Rapport de l'ASN 2018

Répartition des concentrations volumiques de radon selon les types d’établissements dépistés (en%), campagne 2017/2018 3.3  ̶  Les doses reçues par les patients En France, l’exposition à des fins médicales représente la part la plus importante des expositions artificielles de la population aux rayonnements ionisants. Elle progresse depuis une tren‑ taine d’années du fait de l’augmentation du nombre d’examens radiologiques, notamment d’examens scanographiques, du vieillissement de la population, des stratégies déployées pour une meilleure prise en charge de patients, en particulier dans le cadre de la surveillance après traitement d’un cancer et des maladies coronariennes. Elle fait l’objet depuis 2002 d’un bilan régulier par l’IRSN. La dose efficace moyenne par habitant du fait des examens radiologiques à visée diagnostique a été évaluée à 1,6 mSv pour l’année 2012 (rapport IRSN 2014) pour un volume d’actes dia‑ gnostiques de l’ordre de 81,8 millions (74,6 millions en 2007), soit 1247 actes pour 1 000 habitants et par an. Il faut noter que l’exposition individuelle en 2012 est très hétérogène. Ainsi, si environ un tiers de la population française a bénéficié d’au moins un acte (hors actes dentaires), 85% de cette population n’a pas été exposée ou a reçu moins de 1 mSv. La dose efficace indi‑ viduelle moyenne a augmenté de 23% entre 2007 et 2012 (elle était de 1,3 mSv en 2007). La radiologie conventionnelle (54%), la scanographie (10,5%) et la radiologie dentaire (34%) regroupent le plus grand nombre d’actes. C’est la contribution de la scanographie à la dose effi‑ cace collective qui reste prépondérante et plus significative en 2012 (71%) qu’en 2007 (58%), alors que celle de la radiologie dentaire reste très faible (0,2%). Chez les adolescents, les actes de radiologie conventionnelle et dentaire sont les plus nombreux (1 020 et 1 220 actes pour 1 000 individus en 2012). Malgré leur fréquence, les actes de radiologie dentaire dans cette population ne représentent que 0,5% de la dose collective. À noter enfin : ∙ ∙ dans un échantillon d’environ 600000 personnes bénéficiaires de l’assurance maladie, l’analyse des doses efficaces pour ces personnes, ayant effectivement eu un examen, montre que 70 % d’entre elles ont reçu moins d’1 mSv, 18 % entre 1 et 10 mSv, 11% entre 10 et 50 mSv et 1% plus de 50 mSv ; ∙ ∙ à partir d’un échantillon de 120 000 enfants nés entre 2000 et 2015, l’IRSN (rapport 2015) rapporte qu’en 2015, 31,3 % des enfants de l’échantillon ont été exposés aux rayonnements ionisants à des fins diagnostiques (en hausse de 2 % par rap‑ port à l’année 2010). La dose efficace moyenne est estimée à 0,43 mSv et la médiane à 0,02 mSv (en baisse pour la moyenne mais équivalente pour la valeur médiane). Il est noté une grande disparité en fonction de l’âge ; avant 1 an la valeur médiane est à 0,55 mSv (valeur la plus haute) et entre 6-10 ans, la valeur médiane est égale à 0,012 mSv (valeur médiane la plus basse). Il faut cependant tenir compte dans ces études des incertitudes importantes sur les valeurs de dose efficace moyenne par type d’acte, ce qui justifie de progresser dans les estimations de doses lors de la prochaine étude d’exposition de la population générale. Diagramme 3 0 100 200 300 400 500 600 Établissements d’enseignement Établissements sanitaires et sociaux Établissements thermaux Établissements pénitentiaires Lieux de travail Nombre d’établissements contrôlés Nb < 400 Bq/m3 Nb entre 400 et 1 000 Bq/m3 Nb > 1 000 Bq/m3 525 551 106 27 1 1 2 11 0 0 37 10 8 32 49 Le second plan d’action pour la maîtrise des doses de rayonnements ionisants délivrées aux personnes en imagerie médicale La maîtrise des doses délivrées aux patients à des fins de diagnostic ou à visée thérapeutique conduit à agir sur l’appropriation des principes de justification et d’optimisation dans l’exercice des pratiques médicales faisant appel aux rayonnements ionisants. Le second plan d’action de l’ASN , publié en juillet 2018, vise à poursuivre la promotion d’une culture de radioprotection des professionnels avec le renforcement des compétences et l’harmonisation des pratiques, dans un cadre réglementaire mis à jour. Les actions visent plusieurs domaines dont celui des ressources humaines et de la formation, celui de la qualité et de la sécurité des pratiques professionnelles et celui des équipements. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  103 01 – LES ACTIVITÉS NUCLÉAIRES : RAYONNEMENTS IONISANTS ET RISQUES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT 01

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=