Rapport de l'ASN 2018

1 —  Les activités nucléaires à finalité médicale 1.1  ̶  Les différentes catégories d’activités Les activités nucléaires à finalité thérapeutique, notamment celles dédiées au traitement du cancer, comprennent la radio- thérapie externe, la curiethérapie et la radiothérapie interne vectorisée. Les activités nucléaires à finalité diagnostique regroupent la scanographie, la radiologie conventionnelle, la radiologie dentaire et la médecine nucléaire diagnostique. Les pratiques interventionnelles utilisant les rayonnements ionisants (pratiques interventionnelles radioguidées) regroupent différentes techniques utilisées principalement pour des actes médicaux ou chirurgicaux invasifs, à but diagnostique, préventif et/ou thérapeutique. Ces différentes activités , avec les techniques utilisées, sont présentées aux points 2 à 7. 1.2  ̶  Les situations d’exposition en milieu médical 1.2.1  –  L’exposition des professionnels Les risques liés à l’utilisation des rayonnements ionisants, pour les professionnels du milieu médical, sont d’abord des risques d’exposition externe, générés par les dispositifs médicaux (appareils contenant des sources radioactives, générateurs de rayons X ou accélérateurs de particules) ou par des sources scellées ou non scellées (notamment après administration de radiopharmaceutiques). En cas d’utilisation de sources non scellées, le risque de contamination interne doit également être pris en compte dans l’évaluation des risques (en médecine nucléaire et en laboratoire de biologie). Selon les données collectées en 2017 par l’IRSN, 208 921 per- sonnes travaillant dans les domaines des activités médicales et vétérinaires ont fait l’objet d’une surveillance dosimétrique de leur exposition. Les activités de radiologie (radiodiagnostic et radiologie interventionnelle) regroupent l’effectif le plus impor- tant (36%) des personnels médicaux exposés. Près de 99% des personnels de santé surveillés en 2017 ont reçu une dose efficace annuelle inférieure à 1 millisievert (mSv). Un dépassement de la limite annuelle de dose efficace de 20 mSv a été observé pour un brancardier exerçant dans plusieurs ser- vices (dose efficace annuelle cumulée de 43,7 mSv). Quatre cas de dépassement de la limite annuelle de dose équivalente aux extrémités (500 mSv) ont été enregistrés en 2017, tous dans le secteur de la radiologie. La dose individuelle annuelle moyenne portant sur l’effectif des personnes ayant une dose supérieure au seuil d’enregistrement est de 0,29 mSv/an, en légère diminution en comparaison à celle de l’année 2016. En 2017, la très grande majorité de la surveillance de l’exposi- tion interne de routine a été réalisée par des analyses radiotoxi- cologiques urinaires et par des examens d’anthroporadiométrie (moins de 5% des professionnels exposés) ; 1 392 personnes ont fait l’objet d’une surveillance de routine par des analyses radio- toxicologiques urinaires. Ces analyses concernent majoritaire- ment le secteur de la médecine nucléaire. Un seul travailleur en 2017 a fait l’objet d’un calcul de dose efficace engagée, la dose est restée inférieure à 0,1 mSv. 1.2.2  –  L’exposition des patients La situation d’exposition du patient diffère selon que l’on considère les applications médicales à visée diagnostique ou thérapeutique. Dans le premier cas, il est nécessaire d’opti- miser l’exposition aux rayonnements ionisants pour délivrer la dose minimale afin d’obtenir une information diagnostique pertinente ou pour réaliser l’acte interventionnel prévu ; dans le second cas, il faut délivrer la dose la plus forte possible, néces- saire pour obtenir la destruction des cellules tumorales ciblées, tout en préservant au mieux les tissus sains voisins. Cependant, dans tous les cas, la maîtrise des doses délivrées lors des examens d’imagerie et des traitements est un impératif qui repose notamment sur les compétences des professionnels en radioprotection des patients, mais aussi sur les procédures d’optimisation et le maintien des performances des équipements. En imagerie médicale, la maîtrise des doses demeure une prio- rité pour l’ASN qui, à la suite d’un premier plan engagé en 2011, a publié un nouvel avis assorti d’un second plan, en 2018, afin de poursuivre la promotion d’une culture de radioprotection auprès des professionnels (voir chapitre 1). 1.2.3  –  L’exposition de la population Hors situation incidentelle, l’impact potentiel des applica- tions médicales des rayonnements ionisants est susceptible de concerner : ∙ ∙ les personnes du public, à proximité des installations qui émettent des rayonnements ionisants mais ne bénéficiant pas des protections requises ; ∙ ∙ les personnes proches de patients ayant bénéficié d’un traite- ment ou d’un examen de médecine nucléaire, faisant notam- ment appel à des radionucléides tels que l’iode-131, ou d’une curiethérapie par iode-125 ; ∙ ∙ les catégories professionnelles spécifiques susceptibles d’être exposées à des effluents ou déchets produits par des services de médecine nucléaire. CHAPITRE 07 D epuis plus d’un siècle, la médecine fait appel, tant pour le diagnostic que pour la thérapie, à des rayonnements ionisants produits par des générateurs électriques ou par des radionucléides en sources scellées ou non scellées. Leur intérêt et leur utilité ont été établis depuis longtemps, mais ces techniques contribuent de façon significative à l’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Elles représentent, en effet, la deuxième source d’exposition pour la population (après l’exposition aux rayonnements naturels) et la première source d’origine artificielle (voir chapitre 1). Les utilisations médicales des rayonnements ionisants 202  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018

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