Rapport de l'ASN 2017

428 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 15  - Le démantèlement des installations nucléaires de base En 2018, l’ASN restera vigilante à la situation de ces deux INB en matière d’organisation, du fait de la reprise des activités de démantèlement par le CEA, et veillera à ce que les opérations de démantèlement se poursuivent. 2.2.4 Les installations en démantèlement du centre de Saclay Les opérations de démantèlement conduites sur le site de Saclay concernent deux INB définitivement arrêtées et trois INB en fonctionnement comportant des parties ayant cessé leur activité et sur lesquelles des opérations préparatoires au démantèlement sont réalisées. Elles concernent également deux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) (EL2 et EL3), qui étaient précédemment des INB mais qui ne sont pas complètement démantelées en l’absence d’une filière pour les déchets de faible activité à vie longue. Leur déclassement d’INB en ICPE dans les années 1980, conforme à la réglementation de l’époque, ne pourrait pas être pratiqué aujourd’hui. Le Laboratoire de haute activité (LHA) (INB 49) Le LHA comporte trois bâtiments abritant plusieurs laboratoires qui étaient destinés à la réalisation de travaux de recherche ou de production pour différents radionucléides. À l’issue des tra- vaux de démantèlement et d’assainissement, autorisés par décret du 18 septembre 2008, seuls deux laboratoires, en exploita- tion aujourd’hui, devraient subsister à terme sous le régime ICPE. Ces deux laboratoires sont le laboratoire de caractérisa- tion chimique et radiologique d’effluents et de déchets et l’ins- tallation de conditionnement et d’entreposage pour la reprise des sources sans emploi. En 2017, les opérations d’assainissement des cellules se sont poursuivies, notamment le démantèlement de la chaîne blin- dée Totem. L’ASN a constaté en inspection des améliorations dans la gestion des zones d’entreposage de déchets mais la gestion des déchets, en général, doit faire l’objet d’une attention particulière. Par ailleurs, l’ASN a mis en évidence la nécessité du fonction- nement des collecteurs des derniers niveaux de filtration pour les travaux futurs. Le démantèlement de ces collecteurs a donc été reporté. Enfin, le traitement des contaminations radioactives des sols au niveau de certaines cours intérieures ne pourra être réalisé avant l’échéance du 18 septembre 2018 fixée par le décret auto- risant le démantèlement du LHA. Un dossier de modification de l’échéance doit être produit par l’exploitant. En 2018, l’ASN sera attentive à la justification du report de cette échéance et au calendrier des opérations à venir. L’ASN considère que le niveau de sûreté de l’INB 49 en déman- tèlement est satisfaisant. Le réacteur Ulysse (INB 18) Ulysse est le premier réacteur universitaire français. L’installa- tion est en cessation définitive d’exploitation depuis février 2007 et n’a plus de combustible depuis 2008. Le décret d’autorisa- tion de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement de l’INB a été publié le 18 août 2014 et prévoit une durée de démantèle- ment de cinq ans. L’INB 18 est une installation dont les enjeux en matière de sûreté sont limités. À la suite de l’autorisation accordée par l’ASN début 2017, la découpe du massif en béton du bloc-réacteur, ultime étape des chantiers nucléaires, a débuté en juillet 2017. Une centaine de blocs bétons issus de cette découpe seront évacués conformé- ment aux dispositions prévues par le dossier de réalisation des opérations d’assainissement des structures et des sols dont l’au- torisation a été délivrée le 4 septembre 2017. En 2018, l’ASN contrôlera ces opérations d’évacuation et instruira la demande de modification relative au démantè- lement conventionnel de la piscine, motivée par la décou- verte d’une lentille d’eau (faible quantité d’eau souterraine issue des nappes dites « perchées ») derrière un pan de la cuve de la piscine. L’ASN sera vigilante au respect de l’échéance du démantèlement, prescrite pour août 2019. 2.2.5 Les installations en démantèlement du centre de Marcoule La centrale Phénix (INB 71) Phénix, construit et exploité par le CEA et EDF, est un réac- teur surgénérateur de démonstration de la filière dite « à neu- trons rapides », refroidi au sodium. Phénix était un réacteur électrogène dédié à la recherche, d’une puissance électrique de 250 MWe. Il a été définitivement arrêté en 2009. Le décret du 2 juin 2016 prescrit au CEA de procéder aux opérations de démantèlement. En 2017, l’exploitant a poursuivi le retrait des combustibles du cœur sous sodium liquide, l’évacuation des gros composants (pompes, échangeurs) et la construction du bâtiment NOAH. NOAH est dédié à la neutralisation avant rejet du sodium de Phénix et d’autres installations du CEA. L’exploitant a également entrepris une rénovation du système de détection et d’alarme d’incendie de la centrale et a demandé à l’ASN l’autorisation de construire des sas d’accès aux bâtiments principaux, conformé- ment aux prescriptions du décret de démantèlement. Les inspections menées par l’ASN en 2017 sur la maîtrise du risque d’incendie, le transport de matières radioactives et le suivi des équipements sous pression n’ont pas mis en évidence de problème particulier. 2.3 Les installations d’Areva 2.3.1 La stratégie de démantèlement d’Areva Le démantèlement d’installations anciennes constitue un enjeu majeur pour Areva, qui doit mener plusieurs projets de déman- tèlement de grande envergure (usine UP2-400 de La Hague, usine Eurodif Production, installations individuelles de l’INBS de Pierrelatte…). De plus, les opérations de préparation au déman- tèlement ou de démantèlement peuvent nécessiter l’évacuation des déchets produits en phase de fonctionnement encore pré- sents dans l’installation. Dans certains cas, notamment pour les installations anciennes d’entreposage de déchets du site de La Hague, des opérations particulières de reprise et condition- nement des déchets anciens (RCD) doivent être menées.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=