son guide de recommandations pour la pratique de la radiothérapie externe et de la curiethérapie ( Recorad ) paru en septembre 2016, la SFRO considère que cette technique d’ir- radiation est utilisée comme technique de base par tous les centres français pour l’ensemble des patients traités à visée curative. Toutefois, on note depuis plusieurs années que la pro- portion de traitements réalisés avec cette technique diminue au profit de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité. 2.1.2  –  La radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité La radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI ou IMRT) est une technique qui a vu le jour en France au début des années 2000. Contrairement à la radiothérapie conformationnelle 3D, les lames du collimateur se déplacent pendant l’irradiation, ce qui permet de moduler l’intensité des faisceaux en cours d’irradiation et donc la dose délivrée pour une meilleure adaptation à des volumes complexes et une meil- leure protection des organes à risque voisins. • L’arcthérapie volumétrique modulée Dans le prolongement de la RCMI, l’arcthérapie volumétrique modulée est désormais de plus en plus fréquemment mise en œuvre en France. Cette technique consiste à réaliser l’irradia- tion d’un volume cible par une irradiation continue en rotation autour du patient. Au cours de l’irradiation, plusieurs para- mètres peuvent varier, dont la forme de l’ouverture du collima- teur multilame, le débit de dose, la vitesse de rotation du bras ou l’orientation du collimateur multilame. Cette technique, désignée sous différents termes (VMAT®, RapidArc®) selon le constructeur concerné, est réalisée à l’aide d’accélérateurs linéaires conventionnels isocentriques qui dis- posent de cette option technologique. • La radiothérapie hélicoïdale La radiothérapie hélicoïdale, commercialisée sous le nom de TomoTherapy®, ou de RadixactTM pour la génération suivante, permet de réaliser des irradiations en combinant la rotation continue d’un accélérateur d’électrons au déplacement longi- tudinal du patient en cours d’irradiation. La technique utilisée se rapproche du principe des acquisitions hélicoïdales réalisées en scanographie. Un faisceau de photons émis sous une tension de 6 MV et un débit de dose de 8 Gy/min, mis en forme par un collimateur multilame permettant de réaliser une modulation de l’intensité du rayonnement, permet de réaliser des irradiations aussi bien de grands volumes de forme complexe que de lésions très localisées, éventuellement dans des régions anatomiques indépendantes les unes des autres. Le système requiert l’acquisi- tion d’images dans les conditions du traitement à chaque séance à des fins de comparaison avec les images scanographiques de référence pour repositionner le patient. Trente‑deux équipements de ce type étaient installés en France en 2017 (Observatoire de la radiothérapie, INCa 2017). 2.1.3  –  La radiothérapie en conditions stéréotaxiques La radiothérapie en conditions stéréotaxiques est une méthode de traitement qui vise à irradier à forte dose des lésions intra ou extracrâniennes, avec une précision millimétrique, par de multiples minifaisceaux convergeant au centre de la cible. Pour les traitements par radiothérapie stéréotaxique, la dose totale est délivrée, lors d’une séance unique ou de façon hypofraction- née, selon la maladie à traiter. Le terme de radiochirurgie est employé pour désigner les traitements réalisés en une séance unique. Cette technique exige, d’une part, une grande précision dans la définition du volume cible à irradier, d’autre part, que le trai- tement soit le plus conformationnel possible, c’est‑à‑dire que les faisceaux d’irradiation épousent au plus près la forme de la tumeur. Développée initialement pour le traitement de maladies non cancéreuses relevant de la neurochirurgie (malformations artério‑veineuses, tumeurs bénignes) inaccessibles chirurgi­ calement, elle fait appel à des techniques de repérage spécifiques afin de permettre une localisation très précise des lésions. Répartition du nombre d’installations de radiothérapie externe contrôlées par l’ASN en 2018 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Division Strasbourg Division Paris Division Orléans Division Nantes Division Marseille Division Lyon Division Lille Division Dijon Division Châlons-en- Champagne Division Caen Division Bordeaux Centres autorisés Accélérateurs Autorisations Graphique 5 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  207 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07

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